Exemple de mise en œuvre de bavette rapportée en traverse basse.
Le guide Rage « Menuiseries extérieures avec une isolation thermique par l’extérieur - Mise en œuvre - Neuf-rénovation » publié en novembre 2014 couvre deux domaines d’application : les ITE par enduit et celles par bardage rapporté avec lame d’air ventilée. Outre une cinquantaine de pages de schémas détaillés, il apporte des précisions importantes pour éviter les pathologies. Sophie Cuenot, ingénieure à la division « baies et vitrages » du CSTB, en présente les points forts.
Dans quel contexte ce guide est-il publié ?
Le
Le développement de l’ITE nécessitait que soit mis à la disposition des professionnels un guide pratique prenant en compte l’ensemble des exigences techniques. Le document final définit, dans le neuf et en rénovation, les conditions de mise en œuvre des fenêtres, portes-fenêtres et fenêtres avec stores et volets roulants dans deux domaines d’application : avec une ITE par enduit sur isolant, ou par bardage rapporté avec une lame d’air ventilée sur supports en béton et maçonnerie en petits éléments. Sont en revanche exclus les ouvrages avec de la pierre attachée, une vêture, ou une ossature en bois.
Quels sont les principaux points abordés ?
Le guide présente tout d‘abord les réglementations applicables. Il traite ensuite de la gestion essentielle des interfaces, comme celle des fenêtres-façades. Il est important, en effet, de clairement définir la tâche et la responsabilité de chaque intervenant pendant les travaux. Par exemple, c’est à l’installateur de l’ITE de mettre en œuvre en partie basse de l’isolant la bavette, laquelle devra être prévue dans le lot « menuiserie » dès la conception de la fenêtre. Ce même lot comprendra également la mise en œuvre de la membrane de protection en partie haute de la fenêtre posée en applique extérieure, afin de protéger le calfeutrement.
La guide présente les principes généraux de mise en œuvre, le choix des accessoires de pose (produits de calfeutrement, fixations, etc.) et décrit les spécificités relatives à la mise en œuvre des fenêtres et de l’isolant.
Pour les autres parties de la façade, les auteurs renvoient naturellement aux deux ouvrages Rage traitant respectivement de l’isolation thermique par l’extérieure par enduit sur polystyrène expansé (1) et de l’ITE par bardage avec lame d’air rapportée ventilée (2).
Des indications sont-elles fournies pour le choix des fenêtres ?
Il est rappelé que les performances A*E*V* doivent être choisies en fonction de l’exposition de la fenêtre, conformément au
En outre, la traverse basse doit permettre la mise en œuvre d’une bavette pour recouvrir l’isolant le cas échéant, ce qui implique qu’elle dispose d’une zone de fixation ne perturbant pas le bon fonctionnement de la fenêtre.
Les cas particuliers, comme les fenêtres avec un précadre ou les coffres de volet roulant, font eux aussi l’objet de prescriptions particulières. Toujours dans cette idée de guider la mise en œuvre, le chapitre concernant l’isolation thermique par l’extérieure autour des baies apporte des précisions importantes pour éviter des pathologies. Par exemple, concernant la dimension des panneaux isolants rigides autour des baies, afin d’éviter la fissuration de l’enduit sur isolant. Une désolidarisation de la fenêtre et de l’enduit doit être assurée par une garniture (bande de mousse imprégnée précomprimée, mastic, etc.) et il faut prévoir un dispositif formant goutte d’eau au niveau de la voussure. Enfin, en aucun cas la fenêtre ne peut reprendre le poids de l’isolant.
Une part importante du guide est constituée de fiches de mise en œuvre qui définissent les différents cas de fenêtres ou portes-fenêtres, les points singuliers, les équipements comme les coffres de volets roulants… et en fonction du mode de pose. Cet ensemble ne représente pas moins d’une cinquantaine de pages de schémas détaillés.
Les tâches attribuées dans chaque lot sont listées (gros œuvre, menuiserie, ITE) et des commentaires attirent l’attention sur les points délicats. Chaque schéma est coté. Ces fiches traient de l’ensemble des cas possibles, y compris celui des fenêtres avec un store vénitien extérieur ou des portes-fenêtres avec un seuil pour les personnes à mobilité réduite.
Qu’est-il préconisé en rénovation ?
La rénovation est abordée dans le chapitre 8, mais de façon moins complète que le neuf. Il est toujours plus difficile de trouver une solution idéale dans ce cas et, sans doute, le plus simple et le plus efficace thermiquement serait de remplacer la fenêtre au moment de la pose d’une isolation thermique par l’extérieure.
Des solutions sont présentées selon que l’on conserve ou non le dormant. Dans le premier cas de figure, il est proposé de mettre la fenêtre au nu extérieur, alors que l’ancienne se trouve souvent au nu intérieur. La finition côté intérieur est assurée par une tablette décorative recouvrant les anciens dormants, dont la traverse basse devra toutefois être retirée.
Dans le cas où la rénovation n’est pas assurée lors des travaux d’ITE, il est recommandé d’anticiper la mise en œuvre ultérieure d’une telle isolation, en prévoyant, par exemple, des dormants suffisamment larges pour recevoir plus tard une isolation.
Lorsque la fenêtre n’est pas remplacée, l’attention est attirée sur la nécessité d’en estimer les performances, bien moindres que celles des fenêtres récentes. Le recouvrement des dormants par l’isolant est aussi fortement conseillé, afin de limiter les ponts thermiques.
Enfin, lorsque la fenêtre a été précédemment remplacée et les dormants conservés, elle est habituellement positionnée au nu intérieur. Il est recommandé de procéder à un retour d’isolant en encadrement partiel de baie, l’appui de baie n’étant pas recouvert d’isolant pour conserver la ventilation de la traverse basse. Mais il faut bien reconnaître qu’il n’existe pas de solution idéale, à la fois pour gérer les recouvrements des tableaux par l’isolant et répondre à l’exigence de ventilation en traverse basse.
Le guide comporte un chapitre consacré aux vérifications et tolérances…
En fonction des dimensions de l’ouvrage, des seuils de tolérance sont en effet définis. Verticalité, horizontalité, axe de la fenêtre par rapport à celui de la baie… constituent autant de vérifications à mener, tout comme l’aspect final ou le bon fonctionnement de la fenêtre.