© h2oarchitectes/Snøhetta
Au palais de Chaillot (Paris XVIe), le musée national de la Marine mène une rénovation ambitieuse. L'accessibilité à tout public guide ce projet lancé sous la maîtrise d'ouvrage déléguée de l'Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture (Oppic) pour le musée national de la Marine (maître d'ouvrage) sous maîtrise d'œuvre (MOE) composée d'H2O architectes associé à Snøhetta (rénovation architecturale), Lionel Dubois et Pierre Bortolussi, architectes en chef des Monuments historiques (travaux sur le monument), Casson Mann (scénographie) et Contours Soft Design (signalétique). L'AMO accessibilité Handigo a réalisé un diagnostic en 2011, et un second pour la programmation, « pour polariser les intentions fortes du projet en termes d'accessibilité, résume Xavier Berthet, programmiste et consultant associé chez Handigo. Sachant que la démarche du musée dépasse le cadre réglementaire pour viser le label accessibilité délivré par Certivéa. Les études ont dégagé les grands axes d'intervention au regard des usages et de la taille du site : l'accès et la lisibilité de l'entrée principale, les accès aux espaces en R-1, le cheminement dans les galeries, l'adaptation du pavillon administratif, une scénographie inclusive ». « La mission d'AMO porte sur quatre volets de MOE (architecture, scénographie, aménagement intérieur, signalétique), décrit Valérie Brisard, chef de projets études et développement à l'Oppic. Un accompagnement incluant la rédaction du cahier des charges pour le MOE, le suivi des études de conception, de la phase exécution jusqu'à la livraison sur les lots ». Ainsi, l'entrée par le pavillon de tête a été revue, l'une des portes monumentales sera motorisée. « Dans le vestibule commun avec le musée de l'Homme, les architectes ont conçu un dispositif qui amène de la lumière dans la galerie : une baie s'ouvre dans l'axe de l'entrée telle une fenêtre sur les collections. Un écran géant a été positionné par le signaléticien pour capter l'attention via des images aux colorimétries douces. Une banque d'accueil mobile guide le visiteur vers les guichets et expositions », ajoute Xavier Berthet. Le cheminement dans les galeries exigeait la reprise des dalles pour gommer les ruptures de niveau et retrouver un plan libre. « Les architectes ont conçu un système de guidage : un insert métallique ondoyant, placé dans le parquet, va de l'entrée jusqu'à la boutique. Deux de ces bandes affleurantes donnent de la matière aux déficients visuels ». L'accès au R-1 (expositions temporaires), n'était envisageable qu'en sortant du bâtiment pour arriver à une entrée secondaire. « L'implantation d'ascenseurs face à chaque escalier - travaillée dans le respect de l'architecture d'origine avec les ACMH - a permis de dépasser la problématique ». Ces principes de conception universelle se retrouvent dans les sanitaires, qui ont fait l'objet de 800 observations (implantation, signalétique, aire de rotation… ).