PATHOLOGIE Toiture parking : des dalles sur plots remplacent un béton épaufré

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PATHOLOGIE Toiture parking : des dalles sur plots remplacent un béton épaufré

1. La dalle coulée en places’était rapidement dégradée, certaines parties du parking étaient devenues inutilisables.

Dégradée, la couverture du parking en béton de ce centre commercial a été rénovée par la mise en œuvre de dalles en béton préfabriquées, posées sur des répartiteurs.

Une année après l’ouverture en 1997, la dalle du parking du centre commercial Chelles II en région parisienne commençait à se dégrader. Le parking étant situé au-dessus d’une surface commerciale chauffée, sa couverture s’est organisée comme suit : un plancher alvéolaire précontraint de type D comme support, recouvert d’un isolant de type Foamglass, d’un bicouche élastomère, d’un drain composé de 3 cm de gravillons entre deux géotextiles, et d’une dalle béton de 8 cm d’épaisseur coulée en place selon les préconisations du DTU 43.1. Malgré une réalisation conforme, des désordres sont rapidement apparus au niveau des joints entre dalles, dont les bords se sont progressivement désagrégés. En conséquence, certaines zones du parking étaient devenues inutilisables. Les premières expertises concluent à une mauvaise mise en œuvre, et préconisent des reprises à l’identique…. qui se dégraderont avec la même rapidité.

Devant l’ampleur du phénomène, la maîtrise d’ouvrage, en concertation avec les assurances, les experts et le bureau d’études, a décidé d’abandonner cette technique pour s’orienter vers un système de dalles béton préfabriquées, et posées sur des répartiteurs de pression en caoutchouc (système Pardak 90).

Rechaper l’étanchéité

Le complexe d’isolation et d’étanchéité, relativement récent et protégé par la dalle de roulement, était en bon état. D’où l’idée de conserver partiellement le complexe. Cette option a été validée dans le cadre d’une Atex obtenue pour une période de deux ans, et pour une surface cumulée de 150 000 m2. En premier lieu, les travaux nécessitaient le dégagement la dalle qu’il a fallu scier par tranches, puis déposer avec prudence, afin de ne pas détériorer l’étanchéité en place. Sur ce complexe préalablement débarrassé de toutes traces de béton et d’impuretés, l’entreprise a mis en œuvre un rechapage sous la forme d’un élastomère thermo-soudable (Hyrene TS d’Axter). Un isolant en polystyrène extrudé haute densité est ensuite posé librement sur ce rechapage. Il répond à plusieurs critères de compression : une résistance à la compression à 10 % de déformation, selon la norme NF EN 826, ­supérieure ou égale à 700 kPa.

Les dalles de béton préfabriquées présentent un module de 89,8 x 89,8 cm. Elles ne sont pas armées, leur résistance est obtenue par moulage sous vide. Afin de présenter des qualités d’adhérence suffisantes, leur surface est quadrillée. Les angles sont chanfreinés pour accéder aux éléments de serrage des répartiteurs de pression, le poids du dallage en place atteint 188 kg/m2.

Les répartiteurs de pression sur lesquels prennent appui les dalles se présentent sous la forme de disques en granulats de caoutchouc recyclé, et agglomérés par un liant à base de résine polyuréthanne. Le diamètre de chaque répartiteur est de 395 mm, l’épaisseur de 30 mm.

Un plan de calepinage, nécessaire à la pose des dalles, a été établi par les services techniques du fabricant pour l’entreprise de pose. Il intègre notamment les entrées d’eaux pluviales, les points particuliers du parking, les zones de joints de dilatation, et plus globalement l’ensemble des découpes nécessaires pour s’insérer dans le projet.

Un effet correcteur de déplacement

Les dalles d’extrémité sont les premières à être mises en place. Elles sont tracées et sciées à l’aide d’un outil à disque diamanté, la pose peut ensuite être effectuée à l’avancement. Les éléments de serrage sont mis sous tension dès finition de chaque surface de dallage, à l’aide d’une clef équipée d’un limiteur de couple (couple de serrage compris entre 0.7 et 1Nm). Après avoir procédé ainsi avec tous les éléments d’une même surface, chaque élément de serrage est mis sous ­tension définitive, en serrant une nouvelle fois la vis centrale d’un tour complet.

Cette opération permet d’obtenir la tenue du dallage dans le temps. La mise en pression compense les tolérances dimensionnelles des dalles, rattrape les tolérances de pose, assure le transfert des efforts horizontaux générés par la circulation des ­véhicules. Enfin, elle apporte un effet correcteur de déplacement sous l’incidence des variations dues aux supports.

Une fois installées les parties courantes, il fallait traiter ­toutes les zones de découpes et de ­raccordements. Pour permettre des variations ­dimensionnelles sans désordres, les dalles de rive ou qui contournent un obstacle, sont posées avec un jeu périphérique de 20 à 40 mm. Le volume correspondant est obturé, avant mise en tension définitive des éléments de serrage, par un ­mélange prêt à l’emploi constitué de granulats de caoutchouc, de sable et de résine polyuréthanne. Le joint ainsi constitué protège les relevés d’étanchéité des pressions générées par le dallage. Il possède néanmoins une résistance suffisante pour reprendre les efforts de pression horizontaux des éléments de serrage. L’aspect de surface obtenu offre une bonne adhérence aux véhicules, même par temps de pluie. Le relief est toutefois suffisamment limité pour éviter un encrassement intempestif. Un nettoyage régulier est programmé avec des autolaveuses équipées de brosses.

Dalles prépercées en usine

En hiver, la formation de plaques de glace devrait être limitée par l’absence d’eau stagnante. Pour les opérations de maintenance, l’accès à chaque orifice de naissance des eaux pluviales est facilité par la mise en œuvre d’une dalle spécifique, comportant en sa partie centrale un élément de visite démontable d’un diamètre de 140 mm. Ces dalles sont prépercées en usine, et ne nécessitent donc pas de découpe sur le chantier. L’entretien devrait se limiter au contrôle visuel du bon état des dalles et des joints périmétriques. Le maître d’ouvrage (la société Espace Expansion qui gère le centre commercial) a validé une technique. Bien que récente en France, elle a fait ses preuves de pérennité à l’étranger. En outre, elle permet de limiter la durée du chantier et vise à simplifier les interventions d’entretien et de maintenance.

Les travaux, qui dureront six mois, permettront de régénérer 26 000 m2 de parking. Pour des raisons d’exploitation, il était impossible de neutraliser tout l’espace. L’intervention a donc lieu par zones, avec l’atout d’une remise en service immédiate, une fois les dalles posées et bloquées entre elles.

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