Cette surélévation parisienne minimise les charges par l'association de matériaux : ossatures métalliques, charpente et voligeage bois, toiture en zinc laqué blanc ( lire encadré p. 53) .
© Agnés Clotis
La conquête de l'espace aérien marque des points. Le challenge est de trouver un équilibre économique et architectural et de surmonter les derniers freins réglementaires.
Réponse à la densification urbaine et solution vertueuse pour faciliter la rénovation énergétique, la surélévation des immeubles collectifs bénéficie d'évolutions facilitant les projets. Les ordonnances du 3 octobre 2013 permettent de déroger aux règles du plan local d'urbanisme (PLU) relatives au gabarit de l'immeuble, à l'obligation d'aires de stationnement ou encore à l'alignement de hauteur sur les constructions mitoyennes. Autre avancée intéressante en copropriété, l'évolution de la
Ceci dit, étirer vers le haut un bâtiment existant nécessite toujours de surmonter l'écueil de la réglementation Accessibilité et sécurité de la construction neuve qui s'applique à ces nouvelles surfaces créées et aux circulations les desservant (arrêté du 31 janvier 1986). Conséquence ? Une obligation d'encloisonner la cage d'escalier, souvent impossible à réaliser dans les bâtiments anciens.
Des solutions techniques optimisées
La réussite de l'équation est liée à la faisabilité technico-économique de proposer de nouveaux espaces confortables au meilleur prix. Il s'agit de vérifier que la structure initiale est saine puis de prescrire des solutions les plus légères possibles afin d'éviter les surcharges et les renforcements des murs et poteaux porteurs. Si les solutions bois prédominent pour réaliser le nouveau plancher et la charpente, l'acier est une variante intéressante par sa finesse et sa rapidité de pose. Les aménagements intérieurs sont, également, en filière sèche (panneaux bois ou plaques de plâtre), avec une attention particulière sur les questions acoustiques. À noter que les industriels développent des solutions optimisées et sur mesure, que ce soit en façade (Isover F4…), en menuiserie (Technal… ) ou en couverture (VM Zinc… ).
Ne jamais brader l'architecture
Le dernier paramètre est la qualité architecturale de la surélévation qui doit préserver ou enrichir l'apparence du bâtiment. Cela nécessite un temps d'analyse et de compréhension de l'immeuble et de son environnement urbain avec l'appui de bureaux d'études performants, puis l'intervention d'entreprises de démolition et de reconstruction maîtrisant les interventions en hauteur et en espaces occupés.
Dans tous les cas, un travail d'explication et de négociation amont est primordial pour, notamment, éviter les recours du voisinage, des associations de protection du patrimoine et des architectes des bâtiments de France (ABF).