Le BIM à la croisée des mondes

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Le BIM à la croisée des mondes

Le BIM World 2016 s’est tenu du 6 au 7 avril, à la Défense, à Paris.

© Doc. Bim World

La deuxième édition du salon BIM World était une opportunité d’estimer à quel point les professionnels de la construction, mus par la nécessité « d’y passer », se focalisent sur des aspects purement logiciels. Peu appréhendent encore le BIM sous l’angle de la donnée.

Disons-le d’emblée, ceux qui se pressaient dans les allées du dernier salon BIM World se divisaient en deux communautés : les initiés et les néophytes (les plus nombreux). Ces derniers, souvent architectes ou ingénieurs dans des structures de petite taille, apparaissent, pour plusieurs exposants prestataires de services interrogés, particulièrement dépassés par les enjeux de la transition numérique. « Un peu comme des enfants de l’école primaire qui se trouveraient propulsés sur les bancs de la fac », comparait avec humour Luigi Palma, dirigeant d’Archimatique.

Le BIM, oui, mais comment ? Pour quoi faire ? Et pour quels bénéfices ? « Il faut d’abord les sensibiliser au fait que le travail en mode BIM n’est pas réservé à des opérations d’envergure ou à de grosses structures, précise Patrice Infante, spécialiste de l’équipement informatique d’agences d’architecture, qui s’est associé en 2015 à deux architectes pour monter une société de conseil et d’assistance, BIM Services. Et que, pour démarrer, l’idéal est de se tester sur un projet dans une démarche volontaire. » « Au début, il vaut mieux apprendre à faire peu de choses en BIM, mais à les faire bien, pour pouvoir monter ensuite progressivement en compétences », appuie Émilie Bernard, architecte et BIM manager des Ateliers 2/3/4, venue en visite sur le salon pour la deuxième année consécutive. D’autant que la plupart des débutants (et c’est plus vrai encore pour les métiers de la conception) sont encore loin de mesurer que, au-delà de la maquette 3D, voire de la méthode collaborative qui procède à rebours des pratiques traditionnellement ensilées, la nouveauté réside aussi dans le traitement de l’information. Ce qui suppose une tout autre maturité dans la pratique.

Un « gap » à franchir

De l’autre côté, on trouvait les initiés. Certains se sont même fait chantres du BIM en s’exprimant dans les quelque 80 conférences et ateliers proposés pendant ces deux jours, évitant avec plus ou moins de bonheur l’écueil de l’évangélisation. Ces praticiens - mieux rodés aux diverses solutions AEC (Architecture, engineering, construction) et aux problématiques de saisie, de modèles, de partage et d’interopérabilité que la plupart de leurs homologues profanes - ont eu l’opportunité d’aborder les notions d’exploitation et de valorisation des données. Même si l’agence A2/3/4 n’a pas encore été amenée à transmettre une maquette numérique pour l’exploitation à un maître d’ouvrage, c’est pour s’informer sur ces questions qu’Émilie Bernard s’était déplacée.
Optimisation des données patrimoniales pour le développement de services innovants, objets connectés, protection et sécurisation des données… Certaines interventions débordaient ainsi du périmètre de la construction proprement dite pour ouvrir sur la transformation digitale qui affecte l’ensemble des secteurs d’activité. Olivier Desbiey, chargé d’études prospectives au département technologie et innovation de la CNIL, n’a pas manqué de pointer dans un court exposé les nécessaires précautions qu’entraînera la généralisation de la donnée dans les usages. C’est pourquoi l’enjeu crucial du BIM - qui devrait se cristalliser dans le cadre du futur règlement général sur la protection des données (RGPD), dont le texte pourrait être adopté avant l’été pour une entrée en vigueur sous deux ans - n’est peut-être pas tant celui de la formation à des outils de conception que de l’acquisition d’une culture de la donnée. Encore un autre monde à conquérir.

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