La RT 2005, un point d’étape vers 50 kWh/m2

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La RT 2005, un point d’étape vers 50 kWh/m2

Christian Cardonnel, ingénieur en génie climatique et fluides du bâtiment, président de Cardonnel Ingénierie.

© (Doc. J.L. Luyssen.)

Mise en appli­cation pour les permis de construire ­déposés après le ­1er septembre 2006, la RT 2005 nous conduit vers une consommation maximale de chauffage et eau chaude sanitaire C Max du résidentiel en zone H1 à 130 kWhep/m2 (énergie primaire) en énergie fossile et 250 pour l’énergie électrique. Soit 3 à 5 fois l’objectif des 50 kWhep/m2 qui seront requis en 2050 pour lutter efficacement contre l’effet de serre et limiter l’usage des ressources pour un confort durable. Dans ce calcul technique, tout dépend du scénario et des hypothèses prises en compte. Il faut obtenir un véritable équilibre entre le climat, le bâtiment et ses usages, les systèmes et l’énergie.

Faute de temps et de moyens, la conception thermique du bâtiment se limite souvent à un simple contrôle du C inférieur au C Référence et au C max. par l’application d’un logiciel « presse-bouton » qui ne permet pas une approche pragmatique et raisonnée.

Avec la démarche RT 2005, il importe d’organiser et de faire comprendre à la filière les enjeux, l’impact des produits et concepts, la qualité de réalisation et de suivi-maintenance des équipements.

Le point d’étape initial de l’isolation est primordial, mais le seul respect du coefficient Ubat (1) ne permet pas à lui seul de caractériser la performance thermique du bâtiment. Le H (W/°C m2), ratio des déperditions sur la surface chauffée du bâtiment, est plus approprié car il prend en compte les efforts de conception et de compacité du bâtiment. La ventilation et la qualité de l’air, trop souvent « parent pauvre », vont maintenant jouer un rôle important. Un effort soutenu doit être réalisé dans ce domaine pour améliorer la performance des équipements, ventiler au juste besoin et utiliser l’air comme un fluide caloporteur efficace. La gestion du flux solaire à travers les baies vitrées et les protections doit permettre d’obtenir de véritables économies de chauffage, éclairage et de climatisation et aboutir, dans bien des cas à un confort naturel issu de la conception bioclimatique.

Si l’approche au pas horaire pour le calcul des besoins est aujourd’hui la règle, il faut être sûr du scénario pris en compte et pouvoir analyser correctement le comportement du bâtiment à travers les saisons. Ce n’est pas facile et les modèles concernant les équipements restent à valider, simplifier et optimiser. Pourtant l’impact des équipements est élevé et devient majeur avec des charges de plus en plus faibles, des systèmes plus complexes et souvent bivalents. Le principal problème est de pouvoir assurer des pointes de consommations chauffage, eau chaude, puis ensuite de fonctionner au ralenti, à très faible puissance en conservant une bonne efficacité. Si les produits existent (système condensation à puissance modulée, la pompe à chaleur – Inverter – à vitesse variable) il faut encore gagner sur l’équipement global et sur la qualité de réalisation.

Avec la méthode « Cube », j’essaie de participer à cette dynamique devenue incontournable pour le développement durable, notre futur. Les journées de l’efficience énergétique du bâtiment (2) seront un point d’étape et d’échange pour transmettre et faire comprendre à la filière cette conception cohérente et optimisée qui peut se résumer en huit points d’étapes. Le futur DPE (Diagnostic de performance énergétique) pour le neuf comme l’existant, les inspections périodiques des équipements, l’étiquette énergie seront autant de points de contrôle qui valoriseront les bonnes pratiques, les bonnes réalisations.

Il faut aujourd’hui tisser les liens entre les différents acteurs de la construction pour gagner et être efficient : optimiser les moyens mis en œuvre pour obtenir le meilleur résultat. Car n’oublions pas que l’abus d’énergie nuit gravement à notre futur.

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