« Pour des ERP de 5e catégorie, conformes et accessibles »

Anne-Élisabeth Bertucci
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« Pour des ERP de 5e catégorie, conformes et accessibles »

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AVIS D'EXPERT - Gilles Garitte, secrétaire général du bureau d'études Normall
« La mise en conformité de cette catégorie d'ERP ne signifie pas que le lieu sera totalement accessible, puisque des dérogations partielles sont possibles. L'obligation légale porte sur l'accessibilité de l'ensemble des prestations et des services. Dans une agence bancaire, par exemple, on focalisera sur l'entrée, l'accueil (largeur de porte de 83 cm avec un passage utile de 77 cm), le guichet, l'accès au distributeur (les commandes entre 90 et 130 cm de hauteur), largeur de circulation de 120 cm… En règle générale, la première étape passe par un état des lieux et une étude de mise en conformité. Les problématiques majeures résident dans l'interface entre la voirie et la surface de vente, l'entrée surélevée, la largeur de trottoir et sa pente, les sous-sols, les réseaux à déplacer. .. ce qui n'est pas sans soulever de multiples questions : est-on en zone ABF ? Où se situe la limite de propriété ? L'exploitant est-il propriétaire ou locataire, sachant que ce dernier ne peut pas toucher au gros œuvre… ? Quelle épaisseur de dalles ? Présence éventuelle d'une cave sous la montée de marches du perron ? Autant d'informations qui permettent de proposer des solutions contextualisées en optimisant le coût des travaux. Si chaque bâtiment diffère, les invariants, notamment dans la problématique PMR, appellent des solutions type. Par exemple, les bâtiments fin XIXe /début XXe siècles, comme ceux de La Poste, ont souvent une entrée principale en perron. On peut installer un élévateur ou une plateforme élévatrice encastrée dans le sol, qui s'élève pour franchir un escalier jusqu'à un dénivelé de six marches (1 mètre). Cependant, l'installation d'un élévateur n'est pas toujours compatible en zone ABF, car il faut souvent toucher à la façade. Une alternative réside dans l'escalier transformable en plate-forme élévatrice, permettant une intervention a minima sur la façade, et adaptée en cas de manque d'espace. Là encore, la réglementation exige une dérogation pour escalier non conforme (mobile et sans contremarche). En termes de coût, la récente mise en accessibilité d'un réseau de dix agences bancaires a nécessité un budget de 12 000 € en moyenne par site. À noter que l'installation d'un élévateur peut varier du simple au double selon qu'elle nécessite un renfort de structure et/ou de dalles, une modification de la façade, une reprise de châssis, etc. ). Les obstacles à l'accessibilité des ERP de 5e catégorie sont nombreux, surtout dans les centres anciens : des cheminements longs ou avec du gravier au sol, des marches à franchir (trois marches en moyenne de 15 cm font un dénivelé de 45 cm), des ressauts importants et parfois des rampes non conformes. Les rampes fixes doivent prendre en compte des paramètres normatifs de longueur, largeur, pourcentage de pente et espace de repos. Assortie d'un interphone bien positionné, la rampe amovible (de plus en plus allégée, 7 kg en moyenne) est une solution, à condition d'avoir un trottoir suffisamment large pour la déployer et du personnel formé. Le handicap moteur reste le plus contraignant car il entraîne des interventions sur le gros œuvre (dalle, mur, ouverture), alors que les problématiques liées aux handicaps auditifs se gèrent par des équipements plus légers : boucles à induction magnétique, bandes podotactiles, mise à disposition de supports d'information en caractères adaptés, formation du personnel d'accueil (obligatoire pour des ERP de 300 personnes et plus)... En termes de sécurité incendie, il faut par ailleurs remédier à l'impossibilité d'utiliser les ascenseurs et déployer des solutions contextualisées telle que des zones d'attente à l'abri avec porte coupe-feu et désenfumage mécanique, des paliers agrandis dans les escaliers de secours ou des chaises à portage dans les niveaux de sous-sol. »

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