On est les champions !

C’est avec l’objectivité scientifique qui sied que l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur et ses partenaires viennent de présenter le premier état de la contamination des logements français par les composés organiques semi-volatils (COVS) : pesticides, phtalates, retardateurs de flamme, etc. Les mots sont choisis. Ainsi lit-on que « certains COSV sont suspectés d’avoir des effets sur le système nerveux et le système immunitaire, [d’autres, d’être] des perturbateurs endocriniens ». En somme, mis en examen, mais pas encore condamnés. La suite du rapport prend tout autant de précautions et présente de façon factuelle et précise les quantités de chacune des 48 substances recherchées dans l’air, et des 66 au sol. Les modalités de l’étude sont expliquées et leur pertinence étayée. Un bon travail scientifique. Une somme même, si l’on note le nombre de substances recherchées. La voilà désormais sous mes yeux presbytes de journaliste. Oui, qu’ils sont flous ces noms de produits chimiques et leurs risques sanitaires « suspectés ». J’ai le sentiment pourtant que l’on a un document susceptible de peser dans le débat sur la pollution chimique en France. Avec une bonne loupe, j’ai identifié quatre substances dont la présence au sol est supérieure au maximum - oui, maximum - constaté dans les autres pays : le di-iso-butylphtalate, un plastifiant (17 contre 9,4 ?g/g) ; l’incontournable bisphénol-A (4,2 contre 3,7?g/g) ; la perméthrine, un biocide (2,6 contre 1,2 ?g/g) ; enfin, le galaxolide, du musc synthétique (1,1 ?g/g contre 0,99 ?g/g). Nous voilà donc champions, haut la main, dans quatre catégories ! Mais ne serions-nous pas aussi champions de la plus vieille réglementation en matière de ventilation des logements ?