Sécurisation Une grande partie des siphons de sols sont verrouillables. Les grilles sont fixées au moyen d’une ou deux vis. Ce modèle propose un verrouillage au moyen d’une clé. (Doc. Norham.)
De plus en plus plébiscitée par les particuliers pour son approche esthétique et sa facilité d’entretien, la douche à l’italienne est aussi une solution afin de répondre aux normes d’accessibilité.
La douche à l’italienne offre de multiples avantages. Affleurant le sol de la salle de bains, elle module la surface de la douche s’affranchissant des exigences dimensionnelles.
Idéale pour les petites surfaces, elle s’adapte à toutes les configurations. Son apparence simple requiert toutefois une technicité qui ne permet aucune erreur de mise en œuvre sous peine de risques de fissures et d’infiltration d’eau. Son accès de plain-pied implique des contraintes qui sont difficilement adaptables dans le cadre de rénovation.
Sa mise en œuvre nécessite tout d’abord une réservation dans la zone de douche afin d’y loger le système d’évacuation. Une autre solution consiste à surélever l’ensemble de la pièce d’eau ou à rehausser la douche de plusieurs centimètres. Car, l’évacuation est un des aspects qu’il ne faut évidemment pas négliger. L’encastrement dans le sol implique de nombreuses contraintes de niveau.
La pièce ou la douche doit donc être surélevée d’une chape de béton ou de panneaux prêts à carreler, afin de laisser une réservation de 60 mm de profondeur pour l’intégration de l’évacuation.
Si cette obligation existe en rénovation, elle doit être planifiée pour toute construction neuve, notamment dans le cas d’un logement accessible.
Afin de réduire la hauteur de réservation, les industriels commercialisent des siphons extra-plats. Leur faible hauteur influe sur la garde d’eau qui, réduite, ne possède généralement pas un débit important et peut générer des risques d’inondation. L’installation du siphon ou du caniveau intervient avant le coulage de la chape de béton.
Côté mise en œuvre, deux points doivent être réalisés minutieusement selon les règles traditionnelles : l’étanchéité des parois, du sol et l’évacuation.
Étanchéité et évacuation
Il faut tout d’abord réaliser sur la dalle un cuvelage, en créant un réceptacle totalement imperméable aux infiltrations, remontant de 10 cm sur les murs. Vient ensuite l’exécution de la chape hydrofuge, à laquelle s’ajoute l’application au pinceau d’un traitement hydrofuge liquide.
L’étanchéité du sol et des murs peut aussi être effectuée au moyen de nattes en polyéthylène souple collées directement sur la chape. Quel que soit le système employé, il doit impérativement être complété par un film d’étanchéité sur le pourtour du siphon, ou du caniveau, avant la pose du revêtement.
Pour ce qui est de l’évacuation, elle doit être rapide, afin de prévenir tout risque d’inondation. Le choix du siphon de sol ou du caniveau doit se porter en premier lieu sur le débit.
La pente de la chape hydrofuge doit être calculée précisément pour une évacuation totale et éviter les risques de stagnation de l’eau, à savoir 1 à 2 cm de pente par mètre.
Le diamètre du siphon doit être calculé en fonction du débit d’eau et il est recommandé d’opter pour une canalisation de grosse section, au minimum 50 mm de diamètre.
Le nombre de pentes varie en fonction du type d’évacuation choisi et de son emplacement. Pour les caniveaux, une seule pente évacue l’eau, tandis que quatre pentes sont nécessaires pour faire converger l’eau vers un siphon de sol central.
Il existe aussi sur le marché des receveurs prêts à carreler, généralement aux dimensions standard et dont la pente est préformée, ce qui diminue les erreurs de calcul.
Certains fabricants proposent toutefois des receveurs aux dimensions plus larges ou sur mesure. Les receveurs de douche sont en matériaux synthétiques hydrofuges et ne nécessitent pas la pose d’une natte d’étanchéité.
Une mise en œuvre atypique
Une bande isolante de rive est posée avant la réalisation de la chape. Vient ensuite la pose du receveur qui est collé directement sur la chape avec de la colle à carrelage ou au mastic-colle polyuréthanne, en fonction des indications données par le fabricant. Les liaisons entre le receveur et les murs sont étanchées au moyen de bandes d’étanchéité d’au minimum 20 cm de largeur au sol et remontant d’au moins 10 cm sur les murs. Il existe deux types d’évacuation : le siphon et le caniveau.
Tous deux doivent être certifiés NF 076 « Composants sanitaires » et répondre à la norme NF EN 1253 « Avaloirs et siphons pour bâtiments » qui impose : une résistance à une charge de 3 kN équivalente au passage d’un fauteuil roulant ; une thermorésistance de 95 °C ; une résistance de la garde d’eau à la pression, afin de permettre le passage de l’air, supérieure à 400 Pa ; une profondeur de garde d’eau supérieure ou égale à 50 mm et une surface permettant une circulation pieds nus.
Les grilles doivent, par ailleurs, être étanches à l’eau, raccordables au revêtement, et être dotées de dispositifs autonettoyants ou d’éléments démontables permettant leur nettoyage.
Plus couramment employé et préconisé pour les douches accessibles, le siphon se pose au centre de la douche et implique la réalisation de quatre pentes convergeant vers lui. Les siphons pour douche à l’italienne appartiennent à la classe K3 destinée aux zones sans circulation de véhicules - salles d’eau pour l’habitat, maisons de retraite, hôtels, écoles, piscines, bains publics, mais aussi les balcons, loggias, terrasses et toitures végétalisées.
Conformément à la norme NF EN 1253-1, le siphon doit être constitué d’une grille, d’une rehausse, d’un tube plongeur et d’un corps de siphon. Les trous ou les fentes dans la grille varient en fonction du lieu d’installation.
Pour une salle d’eau à usage domestique, l’ouverture doit être comprise entre 4 et 8 mm. Pour les autres types d’installations (cuisine, salle d’eau collective, balcons, loggias), l’ouverture sera comprise entre 6 et 10 mm (8 mm maximum dans les zones accessibles pieds nus).
L’utilisation du caniveau tend toutefois à se développer, car il n’impose la réalisation que d’une seule pente et son installation au bord du mur évite toute découpe complexe du carrelage.
Leur longueur répond à n’importe quelle configuration de douche (80, 90 ou 100 cm), allant même jusqu’à leur emploi sur des lavabos plats.
Concernant sa mise en œuvre, le caniveau est placé, comme le siphon, avant le coulage de la chape et mis à niveau au moyen de pieds réglables en prenant soin de laisser une réservation de l’épaisseur du carrelage.
Il n’existe pas à ce jour de DTU sur la pose d’une douche à l’italienne.
Il faut alors se référer aux Avis techniques des produits ou aux Cahiers des prescriptions techniques d’exécution (CPT) n° 3267 - V2 de Juin 2005 « Revêtements de sols intérieurs et extérieurs en carreaux céramiques ou analogues collés au moyen de mortiers-colles dans les locaux P3 au plus, en travaux neufs », et CPT n° 3529 de mars 2005 « Revêtements en carreaux céramiques ou analogues collés au moyen de mortiers-colles en rénovation de sols intérieurs dans les locaux P3 au plus ». Il existe également des règles professionnelles sur les travaux d’étanchéité à l’eau réalisés par application de systèmes d’étanchéité liquide sur planchers intermédiaires (octobre 2002). La norme NF P 14-201 (DTU 26.2) de décembre 1998 concerne quant à elle les « Travaux de bâtiment - Chapes et dalles à base de liants hydrauliques ».
Enfin, si le choix du revêtement se porte sur du carrelage en pose collée, la mise en œuvre devra répondre aux normes NF DTU 52.2 P1-1-1 « Cahier des clauses techniques types pour les murs intérieurs » et NF DTU 52.2 P1-1-3 « Cahier des clauses techniques types pour les sols intérieurs et extérieurs ».
Tableau des fabricants