Premier prototype fonctionnel avec bras robotisé Staübli, le chariot télescopique est loué en fonction des projets
© PaintUP
Installée à Villefranche-sur-Saône (69), PaintUP a été créée fin 2015 par Romaric Gomart afin de robotiser le nettoyage et la peinture de grandes surfaces de façades.
« J’ai démarré mon projet après avoir vu les premiers essais d’imprimantes 3D robotisées pour le bâtiment. Mais assez rapidement, j’ai axé le développement de ma nouvelle société sur des services robotisés pour le nettoyage, le décapage ou la peinture de grandes surfaces de façades. L’idée est, par exemple, de pouvoir laver sans échafaudage 30 000 m2 de vitrages pour l’aéroport de Lyon à un coût réduit, avec un gain de temps et une meilleure sécurité », assure Romaric Gomart. Grâce à un contrôle très précis des trajectoires du robot, le travail peut être réalisé par phases, avec des reprises. Une des contraintes tient au fait d’avoir des façades très homogènes afin de simplifier la programmation du robot. Dans ce cas, le process robotisé peut s’avérer beaucoup moins coûteux qu’en manuel avec des échafaudages, par exemple pour ravaler une façade polluée. Les partenaires académiques de la jeune société sont l’Insa Lyon, l’Ecam Lyon et l’algorithme utilisé est développé par un professeur de l’ENS de Lyon.
Staübli et Leica Geosystems en renfort
Le robot PaintUP est encore en phase de développement et de test. Il devrait être opérationnel pour répondre à la prestation courant été 2017. Un premier prototype a été testé en juillet 2016 avec un bras robotisé prêté par l’Insa Lyon. « Ensuite, nous nous sommes équipés d’un bras Staübli capable d’aller jusqu’à 2,50 m de hauteur et de couvrir environ 12 m2 de surface par position, précise Romaric Gomart. Nous avons également opté pour un système de géolocalisation Leica Geosystems d’une précision de 3 mm sur 100 mètres, donnant une précision globale de toute la chaîne de 1 cm sur 100 mètres. Le bras est fixé sur un chariot télescopique rotatif pouvant monter jusqu’à 25 ou 35 mètres en fonction du projet. Un seul opérateur va gérer grossièrement le déplacement du chariot. Le robot est ensuite capable de se recaler précisément grâce au laser de poursuite et à ses capteurs. » La façade est ainsi traitée par éléments de surface hexagonale de 12 m2, comme un nid-d’abeilles. Un préalable est de cartographier le bâtiment avec un scanner laser ou un drone afin d’obtenir une maquette 3D à 3 mm qui va servir au recalage du robot.
Le principe est de traiter la façade par éléments successifs, de forme hexagonale, d'environ 12 m2. © PaintUP
Du bâtiment au fuselage d'avion
La première application prévue est le nettoyage d’une surface homogène, comme un vitrage ou un béton bien identifié, ce qui simplifie le paramétrage du pilotage du robot. Le sablage d’une surface hétérogène, par exemple, fait courir le risque de sabler trop longtemps à un endroit fragile de la façade. Différentes buses sont utilisées en fonction de l’application, pour le nettoyage (type Kärcher), le sablage, la peinture ou la projection d’enduit. Le principe peut être appliqué à une coque de bateau ou à un fuselage d’avion. « Cette approche permet de réduire la pénibilité d’un travail qui soumet les opérateurs aux vibrations, aux températures extérieurs et au travail répétitif, aux postures peu ergonomiques et au contact avec des agents chimiques, tout en réduisant le coût et en améliorant la sécurité. Un seul opérateur est nécessaire, installé dans une cabine climatisée au niveau du sol. De plus le process fonctionne jour et nuit », poursuit Romaric Gomart. Pour couvrir les frais fixes et en attendant que le process soit davantage industrialisé, la rentabilité serait au rendez-vous à partir de 1 000 m2 de surface traitée pour le nettoyage de vitre et dès 300 m2 pour le décapage.
F.Ploye