Les lauréats, de gauche à droite : Stiv Obradovic, François Gandon (Eiffage construction), Thibaut Robert (L-BA -Living and Building Archishop), Philippe Robart (Vinci construction), Emmanuel Coste (Agence Coste Architectures), Jean-Baptiste Valette (Vinci construction), Hervé Novel, Thibault Masson et Michèle Bransolle (conseil régional de Bourgogne)
© Doc.Vincent Leloup
À l’occasion de la première édition des BIM d’Or, cinq projets mettant en œuvre le BIM et la maquette numérique ont été primés. Leur diversité montre la grande adaptabilié de ces outils.
Émus. Ils l’étaient les lauréats de ces premiers BIM d’Or. Et pour cause, la salle était comble le 24 septembre, dans les locaux du CSTB à Paris. Une assemblée de pairs complétée rien moins que d’une ministre - Sylvia Pinel -, tous venus découvrir les élus. Alors, sur l’estrade, au moment de dire un mot sur leur projet, on a bien senti l’émotion les étreindre. Le mot fut d’ailleurs toujours très court.
Il y en avait pourtant des choses à dire sur chacun des projets récompensés lors de cette première édition des BIM d’Or, organisés conjointement par Les Cahiers techniques du bâtiment et Le Moniteur. Car si les cinq lauréats partagent l’usage du BIM et de la maquette numérique, la diversité de leurs réalisations (un centre nautique, l’habillage d’une chaufferie, un programme de gestion de patrimoine, des bureaux, des logements) montre combien l’outil s’adapte à tout type de construction. « Et une fois qu’on y a goûté, il est inenvisageable de revenir en arrière », note Emmanuel Coste, de l’Agence Coste Architecture, lauréat du BIM d’Or de l’année pour le centre nautique de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), qui sera livré en 2017. « Sur ce projet, nous avons utilisé le BIM dès l’esquisse du concours : il a permis de sensibiliser le maître d’ouvrage, son AMO et les différents partenaires de la maîtrise d’œuvre, poursuit Emmanuel Coste. Chaque partenaire a ensuite pu intervenir sur notre maquette numérique avec ses propres outils. »
La collaboration récompensée
Au-delà de l’utilisation poussée des logiciels, le jury, présidé cette année par Bertrand Delcambre, ambassadeur du numérique dans le bâtiment, a vérifié la qualité de la collaboration entre les différents acteurs, y compris les entreprises, au sein d’un outil partagé. À l’exception, peut-être, de l’ambitieux projet de gestion de patrimoine lancé il y a déjà dix ans par la région Bourgogne. Dans ce cas, c’est la qualité et la persévérance de la démarche, et surtout la pertinence de traiter avec la maquette numérique le patrimoine bâti, qui ont été récompensées. « Les possibilités que nous offre déjà notre base de données nous poussent à continuer à l’enrichir, souligne Hervé Novel, directeur technique au conseil régional. Nous avons récemment testé une solution de recensement des réseaux de fluides que nous allons maintenant déployer. Avec pour ambition, à terme, de mieux en piloter la maintenance. »
Le jury aura eu à départager vingt-sept dossiers, préselectionnés parmi quarante candidatures. Et s’il n’y avait pas de projets internationaux, c’était la volonté des organisateurs de montrer que la révolution du BIM se passe en France, dès à présent, et que les acteurs qui y participent sont déjà nombreux.
On regrettera néanmoins un grand absent du palmarès : les industriels. Faute d’un nombre de candidats suffisant et de projet réellement convainquant, le jury a préféré s’abstenir de remettre un prix. Lors de son discours, la ministre du Logement, Sylvia Pinel, n’a cependant pas manqué de les inviter à s’investir dès maintenant dans la maquette numérique.