Le gouvernement souffle sur la braise de la reprise des chantiers

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Le gouvernement souffle sur la braise de la reprise des chantiers

Entre Julien Denormandie (à gauche), ministre du Logement, et Jacques Chaunt, président de la Fédération française du Bâtiment, Muriel Pénicaud, ministre du Travail, retrouve avec plaisir une ambiance de chantier.

Pour prendre l’ambiance de la reprise et appeler à son accélération, Muriel Pénicaud et Julien Denormandie, ministres du travail et du logement, ont visité un chantier immobilier de Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne), au petit matin du 12 mai. Président de la fédération française du bâtiment, Jacques Chanut a tempéré l’enthousiasme officiel.

« Ca fait du bien ». Casque sur la tête et masque sur le visage, Muriel Pénicaud, ministre du travail exprime sans fard son soulagement de retrouver une ambiance de chantier, ce matin du 12 mai à Montévrain (Seine-et-Marne).

Les travaux ont repris le 5 mai, et le protocole sanitaire durement négocié avec la profession fonctionne. « Les salariés que j’ai croisés me l’ont dit : deux jours suffisent pour s’y habituer », se réjouit la ministre, guidée par Laurent Girometti, directeur général d’Epamarne et aménageur de l’écoquartier de Montévrain, et par Alexis Lin, P-DG d’Agencity, promoteur de l’opération de 102 logements et 1800 m2 de bureaux et commerces.

Entreprises affamées

Le maître d’œuvre confirme, mais nuance : « Tout le monde a joué le jeu, dans un travail d’équipe avec les 21 entreprises. Mais seules quatre d’entre elles ont repris et au lieu de 90 salariés, elles ne mobilisent encore que 40 personnes simultanément ». P-DG de Home Ingénierie, François Poiriel ne cache pas les frustrations engendrées par une reprise lente : « les entreprises ont besoin de facturer. Il n’est pas simple de leur faire comprendre la logique de quotas ».

Encore ont-elles de la chance, sur ce chantier  de 21 millions d’euros qui subira trois mois de retard sur une livraison initialement prévue en fin d’année : le promoteur a admis le principe d’un partage des surcoûts, à raison de 50 % à sa charge, et le reste pour les entreprises. Le déploiement des travaux sur quatre bâtiments, avec des balcons communiquant, a facilité une reprise des travaux qui limite les contacts physiques.

Pronostics divergents

Entre enthousiasme officiel et optimisme mesuré des professionnels, Montévrain ne fait pas exception. A l’issue de la visite, les commentaires confirment l’ambivalence du moment : « La reprise doit s’accélérer, pour toucher 100 % des chantiers d’ici fin mai », espère Julien Denormandie, ministre du logement. « Fin mai, je n’y crois pas. Il faudra cinq à six semaines », corrige Jacques Chanut, président de la fédération française du bâtiment.

Certes, tous deux se retrouvent tous deux dans l’identification de lamaîtrise d’ouvrage publique comme moteur de la reprise : « Etat, collectivités et promoteurs doivent faire bloc », indique Julien Denormandie.

Jacques Chanut appelle l’Etat à émettre « un signal fort », inspirée par l’exemple de 1973 : la circulaire sur l’indexation provisoire, applicable à tous les marchés publics, avait accompagné le premier choc pétrolier, avec une clause d’imprévisibilité.

Appel aux ménages

Sur le rôle de la réhabilitation comme moteur de la relance, les nuances ne manquent pas non plus : côté face, Julien Denormandie vante la disponibilité immédiate des aides publiques. « Les artisans veulent reprendre. J’appelle les Français à relancer leurs projets sans craintes».

Côté pile, Jacques Chanut ne cache pas les regrets que lui inspire la disparition des crédits d’impôts : « Les gens qui en bénéficiaient avaient de l’argent pour lancer des chantiers. Arrêtons de mélanger les politiques sociales et économiques », exhorte le président de la FFB.

S’ils identifient tous deux le dernier trimestre 2020 comme l’heure de vérité pour mesurer les impacts de la crise, le ministre du Logement et le président de la FFB affichent des postures différentes : « A chaque occasion comme ici avec l’Epamarne, je mets la pression pour maintenir le rythme des appels d’offres », annonce Julien Denormandie.

Le volontarisme ministériel ne suffit pas à mettre fin aux appréhensions de Jacques Chanut : « Rien ne serait pire que de reprendre pour déposer le bilan dans trois ou six mois. Chacune des parties prenantes devra y mettre du sien ». Après s'être concentrée sur le Covid 19, la crainte de  la seconde vague atteint le BTP.

Laurent Miguet

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