Le nouveau siège du Syndicat départemental d’énergie du Morbihan (Sdem) illustre bien les défis posés dans l’exploitation du bâtiment de demain (production d’élec- tricité photovoltaïque, stockage, prévision de consommation et effacement). Pour y répondre, Schneider Electric a élaboré un PMS (Power Management System).
Afin de répondre aux nouveaux enjeux de sobriété énergétique, les équipements sont sous surveillance et les consommations suivies et analysées en détail, avec des applications de gestion énergétique de plus en plus sophistiquées.
Poussé par la RT 2012 et les nouvelles certifications, le marché a vu se multiplier les outils logiciels de suivi énergétique, qui agrègent et présentent les données venant des compteurs, des automates et de la GTB.
Ils aident à analyser les consommations, à en tirer des comparatifs pour agir et affiner la régulation, voire à organiser de la maintenance préventive. Nombre d’acteurs sont présents sur ce marché dont Siemens, Schneider Electric (StruxureWare), Sauter, ABB, Delta Dore, Cofely, Dalkia, Bouygues Construction (Hypervision) ou encore Ubigreen, Labeo (Abyla) ou IBM (Rider). « Le logiciel de suivi énergétique peut posséder des niveaux croissants de complexité, met en avant Luc de Cremoux, responsable Développement commercial et marketing chez Schneider Electric. Par exemple l’absence de corrélation entre la température de chauffage et la température extérieure, va indiquer un problème. Plus complexes, nos solutions savent modéliser la signature énergétique du bâtiment. À partir d’un nuage de points représentant les valeurs de consommation, il est possible de déterminer la tendance générale, de détecter les points qui s’en écartent et d’en chercher les causes. » Le constructeur privilégie des investissements qui sont rentabilisés entre trois et cinq ans, avec une automatisation de la surveillance du bâtiment et une optimisation fine de la régulation et du contrôle des équipements.
Faire dialoguer les équipements
« La difficulté du monitoring réside dans l’interopérabilité des données saisies, surtout avec les formats propriétaires, souligne Serge Le Men, directeur général de Newron System (Groupe ABB) et président de la Smart Building Alliance (SBA), une association professionnelle qui travaille sur l’interopérabilité. Bien sûr les automates et les compteurs communiquent avec BACnet ou oBIX, mais il faut s’accorder sur une modélisation informatique des données. Les données doivent être interopérables pour que le logiciel de monitoring puisse en tirer un service. » Newron System a développé un middleware avec un protocole ouvert, doté d’un format générique, qui se place au-dessus de la GTB et des équipements communicants. Les intégrateurs l’utilisent pour développer leurs solutions d’hypervision, en multiprotocole ou en multisite.
Une autre solution multiprotocole, l’architecture logicielle NiagaraAX développée par Tridium, se présente comme indépendante des constructeurs d’équipements. Le fabricant, dont B.tib est le principal distributeur en France, commercialise avec NiagaraAX des automates Jace, qui assurent la connexion entre les réseaux terrain et le réseau informatique IP. Teddy Caroni, directeur marketing chez B.tib, précise : « Nous avons ajouté sur demande des intégrateurs, des drivers Wavenis pour piloter les capteurs radio Coronis, ce qui permet d’instrumenter facilement un bâtiment. Il est aussi possible de faire du comptage impulsionnel, qui communique avec ModBus, et ainsi d’organiser du monitoring, avec un suivi de consommations et de températures ».
Organiser les échanges
Les données de la GTB remontent vers le gestionnaire d’énergie, qui peut être utilement interfacé avec des outils de gestion d’activité, soit des outils de GMAO à vocation technique, soit métiers. Un des nouveaux acteurs du bâtiment intelligent est Carl Software, un spécialiste de la gestion des données, qui organise la communication entre la GTB et la GMAO. « La vraie intelligence est de définir comment trier pour faire remonter les informations pertinentes de la GTB, comment organiser le prédictif, comment construire la politique de maintenance. Les données d’alarmes, des compteurs, etc. sont agrégées et peuvent être exploitées pour faire de la maintenance prédictive en fonction de l’usage réel des équipements et non de manière calendaire. Demain pour piloter les installations, il va savoir faire communiquer trois briques, la supervision, la maintenance et l’énergétique », résume Laurent Truscello, responsable Marketing chez Carl Software. La fédération des données peut aussi se faire à travers la maquette numérique 3D enrichie du bâtiment ou BIM (Building Information Modeling). La Direction technique du patrimoine de la Région Bourgogne est pionnière dans l’utilisation du BIM, avec la numérisation presque achevée de l’ensemble des lycées qui relèvent de sa gestion.
Le Hive, siège social de Schneider Electric, en Région parisienne, regroupe depuis 2008, environ 2 000 personnes sur 35 000 m
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