Séville s’est doté d’une nouvelle icône architecturale, une structure organique en bois, destinée à devenir son futur centre culturel, commercial et touristique.
Au cœur du centre historique médiéval de Séville (Espagne), surla Plaza de la Encarnación, vient d’être inauguré un imposant ouvrage-sculpture. Conçu par l’architecte berlinois Jürgen Mayer H., lauréat du concours international pour la réhabilitation du site en 2004, l’édifice atteint 28 m de hauteur sur 150 m de longueur et 70 mde largeur.
Culminant à 21 m au-dessus de la place, un café-restaurant et une promenade panoramique jouxtent les toits de la ville. Au sol, deux niveaux d’esplanades sont destinés à accueillir marchés, commerces et manifestations culturelles. Enfin, au sous-sol,un musée archéologique expose les vestiges romains découverts durant la phase d’étude du projet.
Cet ouvrage est composé de quelque 3 400 pièces de bois, toutes différentes les unes des autres. Épaisses de 6,8 à 31 cm et mesurant 16,5 m x 3,5 m pour la plus grande, elles sont reliées par autant de nœuds d’assemblage en acier, selon une trame de 1,5 m x 1,5 m. Réalisées à partir de Kerto-Q de Finnforest, panneaux de placages d’épicéa thermocollés, elles sont renforcées par des tiges filetées métalliquesdestinées à l’assemblage. Les éléments ont été préchauffés à haute température, afin de mieux résister aux grandes chaleurs de la région, puis entièrement recouverts d’une couche de protection polyuréthanne imperméable sauf à la vapeur d’eau. La mise en œuvre a ensuite été effectuée pièce par pièce, dans un ordre précis, comme pour un puzzle en trois dimensions.
La structure prend appui sur six colonnes cylindriques, réparties de manière à respecter l’emplacement des vestiges romains sous-jacents. Seules les fondations et les deux colonnes abritant les ascenseurs ont été réalisées en béton. Ces derniers desservent le restaurant panoramique qui repose sur une plate-forme an acier. L’édifice, se déployant en une large toiture ondulante sur 11 000 m², évoque un ensemble de gigantesques champignons ou parasols.
Cet assemblage entrelaçant lignes orthogonales et courbes paraboliques est l’une des plus grandes et plus complexes constructions en bois au monde.