L’édification du stade Bordeaux Atlantique a bénéficié de moyens hors normes, comme l’installation in situ d’une usine de préfabrication béton. Sans oublier les techniques innovantes mises en œuvre, pour l’ossature et la couverture notamment.
Dessiné par l’agence d’architecture helvète Herzog & de Meuron, le nouveau stade Bordeaux Atlantique (Gironde) se déploie au cœur du quartier du Lac, au nord de la ville. Dévolu à l’Euro 2016, il vient suppléer le stade Chaban-Delmas. Couvrant 4,6 ha, l’équipement s’élève à un coût total - conception et construction - de 163 M€ HT. Il est le fruit d’un partenariat public-privé (PPP) d’une durée de trente ans, géré par les groupes Vinci et Fayat.
Le bâtiment mesure 210 m de large, 233 m de long et 37 m de haut ; il sera livré fin avril. D’une capacité maximale de 42 000 places assises et couvertes, l’enceinte s’organise autour d’une aire de jeu centrale garantissant convivialité et visibilité à tous les spectateurs. Modulable et multifonctionnelle, elle permet une flexibilité de jauge et d’usage, afin de recevoir également des matchs de rugby, des concerts et des manifestations d’envergure (séminaires, salons, etc.). Conçue comme « un réceptacle du jeu », l’enceinte en forme de « bol » superpose deux tribunes, divisées en quatre secteurs. Chacun des trois niveaux de l’équipement recèle des fonctions spécifiques. Au rez-de-chaussée, le public accède au stade par le parvis ouest (4 000 m²) qui accueillera « un village », où se dérouleront des spectacles et animations variées. Les entrées publiques se situent en façades est et ouest ; et celles réservées aux services, au nord et au sud. Ce niveau réunit les espaces sportifs des joueurs et arbitres (vestiaires, sanitaires), une salle de congrès destinée à la Société Bordeaux Atlantique, un restaurant, une infirmerie, ainsi que des locaux d’exploitation (pompiers) et une antenne de police.
Le premier étage compte un hall d’accueil des VIP et des salons confortables (8 500 m²). Ces derniers, orientés à l’ouest et à l’est, ouvrent sur des terrasses généreuses donnant sur la pelouse. Si le deuxième étage abrite surtout les 70 loges des joueurs, le troisième étage, baptisé « coursive », est pourvu d’une succession de buvettes, échoppes et sanitaires ceinturant l’édifice. Cet espace de promenade liaisonne les deux étages des tribunes pour le grand public, tout en générant des vues à la fois sur l’aire de jeux et sur le paysage alentour (parc floral, etc.). En façade, cette coursive développe un « serpentin », soit un bandeau ondulant blanc en métal. Sur le plan structurel, au regard du terrain marécageux, l’ouvrage est fondé sur 900 pieux qui descendent à 25 m de profondeur, 10 000 drains verticaux et horizontaux stabilisant le terrain.
Une forêt de colonnes en métal
Le « bol » est supporté par 644 poteaux tubulaires en aluminium laqué blanc atteignant jusqu’à 37 m de hauteur et s’égrainant sur le pourtour du bâtiment. Certaines de ces colonnes élancées sont porteuses, d’autres insèrent des descentes d’eau pluviale ou des gaines de réseaux (électricité, etc.), ou sont purement décoratives : la répartition étant d’environ un tiers pour chaque cas. Sur les blocs est et ouest, ces poteaux sont implantés selon une trame de 7,60 m qui passe à 8,60 m sur les blocs nord et sud. Ces éléments verticaux suggèrent ainsi les forêts de pins des Landes peuplant la région. Les gradins en béton préfabriqué reposent sur des poutres à profils d’acier inclinés et reliés aux piliers périphériques. Quant à la couverture du stade, composée d’une charpente en acier à tronçons préfabriqués, elle a fait l’objet d’un traitement acoustique rigoureux.
