Vue d’ensemble de la mise en œuvre du sabot de garde-corps sur relevé isolé en totalité - Revêtement bitumineux.
Les recommandations professionnelles « Isolation thermique et étanchéité des points singuliers de toitures avec éléments porteurs en maçonnerie - Neuf », éditées en avril dans le cadre du programme Règles de l’art Grenelle Environnement 2012 (Rage), viennent compléter les solutions constructives traditionnelles sur béton traitées dans le
Marthe Jacqueau-Gramaglia, experte chez Socotec, répond à nos questions.
Quel est l’objectif du texte ?
De façon générale, l’objectif est de proposer des solutions de traitement des ponts thermiques des ouvrages, tout en maîtrisant les risques de condensation, face à l’évolution des exigences d’isolation thermique des bâtiments. Ce premier volet, consacré aux travaux dans le neuf, doit être suivi d’un second consacré à la rénovation. Y sont étudiés de nombreux points singuliers tels que les acrotères, retombées, joints de gros œuvre, gradins, garde-corps, couvertines, pieds d’équipement, etc., dont la conception est rendue plus délicate par l’augmentation de l’épaisseur des isolants.
Qu’est-il préconisé pour les garde-corps ?
Ces règles professionnelles visent à préserver la pérennité des ouvrages d’étanchéité, tout en respectant la réglementation en vigueur en matière de sécurité des personnes. Celle-ci est basée sur deux principes fondamentaux : la prévention des risques doit donner la priorité à la protection collective des personnes (garde-corps) sur les équipements de protection individuelle (lignes de vie ou potelets) ; la protection contre les chutes de hauteur doit être assurée par la mise en place de garde-corps intégrés ou fixés de manière sûre.
Concrètement, comment cela se traduit-il ?
Afin de ne pas mettre en péril l’ouvrage d’étanchéité, dont le percement reste une opération délicate et une source importante de désordres potentiels, seules deux solutions de mise en œuvre des garde-corps ont été retenues : par fixation en applique sur l’intérieur de l’acrotère (voir fig. 1), au-dessus du relevé d’étanchéité, et par fixation sur la face supérieure de l’acrotère (voir fig. 2) avec des sabots déportés (sans traversée de la couvertine). Dans ce second cas, la pose des sabots se fait avant celle de l’isolant placé au-dessus de l’acrotère et de la couvertine. Le phasage du chantier est simplifié, grâce à une mise en œuvre des garde-corps indépendante des lots « étanchéité » et « façade ». En revanche, sont proscrites les solutions consistant à traverser le plan d’étanchéité (voir fig. 3) ou à poser directement sur le complexe d’étanchéité des garde-corps autoportés.
Pourquoi les garde-corps autoportés, qui suppriment les ponts thermiques, n’ont-ils pas été retenus par la profession ?
La recherche de performance thermique ne doit en aucun cas faire oublier l’exigence réglementaire de fixation des garde-corps à la structure. Elle ne peut donc pas servir de prétexte à l’utilisation des garde-corps autoportés, dans le neuf, sur les toitures inaccessibles.
Par ailleurs, ces garde-corps peuvent avoir de lourdes conséquences sur le complexe d’étanchéité sous-jacent : en toiture inaccessible, les isolants utilisés présentent généralement une classe de compressibilité B, non adaptée aux charges ponctuelles ; et les revêtements d’étanchéité, une résistance au poinçonnement faible, adaptée à la seule circulation pour l’entretien annuel des toitures. Les charges ponctuelles nécessaires à la stabilisation des garde-corps autoportés sont donc susceptibles de générer un double risque, de tassement de l’isolant et de poinçonnement du complexe d’étanchéité, pouvant, à terme, altérer la fonction d’étanchéité. Même si ce n’est pas l’objet de ces recommandations, qui ne traitent que des ouvrages sur béton, cela vaut également pour les toitures sur bacs acier et support bois. Outre les risques déjà cités, des garde-corps autoportés induisent un risque de déformation de ces supports souples, qui ne sont pas dimensionnés pour reprendre des charges ponctuelles.
Pour rappel, le