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Après la pénurie des panneaux en 2017 et des années difficiles, le PU est désormais en ordre de marche. Il souhaite conquérir des marchés pour la toiture bac acier et en ITE.
C’est en toute franchise que le président du SNPU, Hervé Fellmann, fait le point sur le panneau de polyuréthane. La crise du MDI en 2017 a impacté la croissance du panneau de polyuréthane sur le marché français des isolants. Avec 25,6 millions de mètres carrés en 2017, le marché de l'isolation est en repli de 10 % en 2018 alors que celiu de la construction est en croissance. « Pas d’inquiétude cependant. Mais cela démontre que rien n’est jamais acquis, indique Hervé Fellmann. Les matériaux isolants concurrents ont bien fait leur travail. La crise est aujourd’hui passée. Le panneau de polyuréthanne est livré dans un délai d’une semaine. Nous avons pris des coups mais nous sommes plus forts. » Le panneau de PU est destiné à l’isolation des murs, des sols et des toitures. Ses atouts sont nombreux : un matériau léger (jusqu’à huit fois plus léger qu’un panneau de laine de roche), doté d’un très bon ratio résistance thermique et épaisseur (R est de 5 m2k/w, et la densité de 32 kg/m3). Il offre aussi des performances mécaniques et thermiques intéressantes (lambda de 0,022 W/(m.K)) et d’une durabilité.
Déployer le PU en toiture bac acier…
Plus fort, le syndicat souhaite le devenir en gagnant des parts de marchés. Si le panneau de polyuréthane est bien implanté pour l’étanchéité de toiture en béton, le syndicat souhaite doper le panneau de polyuréthanne sur plusieurs secteurs. La rénovation sur charpente existante d’abord, car « les panneaux de PU permettent d’isoler mieux sans surcharger la toiture », indique Gérard Persuy, responsable communication du SNPU. Pour l’isolation des toitures végétalisées ou de panneaux photovoltaïques ensuite. Ou encore celle des bacs acier, actuellement dominée par la laine de roche – les panneaux de polyuréthanne n’assurent que 5 % de ce marché.
C’est d’ailleurs là que se situe le principal potentiel, d’autant que la réglementation sur la sécurité incendie AM8 a ouvert de nouvelles perspectives (Lire Le polyuréthane marque des points). En effet, le PU dispose désormais d’un avis technique pour écran thermique à bords droits sur toiture-terrasse bac acier des ERP. L’utilisation d’un écran thermique en laine de roche feuillurée, en cas de pose de panneaux d’isolation en polyuréthane sur une toiture bac acier en ERP n’est plus obligatoire.
… Et en ITE
Autre axe de développement souhaité par le syndicat : développer le panneau polyuréthane en bardage, vêture et vêtage. Les chiffres sont encourageants : le PU a progressé de 30 % par rapport à 2017 et représente 6 % du marché des bardages isolés en 2018. « Les avantages pour ce type de pose sont le gain de mètres carrés habitables, l’épaisseur réduite de la paroi apporte davantage de lumière dans le bâtiment et la légèreté, poursuit Gérard Persuy. Il affiche également des performances techniques élevées et durables de par sa composition et ses qualités mécaniques. » Classé au minimum Euroclasse D-s2,d0, le panneau est conforme à l’IT 249 de 2010. Il est autorisé en ERP jusqu’à 240 mm d’épaisseur en deux lits associé à un bardage au moins A2-s3,d0.
Si le syndicat est en ordre de marche, reste quelques points en suspens. Le PU a certes des avantages, mais la question du recyclage n’en est qu’à ses débuts. Le syndicat est peu avancé dans le domaine. Quelques industriels développent des solutions, comme broyer les panneaux de PU pour les incorporer dans des panneaux agglomérés en milieux très humides, mais cela reste marginal. Gérard Persuy se défend : « Le PU est thermodurcissable et non thermoplastique. Son état est donc irréversible une fois produit, ce qui rend le recyclage complexe. » Puis vient la question de moyens et de rentabilité et de logique. « Est-ce bas carbone de transporter des panneaux à l’autre bout de la France pour le recycler ? », interroge-t-il.