Lyon Confluence Un hôtel de Région tout en transparence

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Lyon Confluence Un hôtel de Région tout en transparence

De vastes espaces intérieurs ouverts à la lumière naturelle illustrent l’idée d’une transparence voulue à l’intention des citoyens, à l’image de l’ensemble de cet édifice aux façades communiquant avec la ville.

La partie sud de la presqu’île de La Confluence à Lyon (69) est depuis une décennie en reconversion urbaine. Un de ses atours architecturaux est le nouvel hôtel de la Région Rhônes-Alpes, réalisé par l’Atelier Christian de Portzamparc pour un montant de travaux de 130 Me HT, révisions incluses.

L’objectif était de regrouper dans un même lieu les différents services du conseil régional autour de la salle d’assemblée, afin de procéder à des économies d’échelle.
Le terrain étant contraint par de strictes règles d’urbanisme, il fallait éviter la création de nouvelles perspectives, ainsi que les signaux visuels forts. Christian de Portzamparc voulait que le bâtiment soit perçu dans sa globalité de manière unitaire, avec quatre façades quasi semblables. « L’étonnement devait advenir au visiteur en entrant dans le grand hall sous verrière avec une indétermination entre l’intérieur et l’extérieur, assure l’architecte. Par ailleurs, la Région souhaitait que ce bâtiment public demeure humble dans son expression, même si l’espace public intérieur est spacieux et fluide ». L’idée d’une « Maison ouverte à tous les citoyens » a permis à l’architecte de remporter le concours en 2006.
Ce bâtiment accueillant, possède de grands espaces intérieurs ouverts au public, avec un plateau consacré aux expositions. Les citoyens peuvent descendre vers la grande salle de l’assemblée régionale, où une cloison vitrée permet de montrer le travail politique des élus par transparence, une fois le rideau tiré. Enfin, l’hôtel est en cours de labellisation THPE. Son orientation HQE s’opère, en particulier, par une isolation extérieure des façades et des panneaux solaires en toiture, thermiques et photovoltaïques. Une innovante démarche HQU (Haute qualité d’usage) visant l’intégration naturelle des personnes à mobilité réduite y a aussi été mise en œuvre. Avec un démarrage du gros œuvre en juillet 2008, l’ouvrage a été livré en mai 2011. La levée des dernières réserves était prévue pour la fin du premier semestre 2012.

Trois grands corps de bâtiments

La perspective de l’avenue du quartier Confluence met en valeur ce grand bâtiment parallélépipède en verre et terre cuite. Un des objectifs du projet était d’obtenir un grand linéaire de façades de bureaux éclairées en partie par la lumière naturelle.
L’hôtel a donc été conçu en trois barres ondulantes en béton armé de huit niveaux, dont sept étages de bureaux enserrent deux ruelles étroites. Ces deux espaces publics qui, au départ, devaient être découverts ont été couverts dans une phase ultérieure de la conception par des verrières, devenant un grand atrium et un jardin d’hiver. La grande allée de l’atrium avec son entrée spectaculaire, a été fermée à ses deux extrémités par des ponts de petits plateaux de bureaux à ossature métallique. Le développé des façades intérieures et des sous-faces atteint, ainsi, 12 000m 2 proche de celui des façades extérieures (14 000 m 2 ), et ceci, pour environ 45 650 m 2 de surface Shon.

Un ratio considérable

Les étages de bureaux sont cloisonnés, mais modulables, avec des plafonds rayonnants et absorbants. Chaque plateau est organisé autour de deux couloirs, alignant les bureaux en façade et réservant la bande centrale aux sanitaires, locaux d’impression, stockage, salles de réunion, etc. Quatre passerelles en hauteur dans l’atrium et trois passerelles au-dessus de la verrière du jardin d’hiver créent des circulations protégées entre services. Christian de Portzamparc défend une vision labyrinthique, complexe, jouant avec la juxtaposition des ambiances sonores, lumineuses et des matériaux. Par les passerelles, les couloirs feutrés des plateaux débouchent sur les espaces bruyants des jardins intérieurs. « Ce mélange de simplicité et de complexité est une caractéristique souvent rencontrée dans les projets de Christian de Portzamparc », indique le maître d’œuvre d’exécution.

L’ouverture de la partie inférieure des façades

Le hall est un grand espace type cathédrale, avec des arbres et un sol en béton ciré, minéral et réverbérant. Enserré entre deux façades qui culminent à 35 m, cet atrium aurait pu manquer de lumière naturelle. À ses deux extrémités, les façades ont été ouvertes avec des murs-rideaux dans leur partie inférieure. Afin d’alléger ces bâtiments ponts de bureaux qui franchissent une portée de plus de 20 m, leur charpente est métallique. Mais l’idée structurelle forte du projet a été reprise du musée de la Musique (Cidade da Música) à Rio de Janeiro, un chantier également mené par l’Atelier Christian de Portzamparc. La descente des efforts des deux corps de bâtiment enserrant le hall s’effectue sur des voiles béton en triangles inversés. Les parties inférieures des façades ont ainsi été ouvertes largement à une lumière frontale. Ces porte-à-faux triangulaires sont soutenus par de larges poteaux métalliques, posés sur de solides fondations. Ils portent des voussures habillées du même bardage en bois que les façades intérieures.
Du côté de l’avenue, le porte-à-faux laisse entrer la lumière extérieure. Il abrite sous son vaste pan les petites salles de commission réservées aux conseillers régionaux,t visibles en transparence depuis la rue. L’objectif est toujours de rendre plus transparent le processus politique.
Le second porte-à-faux situé entre l’atrium et le jardin d’hiver, dégage pour le public un plateau équipé d’un plancher chauffant, mis à profit pour des expositions temporaires. Le mur-rideau monumental de l’entrée principale au nord, d’une hauteur de 20 m, est retourné en façades ouest et sud. Ses panneaux vitrés sont reconstitués et fixés sur des cales présoudées sur les montants verticaux, avec placage de joints drainants EPDM de type Raico. « Afin d’obtenir une façade assez lisse avec une fine résille, et une ossature verticale mais sans traverses, l’étanchéité horizontale a été assurée avec de simples joints de silicone », précise Emmanuel Viglino, chef de projet du BE façades Arcora.

Des délais serrés

« Le chantier a été caractérisé par un planning serré et certains travaux ont dû être anticipés, soutient l’architecte, ainsi, mi-2007 après la démolition de l’ancienne cité SNCF, les terrassements, les fondations, les parois moulées périphériques faites par Soletanche et la dépollution du site, ont été effectués en tâches masquées, parallèlement aux études. » Une fois les études terminées, les travaux d’infrastructures ont alors pu démarrer dès octobre 2007. Les trois étages inférieurs comprennent deux étages de parking, dont un avec les locaux techniques, et un étage intermédiaire pour les archives et la salle d’assemblée. La proximité de la nappe phréatique a imposé la construction d’un radier drainant.
Afin d’aller plus vite, les bâtiments ponts ont été allégés et construits en planchers collaborants. Le plancher de reprise est formé de grosses poutres caissons métalliques. Les planchers des niveaux supérieurs sont collaborants, avec une structure en poutrelles métalliques supportant une dalle de béton coulée sur bac acier galvanisé. « Ce choix a compliqué la réalisation, y compris l’étanchéité en façade qui s’est révélée moins facile qu’avec un béton armé », confie l’architecte.
La prouesse est venue de la construction de la structure des porte-à-faux avec leurs planchers en biais, soutenue pendant le chantier par des poteaux en béton provisoires.
L’entreprise générale GTM a d’ailleurs été retenue pour sa méthodologie de construction permettant de libérer avec ces faux poteaux des espaces sous les rampants. Cela a permis de construire en parallèle les salles de commission, la salle de l’assemblée, etc. De même, la construction de la grande verrière a été faite à partir de ponts roulants installés provisoirement, en utilisant les rails du pont destiné au nettoyage. En évitant de monter un échafaudage sur la hauteur de l’atrium, cette approche a permis d’accélérer le chantier. « Si le chantier s’est bien déroulé, nous avons rencontré deux difficultés, dont un arrêt provisoire de chantier de plusieurs jours que le maître d’ouvrage a décidé, afin de remettre en ordre certains points de sécurité soulevés par l’inspection du travail, résume l’architecte. La seconde difficulté a été liée à la nécessité d’organiser un recouvrement du planning entre l’entreprise en charge de la structure, le corps d’État technique et le corps d’État secondaire. » Le gros œuvre n’était pas encore terminé que certaines façades ont été fermées par des étanchéités provisoires en méthacrylate, afin d’effectuer à l’abri de la pluie des travaux de second œuvre.
Mais sur ce chantier complexe, ces étanchéités provisoires ont occasionné quelques désagréments, nécessitant la reprise de certains ouvrages.

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