© Cécile Septet
Sous l’impulsion de certains bailleurs sociaux, les éco-matériaux s’invitent progressivement dans la construction neuve, comme dans cette petite opération francilienne.
Une opération de logements sociaux à Boulogne-Billancourt (92), portée par l’agence North by Northwest Architectes sous maîtrise d’ouvrage Immobilière 3F, expérimente pour la première fois en France et en Europe l’usage de béton de chanvre sur 25 m de hauteur de façade.
@3F
En cours de construction, l’immeuble en R+8 associe béton traditionnel pour la structure (prédalle et prémurs) et béton de chanvre projeté sur ossature bois pour les deux façades principales, donnant sur la rue et le jardin. Le choix de ce matériau devait répondre à plusieurs impératifs : assurer des performances thermiques permettant de réduire significativement le poste chauffage + ECS (afin d’éviter la précarité énergétique des occupants), offrir confort acoustique, isolation efficace sur le long terme, confort d’été sans climatisation, etc. avec un coût de construction maîtrisé. Le faible poids du matériau (208 kg/m3) représente également un atout pour limiter les charges supportées par la parcelle. L’épaisseur de paroi est également moins conséquente (22 cm) puisqu’il ne nécessite pas de pare-vapeur ou de bardage.
Projeté mécaniquement par l’entreprise JRBat sur des panneaux ossature bois préfabriqués de 3 à 4 m de large par 2,50 m de hauteur, le béton de chanvre (Tradical) recevra simplement un enduit naturel à la chaux aérienne. Avec sa conductivité thermique λ de 0,076 W/m.k, il permettra de limiter les dépenses de chauffage à quelque 20 euros/mois pour un T3 de 60 m. Malgré un léger surcoût, « de l’ordre de 5 à 10% par rapport à une opération standard » selon Adrien Biggi, responsable de projet pour le maître d’ouvrage, l’opération devrait revenir à 1 750 euros/m2 SDP.