© Alkern
En Île-de-France, un nouvel élément de maçonnerie à base de matériau biosourcé est à l’essai. Il s’agit d’un bloc béton, fabriqué à partir de fibres de miscanthus. Cette plante, aussi appelée « herbe éléphant », est une grande herbacée pérenne, capable de pousser sur des friches industrielles, là où les cultures vivrières sont interdites. Elle est également très économe en intrants. Depuis quelques années, elle connaît un succès grandissant auprès des industriels, qui y voient un biomatériau prometteur. Dans le cadre du programme de recherche « Biomasse pour le futur » (BFF), Ciments Calcia, Alkern et l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) travaillent sur un projet de bloc béton allégé et autoporteur, où le miscanthus se substitue en partie aux granulats minéraux. « Dans un béton classique, on connaît exactement les ingrédients et la manière dont ils se comportent, rappelle David Guglielmetti, directeur marketing et innovation de Ciments Calcia. Mais avec des fibres végétales, il y a toujours des surprises. » Ces fibres, en effet, ne sont pas inertes. Lors de la fabrication du béton par exemple, plongées dans un milieu basique, elles libèrent différentes substances qui interagissent avec le liant et ralentissent la prise du béton. Une fois enrobées dans le ciment, elles peuvent aussi, en fonction de l’humidité ambiante, occasionner des variations dimensionnelles. Afin de contrer ces effets, les chercheurs testent encore des liants spécifiques qui, physiquement ou chimiquement, stabilisent les fibres. La bonne recette pourrait être trouvée avant l’été. « Une première opération test serait alors réalisée dans la foulée, assure David Guglielmetti. Ce pourrait être un petit bâtiment collectif. Notre objectif étant d’obtenir un avis technique avant fin 2015 et de lancer la commercialisation du bloc courant 2016. »