Les performances et qualités des menuiseries mixtes les classent actuellement dans la catégorie des applications haut de gamme. Le mélange de matériaux affine leur capacité à répondre aux exigences tant techniques qu’esthétiques.
Associer, mixer les matériaux pour en tirer le meilleur, c’est le concept de la fenêtre à menuiserie mixte.
L’objectif étant d’exploiter les qualités intrinsèques des matériaux utilisés dans la conception de la menuiserie, tout en réduisant au minimum l’incidence des défauts de chacun.
Résultat, le produit fini ne doit avoir que des avantages en termes d’esthétique, de résistances mécanique, thermique et de tenue dans le temps. Sur le plan de la conception, cette approche complexifie les process de fabrication (assemblage) des menuiseries par rapport aux menuiseries classiques et demande, de fait, une organisation particulière. C’est, entre autres, pour cette raison que tous les fabricants de menuiseries ne se lancent pas sur ce marché et que d’autres fabriquent au contraire exclusivement ce type de menuiseries. Cette complexité a également une répercussion sur le coût des produits. C’est pourquoi les menuiseries mixtes sont considérées comme des produits haut de gamme, voire trèshaut de gamme. Il n’y a donc pas de forte concurrenceet ces produits ne représentent pas plus de 5% du marché.
Orientation vers le sur-mesure
Néanmoins, on assiste aujourd’hui à une minidémocratisation et de nouveaux acteurs proposent des produits, soit dans des gammes plus abordables, soit dans du haut de gamme pour des menuiseries souvent à triple vitrage, dédiées à la construction de maisons passives ou Bpos.
À noter : parmi ces fabricants, des PMI-PME régionales (Fenêtres franc-comtoises en Franche-Comté ou Menuiseries David en Picardie) qui se sont dotées de toute la technologie nécessaire pour marcher sur les traces des entreprises historiques telles que Minco ou MC France.
Qui plus est, les fabricants, quelle que soit la taille de leur entreprise, sont très réactifs et orientés vers la fabrication sur mesure, un moyen pour eux de promouvoir un produit qui a du mal à s’imposer. Ils proposent aussi des gammes dédiées à la construction bois ou encore à l’isolation par l’extérieur.
Gammes avec précadres assemblés en atelier de manière à traiter efficacement l’interface menuiserie-paroi, notamment pour renforcer l’étanchéité à l’air des bâtiments. Ces menuiseries ne sont pas non plus cantonnées à des applications en fenêtres simples ; les fabricants développent également leur gamme en proposant des coulissants dont certains à galandage ou encore des oscillo-battants.
Pour les prescripteurs, c’est un plus, car ils peuvent quasiment avoir une fenêtre dédiée à leur projet. Inutile de préciser que toutes ces menuiseries confondues sont proposées avec des vitrages de dernière génération double ou triple basse émissivité, contrôle solaire, intégration de stores… Car, comme pour les menuiseries monomatériau, le concept a beaucoup évolué tant dans la qualité des profilés utilisés et du design que dans les modes d’assemblage.
Comme les autres menuiseries, les propriétés d’isolations thermique et phonique sont grandement améliorées avec l’utilisation de vitrages spécifiques de plus en plus techniques.
Ainsi, dans la plupart des gammes, les industriels proposent tout un éventail de vitrages : double vitrage standard 4-16-4 bien sûr, mais aussi double Vitrage à isolation renforcée (VIR) caractérisé par sa faible émissivité, vitrage phonique, vitrage retardateur d’effraction ou les trois ensemble. À noter : l’arrivée de produits triple vitrage particulièrement dédiés au projet passif ou Bpos.
Grande variété de finitions
Les profilés de leur côté subissent également le même type d’évolution : plus fins pour laisser passer davantage de lumière, mais aussi plus épais pour une amélioration des performances thermiques. Ils sont également plus esthétiques dans leurs formes galbées ou droites et proposés dans une large palette de coloris, grâce à une grande variété de teintes et de finitions, anodisées ou thermolaquées pour l’aluminium. Le choix dans les essences de bois proposées est également plus large même si le pin, le chêne et le moabi restent les plus courants.
L’utilisation de plus en plus systématique de bois lamellé-collé confère une plus grande stabilité. Ce procédé, très répandu en Allemagne, consiste à superposer par placage et collage plusieurs essences de bois. Le but : améliorer la résistance mécanique et optimiser les coûts selon les essences. D’une manière générale, les menuiseries bois sont traitées en usine avec une couche d’impression de base. Ensuite, toutes sortes de finitions sont envisageables : lasure ton bois, peinture…
Autre tendance qui n’est pas propre à ces menuiseries, mais qui est probablement ici plus affirmée : une volonté de coller au plus près des contraintes environnementales par l’utilisation de bois certifiés issus de forêts européennes, de peintures et lasures non-solvantées en phase aqueuse.
Le recyclage des matériaux et produits est aussi une préoccupation des industriels.
Des fabricants comme MC France, mais il n’est pas le seul, ont mis en place des chaînes de recyclage sur leur site de production des déchets en instaurant un tri sélectif (verres, aluminium, films polyane d’emballage, cartons, chutes de bois, copeaux et sciures, résidus de peinture et lasure, extraits secs) avec retraitement des résidus par des entreprises spécialisées et envoi des déchets industriels banals dans un compacteur avant enlèvement en décharge.
Thermique et acoustique
Premières à apparaître et, encore aujourd’hui, très largement majoritaires parmi les menuiseries mixtes, les menuiseries bois-aluminium. À l’origine, elles étaient une réponse des fabricants de la filière bois face à la concurrence des menuiseries aluminium à rupture de pont thermique. Elles entrent directement en compétition avec ces dernières, que ce soit en termes de prix, de performance ou de positionnement. Elles sont souvent réservées à l’habitat individuel ou au petit collectif haut de gamme. Elles ont également fait des apparitions récentes sur des bâtiments tertiaires à hautes performances énergétiques. On les trouve aussi de plus en plus souvent en rénovation sur dormant existant ou en remplacement total de l’existant, avec des produits spécialement dédiés aux opérations de rénovation. Des menuiseries qui concentrent de nombreux avantages tels qu’isolations thermique et acoustique, supérieures aux menuiseries classiques grâce à l’utilisation du bois. L’isolation thermique de certains produits dédiés à la maison passive peut être renforcée par la mise en place à l’interface du bois et de l’aluminium d’un isolant (ouate de cellulose, liège…). Facilité d’entretien avec l’aluminium à l’extérieur qui va protéger le bois des agressions et esthétique, avec de nombreuses options de profils aluminium, de finitions bois, de galbes et de couleurs.
Sur deux matériaux, un est structurel
Parmi ces menuiseries, les plus nombreuses présentent une structure bois qui reçoit un capotage en aluminium. D’autres ont un cadre aluminium et reçoivent un placage bois.
D’autres encore sont composées de deux châssis assemblés. Dans le premier cas, le bois est l’élément structurel de la fenêtre, le profil aluminium assure la protection des éléments extérieurs de la menuiserie (dormant et ouvrant). Avantage de cette solution, une isolation thermique souvent supérieure.
Dans cette configuration, c’est le cadre bois qui reçoit tous les accessoires de manœuvre, de soutien. La fixation du cadre en aluminium sur le bois est réalisée à l’aide de clips ou d’attaches invisibles. Avec ce type d’accroche, les profilés en aluminium ne sont pas en contact avec le bois. Avantages : ils ne gênent pas la dilatation du cadre et un espace suffisamment grand (environ 12 mm) est respecté pour éviter les phénomènes de condensation à l’interface du bois et de l’aluminium.
Dans le second cas, le bois, massif ou non, sur une structure aluminium à rupture de pont thermique assure le parement. Arguments principaux par rapport au capotage, l’aluminium en structure contrecarre l’instabilité potentielle du bois et la menuiserie est plus fine. Ici, les deux cadres distincts travaillent et se dilatent de façon indépendante. Les éléments de bois peuvent être fixés par un système de claveaux ou via des éléments en matériau de synthèse placés à intervalles réguliers. Non-vissés, ils font également office de rupture de pont thermique.
Protection aluminium
La dernière solution consiste à associer un châssis intégral en aluminium à l’extérieur à un châssis intérieur en bois. Avec ce procédé, le châssis aluminium serti sur quatre côtés reçoit le vitrage, le châssis bois recevant, quant à lui, les quincailleries. La liaison entre les matériaux est réalisée avec des plots rotatifs en polyamide pour assurer la maîtrise des dilatations.
Plus récemment, une autre technique a fait son apparition. Il s’agit d’un nouveau type de menuiserie bois-aluminium qui n’est pas à considérer comme véritablement mixte. La fenêtre est équipée d’un dormant tout aluminium avec des ouvrants en bois. Une fois fermés, lesdits ouvrants s’encastrent dans la protection aluminium constituée par le dormant. Une solution plus économique car de conception moins complexe.
Dans toutes ces configurations, l’aluminium protège la face extérieure du châssis des intempéries et facilite grandement l’entretien en en supprimant les contraintes. Le bois, réservé à la face intérieure, donne la touche chaleureuse et classique. Il apporte également, lorsque utilisé comme élément structurant, une rupture thermique « naturelle ».
De fait, ces menuiseries offrent des qualités thermiques qui permettent de satisfaire largement aux critères de la Réglementation thermique 2012 et des nombreux labels.Outre les menuiseries bois-alu, d’autres pistes sont explorées.
Bois PVC
Des systèmes à structure PVC et capotage en aluminium sont apparus. Paradoxalement, l’argument avancé pour promouvoir ces menuiseries est identique à celui mis en avant pour les menuiseries bois-aluminium : à l’extérieur, surface résistant aux intempéries et à la saleté; à l’intérieur, surface chaude et confortable. On trouve également des menuiseries bois-PVC. Là encore, l’argument reste le même : chaleur du bois à l’intérieur, facilité d’entretien du PVC, cette fois-ci à l’extérieur. Les profilés PVC clipsés sont interchangeables. Il est donc possible soit de modifier le design ou la couleur, soit de les démonter pour la maintenance. À l’interface entre le bois et le PVC, le fabricant a prévu des plots en matériau de synthèse, afin d’absorber les différences de dilatation entre les deux matériaux. Tous ces produits sont mis en œuvre conformément à la nouvelle norme DTU 36.5 « Mise en œuvre des fenêtres et portes extérieures » (voir encadré). Laquelle fixe les règles de l’art, tous types de menuiseries confondus.
La qualité de la pose est aussi importante que le produit lui-même et il s’agit d’un enjeu majeurdans des constructions de plus en plus étanches à l’air.
Tableau des fabricants