© CYRIL BADET 2013
L’habillage et la fixation des menuiseries sont les spécialités de l’entreprise Louineau qui, via son bureau d’études et son équipe R&D, s’ouvre davantage aux chantiers pour proposer des solutions innovantes.
C’est au cœur du berceau vendéen de la menuiserie industrielle, dans un environnement des plus apaisé, que se trouve Louineau. Créée en 1981, cette entreprise spécialisée dans la fabrication de pièces de fixation métallique (pattes de fixation et habillages) a élargi son champ de production au fil des règlementations et du marché. De la création et fabrication en sous-traitance de pièces spécifiques pour la pose par l’intérieur, l’entreprise passe à la fabrication standard (elle propose aujourd’hui 12 standards de pates de fixation et 5 000 références). En 2008, elle lance son offre pour la dépose des menuiseries totale permettant de remplacer les menuiseries existantes sans dégrader le parement intérieur.
Le grand développement survient en 2008 avec le développement de l’ITE : l’entreprise lance alors l’offre du pré-cadre pour la pose en extérieur. Elle passe d’un chantier par mois jusqu’à trois par semaine. Un décollage de l’activité qui a nécessité une réorganisation de l’entreprise, la mise en place d’une cellule de R&D en lien avec le bureau d’études (10 personnes) et une modernisation du site. La robotisation du site de production, encore très manuel, notamment pour le conditionnement des pièces est prévue. Une machine laser fibre va d’ailleurs rejoindre le site à la fin du premier semestre afin d’assurer un découpage des tôles de grosses épaisseurs de façon fine. « Faire grandir l’entreprise par l’innovation et devancer le marché tout en apportant un appui normatif», telle est la philosophie de Jean-François Robergeau, dirigeant de l’entreprise familiale depuis 2000.
Intervenir le plus en amont des chantiers
La société réalise aujourd’hui 70% de son chiffre d’affaires auprès des entreprises de menuiseries industrielles, des assembleurs et des entreprises générales du bâtiment et 30 % sur le chantier. Une part que compte bien développer l’entreprise dans un marché en stagnation, bousculé par les fusions acquisitions. « Nous intervenons, si possible, en amont des chantiers pour trouver la bonne solution », précise Guillaume Dufaix, responsable R&D de Louineau. Sont ainsi proposés le dimensionnement des pièces de fixation intégrant le calcul des efforts à reprendre (le poids, le vent et l’action sismique), la conception des pièces de fixation pour reprendre des efforts ou encore la vérification de la cohérence de dimensionnement des pièces en fonction des efforts appliqués.
Parmi les grandes problématiques auxquelles le bureau d’études, en lien avec la cellule R&D, travaille : les questions de reprise des forces pour les grands blocs baies, le feu, l’étanchéité, les ponts thermiques, l’acoustique ou encore l’intégration des différents éléments (notamment les volants roulants). La cellule de R&D est davantage sur les sujets de la réglementation. De gros travaux sont en cours actuellement sur l’intégration des fixations sur ossature bois ou sur des mono-murs en brique afin de satisfaire à la fois la norme et la pose. « L’invisible au service du visible », s’amuse Jean-François Robergeau. L’exemple de l’immeuble de logements Miroir d’eau, à Savigny-le-Temple (77), livré fin 2018, a nécessité de nombreuses études. Un avis technique a été déposé pour le système complet précadre et enduit sur isolant en fibres de bois.
Quant au numérique, Louineau dispose d’un logiciel de dimensionnement pour faire des simulations numériques et d’un banc d’essais de traction/compression pour réaliser des essais. Il a mis à disposition six modèles de pré-cadres BIM au format Revit mais ceux-ci sont très peu demandés. « C’est davantage une approche conceptuelle. Les pré-cadres sont peu intégrés dans la maquette numérique. Mais nous sommes BIM ready ».