Selon un rapport de l’Ademe, l’atteinte de la performance requiert une approche globale de la rénovation et non partielle. Elle nécessite de définir les bouquets de travaux et d’anticiper la bonne gestion des interfaces et des interactions entre les postes de travaux.
Qu’est-ce qu’une rénovation performante par étapes ? Comment bien la mener ? Un rapport d’expertise rédigé pour le compte de l’Ademe par Doremi et Enertech tente d’y répondre. A savoir qu’une rénovation performante est un ensemble de six postes de travaux qui comprend l’isolation des murs, du sol, de la toiture, les menuiseries extérieures, la ventilation et le chauffage. Elle permet d’atteindre une consommation BBC rénovation ou équivalente (soit une classe énergétique A ou B à savoir une consommation de 80 kWh en énergie primaire par m² SHON et par an modulée selon la situation géographique et l’altitude du lieu considéré) sans mettre en danger la santé des occupants, en préservant le bâti de toute pathologie liée à ces travaux et en assurant le confort thermique et acoustique été comme hiver. La rénovation globale est quant à elle une rénovation performante et complète conduite en une seule étape de travaux. Selon le rapport, cette approche reste la façon la plus simple et la plus sûre d’atteindre la performance.
Or, selon le rapport, les pratiques actuelles de rénovation sont loin d’être optimales. Elles conduisent bien souvent à des niveaux de consommation du parc bâti jusqu’à 2,7 fois plus élevés que l’objectif national fixé à l’horizon 2050 par le Code de l’énergie et la SNBC (parc bâti BBC-rénovation ou équivalent). Donc loin des objectifs ! Et les rénovations les plus courantes, à savoir élément par élément ou partielles (en 4 étapes de rénovation ou plus impasses de rénovation), ne permettent pas d’atteindre les objectifs de performance. « Atteindre la performance en 2, voire 3 étapes de travaux, est potentiellement possible mais sous conditions très strictes qui ne sont pas réunies aujourd’hui (notamment avoir une vision globale du parcours de rénovation, bien planifier et traiter les interfaces entre postes de travaux ou réaliser des regroupements de travaux judicieux. Certains postes ne peuvent être reportés, comme la ventilation, d’autres sont indissociables comme les menuiseries et l’isolation par l’extérieur ». Ainsi, la probabilité́ d’atteindre la performance décroît avec l’augmentation du nombre d’étapes : plus d’étapes de travaux énergétiques implique moins de performance, donc une plus grosse facture de chauffage, plus d’inconfort, plus de risques de désordres (moisissures…) et plus de complexité (donc de coûts).
Au final, la vision globale de ce que sera le parcours de rénovation performante par étapes est indispensable, tout comme l’importance du traitement des interfaces entre postes de travaux afin de disposer d’une continuité de l’isolation, de la barrière frein-vapeur et de l’étanchéité à l’air, pour éviter les pathologies et atteindre un niveau BBC rénovation ou équivalent à terme à l’échelle du parc. Enfin, le rapport pointe la nécessaire évolution des systèmes de production de chauffage : ils doivent être basés sur les énergies renouvelables pour qu’ils proposent des plages de modulation plus importantes.
Quelques bonnes pratiques
- Respecter les bonnes pratiques en matière de migration d’humidité et de vapeur d’eau ;
- Assurer un renouvellement d’air suffisant par une ventilation mécanique contrôlée pour garantir une bonne Qualité de l’Air Intérieur ;
- Traiter les 6 postes de travaux au bon niveau de performance ;
- Accorder un soin particulier au traitement des interfaces (continuité de la barrière freine-vapeur, de l’étanchéité à l’air et traitement des principaux ponts thermiques) ;
- Respecter un ensemble de préconisations pour le choix des systèmes de ventilation, de chauffage et de production d’ECS ;
- Réaliser un plan de financement sur l’ensemble du parcours.