E-Roise, à Brest, est la troisième maison inaugurée dans le cadre du projet Comepos.
© Jean-Yves Guillaume
Quelles exigences pour la maison à énergie positive, probable norme de la future réglementation bâtiment durable ? Le projet Comepos entend répondre à cette question via 25 prototypes en cours de réalisation.
La maison E-Roise, inaugurée le 12 octobre 2016, à Brest, est l'une des premières maisons à énergie positive du projet Comepos, qui rassemble constructeurs, industriels et scientifiques. Le CEA Ines, coordinateur de ce projet financé par l'Ademe, suivra chacune des maisons en occupation (25 à terme) pendant deux ans via des capteurs énergétiques, d'hygrométrie, de qualité de l'air… « L 'objectif est d'étudier différents types de maisons individuelles, simple ou luxueuse, sous différents climats », explique Étienne Wurtz, directeur de recherche au CEA Ines. Un retour d'expérience précieux en vue de la future réglementation bâtiment durable prévue pour 2020. En plus des cinq postes de l'actuelle réglementation thermique RT2012 (chauffage, ventilation, ECS, éclairage, auxiliaires), le projet évaluera les consommations électriques spécifiques (informatique et électroménager). De l'ordre de 70 kWhep/ m²/an, ces dernières pèsent en effet davantage que les consommations réglementaires (objectif modulable de 50 kWhep/m²/an).
Côté production d'énergie, l'accent est mis sur l'autoconsommation plutôt que l'autoproduction. « On privilégie une régulation plus fine entre les besoins et la production au jour le jour, plutôt qu'un bilan global où toute l' électricité est produite en été pour surcharger le réseau », précise Étienne Wurtz. Dix prototypes ont ainsi déjà été inaugurés en France, les quinze suivants intégreront des indicateurs d'énergie grise, conformes au nouveau label « énergie-carbone », dévoilé en juillet par le gouvernement.
Favoriser l'échange constructeur-industriel
Dernier objectif du projet : encourager la concertation constructeurs-industriels. Pour concevoir E-Roise, son constructeur, Trecobat, a travaillé en amont avec plusieurs industriels locaux (Acome, Delta Dore, Ventilairsec, Imeon, TecControl et Technideal). Des échanges qui privilégient la mise en place de solutions éprouvées et fiables, comme le recours à la ventilation mécanique par insufflation. Adapté aux faibles besoins de chauffage, le vecteur air se révèle en effet réactif et garant d'une bonne qualité d'air intérieur. Autre constante : l'usage de petites batteries électriques (2,5 kW). En complément du chauffe-eau, celles-ci suffisent à stocker les pics de production photovoltaïque pour une régulation fine en hiver.