Le bâtiment : un secteur fortement optimisable

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Le bâtiment : un secteur fortement optimisable

La très grande majorité des travaux du bâtiment se fait sur chantier. Pourtant, le chantier est ce qui se fait de pire en matière de conditions de travail. L’improvisation est de mise avec des plannings plus qu’approximatifs. Les entreprises s’appuient massivement sur une main-d’œuvre peu qualifiée, dont la plus grande spécialité est sa résistance aux intempéries et aux charges lourdes, sa capacité à grimper dans les échafaudages à longueur de journée et à survivre à la course aux obstacles du chantier.
Principale cause de déperdition d’énergie, vorace en matières premières épuisables, principal employeur de main-d’œuvre sans qualification voire illégale, première cause de maladies professionnelles et d’accidents du travail, dépendant en tout et pour tout et au quotidien du transport, introduisant dans les agglomérations près de 9 t de matériaux par habitant chaque année (1) ... le Bâtiment se distingue aussi par un constant recours à la séparation des compétences et des responsabilités, qui rend le travail collaboratif quasiment impossible. Le système oppose les intervenants plus qu’il ne les réunit dans l’effort à fournir des ouvrages de qualité, économes et performants.
Que de contradictions et de déperditions et quel contraste avec le monde de l’industrie, où la démarche est plutôt ordonnée, structurée et soucieuse d’efficacité. L’organisation du lieu de travail dans l’industrie est basée sur la proximité immédiate des composants à mettre en œuvre et la présence permanente de la maîtrise.
Le secteur du bâtiment apparaît ainsi comme la plus formidable opportunité d’optimisation, d’innombrables optimisations !
Lorsqu’on observe ce secteur dans son ensemble, on constate dans ses marges que les techniques de préfabrication - qui placent le chantier en atelier pour ainsi dire - sont très présentes dans les métiers de la construction avec le bois. Plus d’un tiers de ces entreprises - qu’elles soient artisanales ou semi-industrielles - gèrent leur travail de conception, d’approvisionnement et de fabrication par ordinateur, jusque dans le moindre détail, et sont équipées de robots de taille et même parfois de quasi-automates d’assemblage. Elles sont petites, agiles, s’appuient sur un personnel qualifié par formation et/ou par expérience, avec une forte fidélisation des effectifs. La désorganisation n’est donc pas une fatalité.
Pourtant, en France, avec à peine 5 % du volume, la construction bois est encore marginalisée en comparaison avec l’Allemagne et la Suisse, où le bois représente entre 15 à 20 % du volume bâti, ou l’Autriche, où il atteint 20 à 30 % selon les régions. Dans ces pays, ce secteur a connu quelques décennies fastes lui permettant d’investir en R & D, tandis que la France est devenue leader mondial du bâtiment, basant l’activité exclusivement sur le maçonné, le béton armé, l’acier et le verre.
Aujourd’hui, les leaders même du BTP s’intéressent aux performances de la construction bois, d’autant qu’elle est parmi les rares à ne souffrir que marginalement de la crise.
Et si tout n’est pas rose dans ce secteur, toutefois, la tendance est très nette : gestion des process par informatique, et forte présence de la machine-outil à commande numérique comme clé de la préfabrication et du déroulement d’un chantier ordonné et propre. Et, au lieu de la craindre, la construction bois maîtrise la fragilité des matériaux biogènes, des ressources renouvelables, et cela depuis des siècles (2) . Enfin, même un chantier mal géré en construction bois demeure trois fois plus rapide qu’un chantier conventionnel.

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