Plomberie : harmonisation européenne des calculs

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Plomberie : harmonisation européenne des calculs

Jacques Avondo, ingénieur spécialiste de la thermique, des gaz et des fluides, à la direction des Techniques et des méthodes de Socotec

Le DTU 60.11, plus spécialement consacré aux calculs de dimensionnement des installations de plomberie, vient de faire l’objet d’une révision dans le cadre de l’harmonisation européenne.

Jacques Avondo, ingénieur spécialiste de la thermique, des gaz et des fluides, à la direction des Techniques et des méthodes de Socotec, relève les principales particularités de la mise à jour du DTU 60.11. Faisant suite au DTU 60.1 « Plomberie sanitaire pour bâtiments à usage d’habitation », le DTU 60.11, consacré au calcul de dimensionnement des installations de plomberie en logements neufs ou existants, est entré en vigueur le 10 août 2013 et prend notamment en compte les normes NF EN 717 et NF EN 12056-2.

Quels sont le domaine et les dispositions générales de ce texte?

Sont comprises toutes les zones climatiques ou naturelles françaises, y compris en climat tropical humide, et donc : la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, La Réunion et Mayotte. Pour les ouvrages, il intègre les canalisations d’eau froide sanitaire des jonctions entre bâtiments et les puisages.

Il fixe des principes généraux tels que la pression au point de puisage qui doit être inférieure à 4 bars, avec si nécessaire, la mise en place de réducteurs de pression. L’ancien texte fixait à 3 bars la pression de calcul des caractéristiques acoustiques de la robinetterie sanitaire. Nouveauté, il impose des pressions sensiblement égales au point de puisage pour l’eau chaude et l’eau froide, lorsque l’installation comporte des réducteurs de pression ou des surpresseurs.

Une méthode de calcul simplifiée est proposée – reprise de la norme NF EN 806-3 – mais n’est applicable que pour les installations dont l’utilisation d’eau n’est pas continue (plages inférieures à 15 min.). Et les débits de puisage sont inférieurs aux valeurs indiquées dans le tableau annexé au DTU.

Quelles sont les dispositions concernant les réseaux en boucle?

En collectif, le réseau principal d’eau chaude sanitaire peut être conçu en boucle, avec un retour au niveau des pompes spéciales. La température de l’eau doit y être maintenue constante à 50 °C, afin de lutter contre le développement des légionelles.

Le DTU exige un équilibrage des débits des différentes boucles. Des organes techniques sont donc à prévoir à cet effet. La vitesse dans la boucle doit être comprise entre 0,20 et 0,50 m/s.

La longueur des antennes ne doit pas excéder 8 m, soit la distance du point de puisage le plus éloigné admissible, afin d’éviter stagnations et refroidissements trop importants de l’eau dans la canalisation. En revanche, le texte proscrit l’usage d’une boucle pour un seul point de puisage, ou pour un faible nombre. Le DTU n’est pas plus précis, mais le nombre minimal peut être situé autour de quatre.

Il est possible de regrouper les boucles en modules. Mais chaque module doit être équipé d’une vanne d’équilibrage à installer sur le retour commun, à prévoir en sus des vannes déjà prévues pour chaque boucle.

Quels autres dispositifs le DTU 60.11 prévoit-il?

L’emploi courant d’appareils sanitaires, tels les mitigeurs sensibles aux différences de pressions, a conduit à des exigences de pressions sensiblement égales aux points de puisage. Quelques données intéressent les eaux-vannes et les eaux usées. Mais sont exclus les systèmes à chute unique pour ce qui est des calculs, malgré leur introduction dans le DTU 60.1. Ils relèvent exclusivement des prescriptions données dans les Avis techniques afférents.

La pente minimale des conduites de raccordement et des collecteurs est de 1 %.

Il traite aussi des descentes d’eaux pluviales

Pour les gouttières et chéneaux, une nouveauté : tous les modèles, avec leurs dimensions, les rayons de courbures, les sections à prévoir en fonction de la surface en plan de la toiture, etc. sont présentés avec des schémas. La pente minimale étant fixée à 3 mm/m, toute gouttière ou tout chéneau d’une pente inférieure sont considérés comme sans pente et donc doivent être calculés comme tels, ce qui entraîne un surdimensionnement.

Pour l’outre-mer, la valeur des précipitations est affectée d’un facteur de 1,5 fois la valeur donnée en métropole.

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