Localiser le personnel et les équipements : un résultat atteint par l’éditeur CAO-DAO.
L’entretien et la gestion du patrimoine représentent un investissement important que le maître d’ouvrage doit prendre en compte dès l’élaboration du cahier des charges. Pour l’aider dans cette démarche, de nombreux outils informatiques sont disponibles sur le marché. Mais cette offre, diverse et rapidement obsolète, n’est pas toujours cohérente face aux besoins réels des acteurs du bâtiment.
La gestion et l’entretien du patrimoine français constituent un immense marché dont le montant annuel s’élève à environ 150 milliards d’euros. Face à de tels enjeux, le recours aux technologies de l’information, informatique ou télécommunications, semble justifié. Pourtant, les avis divergent sur la façon d’aborder la gestion de cette dépense. Certains maîtres d’ouvrage, convaincus que l’entretien des bâtiments n’est pas au cœur de leur métier, souhaitent le sous-traiter entièrement et ont recours aux facilities managers. D’autres maîtres d’ouvrage considèrent la définition et l’entretien de leurs ouvrages comme partie intégrante de leur savoir-faire et n’envisageraient à aucun moment la moindre sous-traitance. Ceux-là acquièrent donc des droits d’utilisation de progiciels tels que ceux qui sont décrits dans cet article. Mais force est de constater qu’un troisième groupe est largement majoritaire : les maîtres d’ouvrage qui subissent de multiples dépenses d’entretien, de réhabilitation, d’adaptation, sans les rapprocher ni tenter de les maîtriser. C’est pourquoi il n’est pas indifférent de revenir sur les définitions de l’expression « gestion de patrimoine assistée par ordinateur ».
Sept raisons justifiant le choix d’un tel outil. L’installation d’une gestion technique de patrimoine informatisée nécessite la mise en œuvre d’un progiciel faisant appel aux technologies de l’Intranet, voire de l’Extranet si le maître d’ouvrage souhaite faire participer maîtres d’œuvres et entreprises. Détenir ce genre de droits consiste en l’acquisition et la validation de nombreuses données relatives aux superficies, aux volumes, aux matériaux, aux équipements, à l’état et aux pathologies des ouvrages. Sept types de raisons permettent de justifier un tel effort :
- l’enjeu financier : la maîtrise des coûts d’exploitation, d’entretien et de maintenance représente en effet un enjeu considérable. Tenir ses dossiers est le meilleur moyen de tenir ses fournisseurs, ses entreprises d’entretien et de maintenance, ses architectes, ses bureaux d’études… Pour un hôpital, par exemple, dont les coûts d’exploitation peuvent atteindre 33 % du montant de l’investissement, 10 % d’économies pour chaque année d’exploitation rapportent le montant même de l’investissement en 30 exercices budgétaires.
- le coût des équipements : l’enjeu financier est déterminant dans les immeubles à forte valeur ajoutée. Hôpitaux, cliniques et CHR, universités, lycées et collèges, bâtiments industriels… sont autant de types d’ouvrage dont la valeur et les coûts d’entretien justifient, lors de la conception, un effort particulier pour minimiser les coûts de fonctionnement.
- l’adaptation fonctionnelle : dans le secteur privé en particulier, il ne se passe pas cinq ans, sans qu’une restructuration ou diversification ne vienne bouleverser son organisation et sa logistique.
- l’évolution permanente des exigences : dans l’espace de travail comme dans le logement, la dynamique réglementaire, en matière de sécurité, d’ergonomie et de confort, et l’évolution contraint à restructurer régulièrement tout ou partie d’un bâtiment.
- la maîtrise des risques techniques à long terme : cette exigence a justifié depuis trente ans un renouvellement considérable des matériaux utilisés en construction et la multiplication d’équipements et de réseaux. Cette sophistication toujours plus grande des bâtiments ne va pas sans coût ni sans prise de risques. Ces dernières années, le saturnisme, l’amiante ont constitué les premières alertes quant à la maîtrise des risques à court, moyen et long termes de ces nouveaux composants : un maître d’ouvrage reste in fine responsable de tout ce qui constitue son patrimoine.
- la multiplicité et la fragilité des prestataires spécialisés : les entreprises de construction, les structures d’assistance à maîtrise d’ouvrage et de maîtrise œuvre sont de plus en plus fragiles et sujettes à restructuration ou à disparition pure et simple. Face à cette fragilité, les maîtres d’ouvrage se doivent de connaître en détail les ouvrages dont ils ont la responsabilité et d’exiger de leurs prestataires la fourniture d’un système d’information du bâti le plus complet possible.
- les restructurations d’entreprise : la connaissance technique détaillée d’un patrimoine devient, face aux risques techniques, juridiques et financiers, une des clés de la valorisation d’une entreprise et de la réussite d’une reprise.
Des éditeurs de logiciels aux profils variés. Devant de tels enjeux financiers, techniques et juridiques, l’offre de progiciels et de services attachés est pléthorique : 37 éditeurs sont recensés sur le marché français. Ceux-ci proviennent d’horizons divers, présentent des profils variés et affichent des pratiques techniques et commerciales sensiblement différentes. Si pratiquement tous les progiciels présentent une offre basée sur les standards du multimédia sous Internet, une première analyse met en évidence des gammes de produits de nature différente. Trois types d’éditeurs se distinguent.
Tout d’abord, les éditeurs infographiques du monde du bâtiment et leurs partenaires, installateurs ou intégrateurs, ont progressivement pris conscience du fait que la rentabilisation du système d’information du projet de bâtiment ne peut s’envisager que sur la durée. Plus précisément, au contraire de l’industrie où le fournisseur rentabilise le système d’information du projet (produit et process) sur le nombre d’exemplaires vendus, c’est le client, maître d’ouvrage, qui, dans la majorité des cas, est en situation de rentabiliser le système d’information du projet de construction sur la durée de vie de l’ouvrage. Ensuite, les éditeurs d’ERP - Enterprise Ressource Planning, expression mal traduite en français par « progiciels de gestion intégrée » -, poussés par leurs clients, ont aussi compris l’importance de la part et du rôle des dépenses d’exploitation dans le budget d’une entreprise. Progressivement, ils ont développé une gestion par objectif de ces dépenses d’exploitation. Contrairement aux premiers, la plupart de ces éditeurs venant du monde de l’informatique de gestion ne maîtrisent pas les technologies de l’infographie (DAO et CAO) et ne connaissent que partiellement les images et l’archivage numériques (Tiff, Jpeg, Step, Cals, etc.).
Enfin, une nouvelle génération d’éditeurs, venus de l’univers de l’infographie et des télécommunications, offrent des outils développés dès l’origine à partir des technologies de l’Internet, présentant des fonctionnalités simples, programmables par profil utilisateur comme les ERP, et assurant des fonctionnalités élémentaires (sécurisation des données, diffusions et validations « traçables », archivages). Plusieurs standards de fichiers existent, dont les fichiers des outils métiers les plus courants : .dwg,.3ds,.doc,.dot,.xls, ou tout autre progiciel de CAO, de calculs et de bureautique.
Une offre pléthorique de logiciels évolutifs. Cette nouvelle génération d’éditeurs devrait s’allier avec les éditeurs d’ERP mais de nombreux problèmes resteront à régler pour assurer une structuration des données communes à la technique et à la gestion telles que les métrés. À quelle échéance ces alliances se réaliseront-elles ? Nul ne le sait, tant la progression dans ces domaines complexes s’effectue, un peu comme en politique, par paliers. Ces fortes évolutions rendent toute analyse comparative détaillée terriblement provisoire. Le tableau recensant les éditeurs abordant la gestion de patrimoine assistée par ordinateur (voir page suivante) est seulement indicatif. Domaine en constante évolution, sa réactualisation est nécessaire à l’occasion de l’établissement d’un cahier des charges. Aussi nous contenterons-nous d’analyser l’offre des éditeurs par grande catégorie fonctionnelle, en distinguant trois domaines d’utilisation :
- la gestion de patrimoine immobilier. Cette catégorie fonctionnelle répond aux besoins d’un maître d’ouvrage qui doit gérer les dépenses liées à son exploitation et à son entretien, soit en s’appuyant sur des relevés de surfaces (gestion alphanumérique), soit sur une structuration cartographique des données (gestion graphique et données techniques) ;
- la gestion des demandes d’intervention. À l’instar du facilities management, elle prend en compte l’organisation (délais, priorités, coûts) des interventions de maintenance et d’entretien ;
- la gestion et maintenance assistée par ordinateur. Ce domaine comprend : la gestion de « maintenance assistée par ordinateur », non seulement au jour le jour mais sur les moyen et long termes ; la « gestion des achats » (organisation, suivi, renégociation) ; les acquisitions de biens immobiliers (baux, audits techniques, déménagement, emménagement…) ; la gestion des parcs (mobiliers, véhicules, ordinateurs, etc.) ; et, enfin, la gestion des personnes (localisations, affectations, équipements spécialisés, etc.) avec tous les liens qui peuvent s’attacher dans ces domaines.
La gestion assistée par ordinateur vue par 36 éditeurs | |||||||||
Firme | Service lecteur | ERP | Gestion de patrimoine immobilier | Gestion des demandes d’intervention | Gestion de maintenance assistée par ordinateur | ||||
Alphanumérique | Graphiques et données techniques | Achats | Biens immobiliers | Parcs | Personnes | ||||
Abel | 01 | oui | Pr-immo/gr-immo | Primmo | Primmo | ||||
Absia | 02 | Building one | |||||||
Abyla diffusion | 03 | Rs abyla | |||||||
Acg informatique | 04 | oui | oui | ||||||
Arcady | 05 | Cad-exchange | |||||||
Ares | 06 | oui | Geo-patrimoine | Geo-patrimoine | |||||
c.a.logiciels | 07 | Balplan | Balinter | Suite bal | Suite bal | Suite bal | Suite bal | ||
Cao-dao | 08 | Factotum mairie/entreprise | Factotum visio | Factotum visio | Factotum visio | ||||
Drawbase | 09 | Solving-macadam | Solving - macadam | ||||||
Galbord | 10 | Gestion de parc mobilier galbord | |||||||
Geotech | 11 | Visit | Visit | ||||||
i.t.s. | 12 | Span-fm | Span-fm | ||||||
id-bat | 13 | Energie-patrimoine | |||||||
Infeo (groupe Safege) | 14 | Bdp | Bdp | ||||||
Isiom | 15 | Isiograph | |||||||
Jd edwards | 16 | oui | oui | ||||||
Kimoce | 17 | Pack kim’achat/kimoce | Pack kim’achat/kimoce | ||||||
Krier | 18 | Patrimo | Valeria | ||||||
Lascom | 19 | Advitium | |||||||
Maximaint sql | 20 | Maximaint sql | |||||||
Nemetschek | 21 | Allfa | Allfa/allplan | ||||||
Nexitis services | 22 | Territorium-collectivité | |||||||
Peregrine systems | 23 | Assetcenter | Assetcenter | ||||||
Prem | 24 | oui | oui | ||||||
Psc inc. | 25 | Gestion par codes à barres | Gestion par codes à barres | ||||||
Qualiac | 26 | oui | oui | ||||||
Sbcg informatique | 27 | Patrimoine | Central-demande | Central-stock | |||||
Scribe is | 28 | Scribe patrimoine/moilier | Scribe stock | Scribe stock | |||||
Sneda | 29 | Geomap fm | Geomap fm | ||||||
Solving-macadam | 30 | Temoin | |||||||
Sopra | 31 | oui | oui | ||||||
Strategies | 32 | Cadwin facilities management | Cadwin facilities management | ||||||
Swing | 33 | Swing-facilities | |||||||
Techbase sa | 34 | Techbase patrimoine | |||||||
Trace ingéniérie | 35 | Séquoia fm | Séquoia fm | ||||||
Vizelia | 36 | Activ bat/pc.bat | Activ bat |