Les bardages en acier protégé et en acier inoxydable

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Les bardages en acier protégé et en acier inoxydable

Bardage en acier à parements nervurés ou ondulés : exemple de pose de l’isolation en 2 et 3 lits

Les recommandations Rage « Bardages en acier protégé et en acier inoxydable, conception et mise en œuvre, neuf et rénovation », publiées en juillet, ont été l’occasion d’actualiser la réglementation de ces parties d’ouvrages, notamment au regard des exigences thermiques, et d’intégrer les techniques pratiquées depuis trente ans.
Responsable du groupe de rédaction du document, Amor Ben Larbi, par ailleurs directeur projets de recherche au Centre technique industriel de la construction métallique (CTICM), fait le point sur les apports du texte.

À quels besoins ces recommandations Rage répondent-elles ?

Depuis 1981, date de publication de la deuxième édition des « Règles professionnelles pour la fabrication et la mise en œuvre des bardages métalliques », les évolutions des réglementations thermique, sismique et même acoustique ont été considérables. De nouvelles règles de calcul Eurocodes ont également vu le jour. Il devenait donc difficile de se conformer à l’ensemble des exigences en cours, tout particulièrement à celles de la RT 2012.
Les rédacteurs se sont particulièrement attachés à présenter clairement et de la manière la plus exhaustive possible les solutions connues et efficaces. Dans l’esprit du programme Rage, ce texte doit être accessible à tous et vise à la mise en œuvre des pratiques les plus efficaces actuellement.

Quel est le champ couvert ?

Le document couvre les techniques traditionnelles, excluant, de fait, les procédés sous avis technique. Sont donc concernés les bardages simple peau ; les bardages rapportés avec ou sans isolation thermique, largement utilisés en rénovation ; les bardages double peau et ceux à peaux multiples (c’est-à-dire à plus de deux peaux). Profitant d’une mise à jour qui n’avait pas été effectuée depuis trente ans, les rédacteurs ont introduit des dispositions constructives apparues depuis, comme les techniques de bardages en pose horizontale.

Quelles sont les modifications importantes ?

Les Eurocodes font, pour la première fois, leur entrée dans un référentiel destiné aux bardages en acier. Les recommandations continuent toutefois de prendre en compte le référentiel NV 65, sachant que l’on ne peut pas fusionner simplement NV 65 et Eurocodes. La réglementation sismique introduit également des dispositions constructives minimales à respecter en fonction de la zone de sismicité et de la catégorie du bâtiment.
Parmi les points particuliers abordés figure la lame d’air ventilée. Il est rappelé que sa présence est liée à la nature et à la pose de la peau extérieure. Aussi n’est-elle pas nécessaire associée à un parement en pose verticale. En revanche, dans le cas d’ouvertures (baies) dans la paroi à des hauteurs supérieures à 50 m, une lame d’air ventilée d’au moins 20 mm est requise. Dans le cas d’un parement en pose horizontale, une lame d’air (ventilée ou non) d’au moins 20 mm est exigée. Par ailleurs, le texte précise que toute lame d’air constructive continue, autre que celle située du côté extérieur de la paroi, est proscrite. Ces conclusions sont notamment issues d’observations menées sur différents ouvrages pour lesquels aucune pathologie n’avait été constatée, dès lors que ces dispositions sont respectées.

Quid des isolants ?

Posés en deux ou trois lits, les isolants doivent assurer les niveaux de performance requis. Une annexe du document est consacrée aux performances thermiques des bardages double peau en fonction de l’épaisseur de l’isolation, de sa mise en œuvre, en deux ou trois lits, et des écarteurs en Z ou Oméga. Des éléments qui reprennent et complètent les solutions des règles Th-bât de la RT 2012. On peut rappeler que les performances thermiques d’une paroi de l’enveloppe sont données par le coefficient de transmission surfacique Up. Les solutions proposées dans les recommandations permettent d’obtenir des coefficients Up entre 0,2 et 0,3 W/(m².K), ce qui correspond au standard de la RT 2012 ; elles permettent même de faire mieux.
Les ponts thermiques de liaison, au niveau des jonctions du bardage avec les différentes parois de l’enveloppe, font l’objet d’une quarantaine de fiches techniques. Ces dernières décrivent les dispositions constructives destinées à les réduire pour chaque configuration ; elles donnent des caractéristiques thermiques (coefficient ?), très utiles à la maîtrise d’œuvre et aux bureaux d’études thermiques.
Nouveauté : les données précises sur la mise en œuvre de l’isolation thermique (par exemple, la densité des fixations avec des prescriptions sur les vis en fonction des lits). Elles ont été définies avec les professionnels, et notamment les entreprises, en s’appuyant sur leur propre expérience.

L’étanchéité à l’air est-elle prise en compte ?

L’étanchéité à l’air constitue une problématique récente, avec des exigences croissantes depuis quelques années. Elle fait l’objet d’un chapitre et d’une annexe de 40 pages, alors qu’auparavant, aucune règle écrite n’existait sur ce sujet. Pour améliorer l’étanchéité à l’air de l’enveloppe, il est impératif de l’envisager dès la phase de conception, avec une vision globale jusqu’à la réception. La continuité du plan d’étanchéité à l’air, notamment au niveau des interfaces, est stratégique et implique tous les corps de métiers intervenant sur le bâtiment.
Toujours dans un esprit d’efficacité et pour atteindre les valeurs fixées par la réglementation, les recommandations proposent différentes solutions de traitement en paroi courante du bardage, en recourant à l’une des dispositions suivantes :
- un calfeutrement des joints entre les plateaux ainsi qu’entre la structure et les plateaux ;
- un système de membrane d’étanchéité à l’air de type HPV (haute perméabilité à la vapeur ; sd < 0,1 m s’il est mis en œuvre sur la face extérieure de l’isolant) ;
- un pare-vapeur qui réalise la fonction de plan d’étanchéité à l’air intégré au complexe de bardage du côté intérieur de la paroi ;
- un doublage côté intérieur (hors cadre des recommandations).
Les jonctions du bardage avec d’autres parois de l’enveloppe font l’objet de plusieurs fiches donnant des exemples de dispositions constructives.

Enfin, quels sont les apports du document concernant l’étanchéité à l’eau ?

L’étanchéité à l’eau est assurée par la peau extérieure complétée, le cas échéant, par une lame d’air (ventilée ou non). Les recommandations donnent les dispositions constructives à respecter en fonction du type de pose de la peau extérieure (verticale ou horizontale). Et les baies sont traitées spécifiquement. Ainsi, pour une hauteur limitée à 20 m, les bardages s’emboîtent longitudinalement et les joints aux raccords transversaux sont fermés systématiquement par une pièce drainante ; celle-ci comporte de part et d’autre un recouvrement de 70 mm en pose verticale et de 100 mm minimum en pose horizontale. La jonction du jambage et de l’appui de châssis (ou bavette), ainsi que celle du jambage et de la bavette avec le dormant de la menuiserie sont complétées par un cordon de mastic en élastomère.

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