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La Case Démété sur l’Ile de la Réunion

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La Case Démété sur l’Ile de la Réunion

« Montrer les solutions durables de l’habitat tropical de demain » Antoine Perrau, Architecte

Exemplaire sur le plan énergétique, cette maison individuelle avait comme objectif, des économies de moyens, de matériaux, d’espace et de consommation.

Commandée par un maître d’ouvrage privé et appuyée par le conseil général de l’Ile, la Case Démété est une maison de 80 m² à caractère pédagogique, implantée à l’origine au cœur du jardin de l’État et qui se trouve aujourd’hui sur la ZAC Beauséjour à Sainte-Marie, au nord de l’Ile.

Le nom « Démété » qui signifie « Deux mille trente », est la date à laquelle l’Ile de La Réunion devrait atteindre ses objectifs en terme d’autonomie énergétique dans le cadre du vaste projet Gerri.
La conception modulaire de l’habitation en panneaux de bois (4 modules en tout) permet le montage et le démontage de la structure, ainsi que l’ajout d’autres modules. La maison repose sur des longrines en béton qui répondent aux normes anticycloniques sur la résistance à l’arrachement et sur les efforts au soulèvement. De janvier à avril, l’Ile peut, en effet, être balayée par des cyclones générant de fortes précipitations et des vents pouvant atteindre les 250 km/h.

Maîtrise des températures de confort

Inspirée des principes d’architecture traditionnelle, cette maison dispose d’une surface de 62 m² et d’une varangue de 24 m², véranda caractéristique de l’architecture créole. « Ici, précise Antoine Perrau, architecte en charge du projet, pour réduire les consommations énergétiques, il faut tout d’abord supprimer la climatisation en employant la ventilation naturelle et se protéger du rayonnement solaire. Cette maison qui utilise ce système, ne consomme que 12 kWh/m²/an d’énergie finale. »
L’Ile de la Réunion se situe, en effet, dans une zone de climat tropical humide avec un ensoleillement important tout au long de l’année et des températures moyennes qui oscillent entre 21 °C (70 % d’humidité relative l’hiver), et 27°C (85% d’humidité relative l’été). Elle est soumise à de fortes pluies l’été et à un flux d’alizés de sud-est. « Contrairement aux bouteilles Thermos très isolées de la métropole, poursuit Antoine Perrau, le principe est ici de mettre un chapeau et de lever les bras pour ventiler. Le chapeau, outre son rôle de protection contre la pluie, doit refléter le rayonnement solaire. L’enveloppe poreuse des bâtiments permet de faire circuler l’air et d’atteindre des températures de confort optimales. »

Gestion de l’eau

La notion de température de confort se base sur le diagramme de Givoni, qui prend en compte la température mesurée, le degré d’hygrométrie, la vitesse de l’air et la température de rayonnement des parois. Grâce à la végétation environnante qui réduit la réverbération du rayonnement solaire sur l’habitat, la maison profite des ombrages et l’air s’en trouve rafraîchi. Cette végétalisation se prolonge même au sein de l’habitat avec la présence de murs végétaux de part et d’autre de la porte d’entrée et dans la cuisine, ayant aussi pour fonction de filtrer l’air en absorbant les polluants. L’orientation a été calculée, afin de maîtriser l’apport d’air généré par le vent et limiter le rayonnement solaire tout en exploitant au maximum la lumière naturelle. Ainsi, la façade sud s’ouvre largement sur l’extérieur et regroupe les pièces de vie et les chambres. La partie nord, la plus exposée, abrite les pièces de service et les salles d’eau et est équipée de brise-soleil, d’un bardage métallique pour réfléchir le rayonnement solaire et d’une toiture végétalisée. La gestion de l’eau est aussi une des problématiques abordées. Seul l’évier, le lavabo et la douche sont approvisionnés en eau potable. Les eaux grises de la douche, du lavabo et du lave-linge sont filtrées pour alimenter toilettes, lave-linge et toitures végétalisées. Les eaux de pluie sont collectées pour l’entretien et l’arrosage extérieur. En outre, des réducteurs de pression, des aérateurs terminaux et des chasses double flux limitent les consommations d’eau.
Grâce à cette diversité des systèmes, la quantité des eaux usées est considérablement réduite : seules les eaux issues de l’évier et des toilettes sont évacuées vers les égouts.

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