L’OPH 93 a intégré dans sa structure un service Espaces extérieurs, et établi une charte appelée « Note de gestion écologique » qui compte deux documents. Le premier, adressé aux maîtres d’œuvre, présente certaines recommandations les aidant à concevoir leur projet de réhabilitation ou de construction. Le second est une note interne destinée au service d’Espaces extérieurs, en vue de l’émission d’un Avis technique.
ALLÉES PIÉTONNES
Que préconisez-vous pour les revêtements des cheminements extérieurs ?
Chaque projet d’aménagement paysager, qui est ouvert, dépend des contraintes de site et de son histoire, de la vision de l’architecte et du budget alloué.
Nous n’avons pas vraiment de règles, mais certaines recommandations. Selon les cas de figure, le revêtement des allées piétonnes, peut être réalisé en divers matériaux, tels que stabilisé, enrobé, béton désactivé, pavés de grès ou de granit, etc. Le choix s’opère en adéquation avec les desiderata conjoints de l’OPH et des architectes.
VÉGÉTALISATION
Existe-t-il des typologies d’organisation des espaces verts ?
Non, car chaque équipe de maîtrise d’œuvre, assistée de son paysagiste, propose un projet d’espaces verts prenant en compte les particularités du lieu. Néanmoins, la charte, dédiée aux espaces verts, énonce quelques principes auxquels les maîtres d’œuvre doivent se conformer pour faciliter une gestion écologique des aménagements. Le document préconise que 30% des végétaux plantés soient locaux et que les essences favorisant les insectes pollinisateurs soient privilégiées, tout en évitant les plantes invasives. Les variétés d’arbres plantées n’auront pas besoin d’être taillées. Les sols des massifs arbustifs et de vivaces seront paillés naturellement sur une épaisseur de 8 cm au minimum. Les sols en sable stabilisé devront être réduits au minimum.
Il est également suggéré de réfléchir à une gestion différenciée des espaces extérieurs, en créant des prairies fleuries ou naturelles et différents types de massifs, l’entretien de ces espaces devant être étudié de près. De plus, la conception des espaces verts favorisera la récu- pération et l’infiltration des eaux de pluie, ainsi qu’un entretien aisé. Les végétaux choisis doivent être robustes et exempts d’arrosage. Si l’espace vert ne peut être mis en œuvre en pleine terre, une hauteur minimale de 60 cm de terre végétale est imposée.
Enfin, il est conseillé d’installer un composteur permettant de recycler in situ les déchets végétaux.
EAUX PLUVIALES
Quels sont les systèmes privilégiés d’écoulement des eaux ?
Dans ce domaine, la réglementation, assez stricte en Seine-Saint-Denis, est gérée par la Direction de l’eau et de l’assainissement (DEA) du conseil général. Elle impose un calcul du rejet des eaux pluviales à la parcelle, en déterminant les coefficients en litres par hectare et par seconde. Il s’agit de calculer les parties de terrain qui vont rejeter les eaux en cas de forte pluie, afin de pouvoir les réguler et les stocker, et réduire ainsi les risques d’inondation. À partir d’un volume défini, de l’ordre de 7 à 10 l/ha/s, l’équipe d’architectes intègre ces données dans son projet qu’elle adapte en fonction des contraintes du site. La solution retenue est alors présentée à la DEA, pour validation.
Les solutions de stockage de l’eau mises en œuvre sont de deux types. Le bassin d’orage qui est un caisson de 1,50 m de haut doté d’une trappe visitable (nettoyage) destiné à recueillir et stocker les eaux drainées. Ou la noue paysagère, large fossé enherbé ou planté, qui collecte les eaux de pluie et de ruissellement en ralentissant leur écoulement vers un exutoire. L’eau canalisée dans la noue permettant une filtration régulée et continue.
ÉQUIPEMENTS LUDIQUES
Entre square et jeux d’enfants, quelle solution préconisez-vous ?
L’office préconise surtout des jeux d’enfants qui, comme le stipule la charte : « seront étudiés à partir de 30 à 40 logements ». Elle précise que « les équipements de jeux ne comporteront pas de panneaux pleins » et « seront en matériaux résistants et répondront à toutes les normes de sécurité en vigueur ». Elle ajoute que « ces espaces seront équipés de sols de réception, de bancs pour les parents, de corbeilles de propreté et ombragés de préférence ». Ces jeux d’enfants, situés à proximité des immeubles d’habitation, sont destinés à des petits, soit des enfants de 6-7 ans non-autonomes et surveillés par des adultes. Les installations pour adolescents relèvent plutôt de la collectivité locale. L’OPH 93 résidentialise, c’est-à-dire que les bâtiments d’habitation sont accompagnés d’aménagements extérieurs, aux pieds des immeubles et au-delà. À Pantin (93), la réhabilitation et résidentialisation de la cité Pont-de-Pierre (287 logements), réalisée par l’architecte François Daune en 2011, a intégré différentes aires de jeux. À La Courneuve, l’opération de construction de 77 logements collectifs, nommée « Genève Leclerc » et conçue en 2012 par les architectes Brenac & Gonzalez, est agrémentée d’un square partagé. Cette aire de jeux d’enfants étant vouée à la fois aux locataires de l’immeuble neuf et à ceux du bâtiment réhabilité. Tout aménagement de ce type doit être cohérent avec la vie de l’immeuble et les souhaits des habitants.
ACCESSIBILITÉ
Comment gérer l’accès des PMR aux aménagements paysagers ?
Pour cette question, nous nous devons d’être conformes à la loi. Dans la construction neuve, c’est une donnée de base pour l’architecte qui doit respecter les pentes et rampes réglementaires, notamment pour ce qui concerne les accès aux bâtiments et aux espaces extérieurs.
En réhabilitation, la situation est plus complexe, chaque opération étant un cas particulier à traiter. La difficulté, pour chaque projet de ce type, est de pouvoir justifier pourquoi nous ne pouvons pas appliquer la réglementation en terme d’accessibilité. Car nous nous heurtons à des problèmes de seuils et d’accès, parfois insurmontables.
Sur certaines opérations, nous arrivons à équiper deux cages d’escalier en ascenseurs, pour créer de 10 à 14 logements PMR, nous obligeant à déménager et reloger ailleurs les locataires, le temps des travaux.
JARDINS
Encouragez-vous l’insertion de jardins privatifs ou familiaux ?
L’office aménage, en effet, des jardins familiaux. À ce sujet, la Cité-jardin de Stains est un exemple intéressant. Datant des années 1930, ce site classé fait l’objet d’une revalorisation de ses cœurs d’îlots, en accord avec l’ABF
ÉCLAIRAGE extérieur
Quelles sont les tendances ?
Pour l’éclairage public, nous avons des obligations en terme de lux à produire. Nous privilégions le dialogue avec le maître d’œuvre qui doit plutôt opter pour des matériaux à la fois esthétiques, résistants et pérennes. Si l’office n’a pas de politique technique à proprement parler, il sélectionne les produits à partir de retours d’expériences. Ainsi, il peut déterminer ce qu’il faut poser ou non en matière d’appareillage électrique, selon certains critères liés à la maintenance notamment. Par conséquent, l’OPH prescrit des luminaires solides et non-vandalisables, comme des bornes en fonte d’aluminium de 1,20 m de haut posées au niveau du sol, ou bien encore des luminaires insérés en hauteur dans des mâts. Que ce soit en éclairage intérieur ou extérieur, la tendance générale actuelle est à la pose de Led (diodes électroluminescentes), dont la longue durée de vie génère des économies d’énergie conséquentes.