Ça y est ! Ils l’ont fait. Depuis le 1er janvier, le Royaume-Uni a rendu obligatoire le recours au BIM de niveau 2, c’est-à-dire à une maquette numérique collaborative, pour la commande publique gouvernementale, en particulier l’éducation et la santé. Le Royaume-Uni serait-il donc devenu en quelques années le royaume du BIM ? Avec des acteurs formés, compétents, et investis ? Well… tout n’est pas si rose au pays de Sa Majesté. Ainsi Building, magazine référent du secteur outre-Manche, publiait fin novembre le compte rendu (*) d’une table ronde à laquelle participaient dix cadres opérationnels, tous pro-BIM, représentant maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre (architecte et ingénieurs) et entreprises. Point de faux-semblant dans le discours. Ils évoquent un « fossé de compétences » (skills gap) entre les différents acteurs de la chaîne, mais également au sein de leurs propres équipes. La qualité des maquettes 3D est largement perfectible. Ce qui fait dire à l’un d’eux qu’il considère souvent « les plans 2D comme précis et la 3D comme indicative ». Autre sujet de tension, les cahiers des charges relatifs à la maquette numérique lors des appels d’offres. « Certains font vingt pages, d’autres tiennent en une ligne. » Process de collaboration déficient, investissements énormes, juristes frileux quant au partage des données… Les problèmes sont nombreux et similaires à ceux rencontrés dans l’Hexagone. Rassurant finalement de voir que nous ne sommes pas si en retard et que notre aptitude au changement vaut bien celle des Britanniques… L’honneur est sauf. Pour l’instant. Car, pour une fois, ils l’ont joué à la française, en faisant de la réglementation le moteur du changement. Ce que nous n’avons pas osé.
L’honneur est sauf
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