Marseille : des logements à la manufacture « la Tulipe »

Yousra Gouja

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Marseille : des logements à la manufacture « la Tulipe »

Au sein du projet de réhabilitation d’une friche de la Cité phocéenne mené dans le cadre de la démarche de rénovation énergétique Happen, la reconversion d’une manufacture va permettre de créer une quarantaine de logements. Zoom. 

Le quartier des Crottes forme la pointe sud du XVe arrondissement de Marseille (13), à quelques pas du littoral. C’est l’un des derniers « noyaux villageois », avec des maisons ouvrières entourées d’entrepôts et de locaux d’activité. Inscrit dans le cadre de l’opération Euroméditerranée II, le projet de réhabilitation et de revitalisation urbaine La Tulipe – du nom de l’ancienne savonnerie implantée sur le site - ambitionne de « dynamiser le village sans le brusquer, sans occulter son histoire ni araser son présent ». Simplement repris en clos et couvert, le bâtiment de la savonnerie, dont les trois nefs seront restaurées, deviendra un centre national du graffiti et du hip-hop. La manufacture Moncada composée de cinq bâtiments (de A à E, sur 2 257m2) accueillera quant à elle une quarantaine de logements (du T1 au T4) et des locaux d'activités. Du bâtiment actuel, ne seront conservés que les façades et une grande partie des planchers, ainsi que quelques éléments à caractère patrimonial, comme certains revêtements de sol. La réhabilitation sera menée suivant les principes de la démarche Happen - projet européen H2020 auquel participe l’établissement public d’aménagement Euroméditerranée - qui vise à dynamiser le marché de la rénovation énergétique des bâtiments résidentiels dans la zone méditerranéenne. L’objectif ? Améliorer les consommations énergiques d’au moins 60 %, grâce à la mise en œuvre de solutions qui tiennent compte des spécificités du climat méditerranéen (ensoleillement, exposition...).

Performance énergétique

Pierre et briques utilisés pour édifier les murs de ces bâtiments construits à la fin du XIXe siècle vont ici représenter un atout. « La forte inertie et le déphasage qu’offrent ces matériaux participent à stabiliser la température interne avant les épisodes de fortes chaleurs puis à l’amener lentement vers un nouvel équilibre global », indique Marie Dubech, directrice technique et RSE d’Histoire & Patrimoine (entité spécialiste de la réhabilitation du groupe Altarea). Le projet fera l’objet d’une rénovation énergétique avec l’isolation des parois donnant sur l’extérieur et des combles, la mise en œuvre de baies neuves à double vitrage, ainsi que de systèmes de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire performants. Produite en circuits courts, la laine de bois a été choisie comme isolant pour les parois verticales donnant sur l’extérieur et les rampants. Elle présente également une densité supérieure, qui accroît ses capacités de déphasage thermique. En complément, le recours à la ouate de cellulose a été privilégié en isolation des planchers de combles perdus. « Les résultats de notre pré-étude thermique nous permettent d’obtenir, pour les bâtiments A, B et C, des consommations annuelles de l’ordre de 139,2 kWH/m²», illustre Marie Dubech. Le système de chauffage sera de type individuel et assuré par des radiateurs à panneaux rayonnants avec détection de présence. Un centralisateur permettra la gestion horaire hebdomadaire des radiateurs et gestion de l’occupation.

Confort d’été et santé

Le projet développe plus de 70 % de logements traversants ou poly-orientés. « Cette conception permet un rafraichissement nocturne, utilisant la baisse naturelle de température pendant la nuit pour maximiser l’efficacité de la ventilation naturelle, en rafraîchissant les espaces intérieurs pour le lendemain. La façade Sud recevra des loggias qui protègeront par effet pare-soleil les parois opaques et les baies du rayonnement solaire », indique Marie Dubech. La mise en œuvre de volets extérieurs bois persiennés sur les façades les plus exposées à l’ensoleillement et de brasseurs d’air dans les séjours des logements arrivent en complément. Le renouvellement d’air dans les logements est assuré par une ventilation mécanique contrôlée (VMC) simple flux hygroréglable de type B. « Tous les matériaux utilisés dans les logements sont labellisés A ou A+ et limitent ainsi les émissions de COV et formaldéhydes et donc, l’exposition des futurs occupants », conclut Marie Dubech. Dans le cadre d’un groupement porté par Captown, le projet La Tulipe mobilise l'agence d'architecture Monchecourt & Co, Histoire & Patrimoine et le BET Étamine.

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