Le verre en cloison démontable

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Le verre en cloison démontable

Principe de disposition de vitrages de sécurité

La NF DTU 35-1 consacrée aux cloisons amovibles et démontables a été entièrement revue. Elle intègre désormais de nouveaux types de systèmes, notamment ceux faisant appel à des remplissages vitrés avec une ossature réduite au minimum, et tient compte de l’évolution réglementaire. Nicolas Loppin, délégué technique du Syndicat national de la construction des fenêtres, façades et activités associées (SNFA), en présente les principaux apports.

Les évolutions architecturales sont-elles à l’origine de la révision de la NF DTU 35.1 ?

Ce texte est consacré aux cloisons démontables, c’est-à-dire celles que l’on peut déplacer pour modifier sans intervention trop lourde l’aménagement des locaux. Ces systèmes permettent le réaménagement des espaces par dépose-repose des éléments et leurs performances sont conservées après des opérations de démontage et de remontage.
Depuis quelques années, on voit se multiplier les types de remplissages : les panneaux de bois, les plaques de plâtre ou, de plus en plus souvent, les vitrages. La transparence est particulièrement recherchée pour des raisons esthétiques et pour répondre à un besoin grandissant de luminosité naturelle qui se traduit par des ossatures réduites au maximum. Dans les bâtiments tertiaires, les cloisons vitrées sont de plus en plus hautes et, souvent, simplement prises en feuillures haute et basse. De tels ouvrages présentent d’importants risques de déformation et doivent satisfaire aux exigences acoustiques traditionnelles ou de nettoyage. Surtout, ils doivent rester démontables, d’autant plus en raison des techniques d’assemblage mécanique ou par collage des verres entre eux.
Il fallait donc repenser ce texte, en intégrant ces nouveaux éléments. Il lui a été donné la forme générale des NF DTU, en trois parties, soit : les règles de mise en œuvre et les dispositions constructives ; un guide de choix des matériaux pour constituer les produits et préciser leurs critères de performances ; enfin, un rappel des obligations de chacun précisant les travaux prévus au marché.

Les textes de référence précédents n’avaient-ils jamais traité des cloisons en verre ?

Il existait une ancienne version du DTU 35.1 adaptée aux cloisons à ossature avec remplissages opaques et vitrés, mais pas à celles vitrées toute hauteur sans ossature.
Cette révision a été l’occasion de réaliser plusieurs avancées : introduire des moyens de répondre aux exigences sismiques réglementaires issues de l’Eurocode 8, en s’appuyant notamment sur le travail du SNFA dans ce domaine ; d’attirer l’attention sur le fait que les performances acoustiques des cloisons sont intimement liées aux performances des supports (plancher, plafond, façade), au traitement de leurs raccordements, mais également aux pièces (volume, absorption) ; de rappeler des règles de sécurité incendie et de tenir compte de la norme produit NF EN 14351-2 traitant des portes intérieures qui, notamment, harmonise les essais des blocs-portes.
Enfin, l’ancien DTU 35.1 renvoyait à la NF DTU 39 pour le dimensionnement et la mise en œuvre des éléments vitrés. On aboutissait alors à des informations incompatibles avec le besoin du marché, puisque la NF DTU 39 traite particulièrement des verres extérieurs et impose la prise en compte de contraintes inutiles en intérieur, comme la pression au vent et des limites de déformation liées à l’étanchéité. Ce renvoi a été supprimé.

Comment les éléments vitrés sont-ils désormais considérés ?

Ils sont considérés comme tous les autres éléments de cloisons, tant pour la résistance aux chocs que pour la poussée horizontale. Il faut des déformations homogènes entre les matériaux, limitées par la définition d’une flèche de confort maximale admissible.
Si les verres accolés présentent des déformations identiques, il est possible de diminuer les épaisseurs. Le texte présente des solutions, et notamment un nouveau système de cloisons avec des vitrages liaisonnés bord à bord. On entend par liaison tout système qui permet de transmettre au vitrage adjacent les déformations du vitrage sollicité. Il a été défini avec d’autres (verre collé et non collé et/ou assemblage mécanique), à la suite d’une campagne d’essais menés avec le Centre scientifique et technique du bâtiment et le bureau d’ingénierie Groupe CEBTP.
La NF DTU 35.1 impose un jeu de 2 mm entre les verres, distance pour laquelle les essais ont montré qu’il n’y avait pas de propagation de fissure, même en cas de système de collage.
L’aptitude à l’emploi prévoit d’ailleurs un comportement aux chocs précis. L’une des nouveautés de ce texte est l’exigence de réponse à une flèche maximum de confort de stabilité à la poussée horizontale linéique (plusieurs remplissages) et ponctuelle (un seul remplissage). Elle se fonde sur l’application d’une charge linéique de 50 kg et d’une charge ponctuelle de 25 kg, les déformations respectives de confort maximal admissible sont de 30 mm et 20 mm.
Dans la partie 1-2 de la NF DTU 35.1, « critères généraux de choix des matériaux », sont détaillées toutes les méthodes d’essai et de validation des systèmes de cloisons : démontabilité, stabilité aux chocs de sécurité d’utilisation et de durabilité, stabilité aux charges verticales excentrées et aux charges ponctuelles, stabilité à la poussée horizontale, isolation acoustique contre les bruits aériens, évaluation des blocs-portes intégrées.
L’attestation Cerff délivrée par le laboratoire du Groupe CEBTP vient valider la conception au regard de ces exigences ; et les entreprises qualifiées Qualibat (421 et 422) utilisent des systèmes sous Cerff.

Concernant les ossatures et les fixations, que propose la NF DTU ?

Le texte définit des règles énumérant les dispositions constructives à respecter, comme une prise en feuillure de 5 mm en bas et de 10 mm en haut pour les remplissages vitrés parclosés horizontalement sur deux côtés. Des règles de raccordement ont été détaillées et trois chapitres traitent des liaisons aux faux plafonds, planchers et parties latérales. La NF DTU insiste sur la continuité des performances acoustiques, lesquelles doivent être équivalentes pour les différents ouvrages périphériques et la cloison elle-même. En l’absence d’exigence précise, le DTU propose des performances acoustiques des cloisons par défaut.

Quels sont les sujets traités en annexe ?

Dans l’annexe B sur l’utilisation des vitrages de sécurité, des exemples et des plans indiquent quel type de vitrage utiliser en fonction de son implantation. Sont ainsi précisés la nature (verre trempé ou feuilleté) et le marquage du vitrage. Ceux de sécurité sont prescrits dans les circulations entre les portes et pour les parties latérales des portes.
L’annexe C, elle, est consacrée aux limites dimensionnelles dont les prescriptions ont été validées par une série d’essais. Le concepteur dispose des renseignements nécessaires dans 95 % des cas et il lui suffit de reprendre les prescriptions formulées.
Concernant le verre de sécurité trempé, si la NF DTU 35.1 recommande un traitement Heat Soak Test (HST), il ne l’impose pas en raison des délais nécessaires, souvent incompatibles avec l’organisation du chantier. En revanche, l’écart de 2 mm préconisé entre les verres réduit considérablement le risque de propagation de casse à ceux adjacents.

Qu’en est-il des aspects incendie ?

Réglementairement, la réaction au feu des cloisons est déterminée par le classement du revêtement.

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