Côté AVENUE, la façade vitrée est marquée par des éléments architectoniques horizontaux. Elle est également animée par une lame verticale en terre cuite, qui sert de repère visuel.
© (Doc. Luc Boegly.)
Entre fleuve et voies ferrées, ce singulier immeuble de bureaux affiche deux façades distinctes et repérables. Béton architectonique, habillage de briques, grandes portées… pour un bâtiment qui abrite les espaces très particuliers que sont les salles de marchés.
Situé à Paris, le long de la Seine, dans un quartier en pleine mutation, l’immeuble Austerlitz 2 abrite les filiales « Bourse et marchés » de la Caisse des dépôts. Le choix de son implantation dans la ZAC Paris-Rive gauche a été déterminé par une quadruple proximité : siège de la maison mère, la gare d’Austerlitz, l’hôpital Pitié-Salpêtrière et la ligne RER C. Le bâtiment, imposant trapèze de 70 m de long, se trouve inséré au cœur d’un îlot à vocation tertiaire. L’un des principaux objectifs des architectes reposait sur la volonté de créer « un immeuble plus sensuel, perméable à l’environnement » et « qui se laisse imprégner par son site ». D’où la conception d’un bâtiment traversant, réalisé à la fois pour les utilisateurs et pour les passants. L’édifice, d’une surface totale hors œuvre de 24 000 m2, se développe sur neuf niveaux, autour d’une cour-jardin intérieure. Il épouse le gabarit imposé par le cahier des charges qui limite la hauteur des différents immeubles réalisés à 35 m et absorbe un dénivelé de terrain de 8,50 m entre le quai et l’avenue.
Capacité d’accueil maximale de 1 400 personnes
Ce dernier étant ingénieusement utilisé pour y intégrer, en superstructure, des niveaux de parkings, le hall et des jardins en espaliers. Le volume sur double hauteur du hall d’entrée et celui du restaurant d’entreprise occupent le rez-de-chaussée, au niveau quai.
L’édifice déploie, dans les étages, des plateaux de bureaux cloisonnés. Mais il doit pouvoir être réversible et changer de fonction. Les salles de marchés, traitées spécifiquement (voir encadré) ont été installées sur les trois niveaux hauts. De vastes terrasses, sur lesquelles s’ouvrent des bureaux et des équipements techniques, couronnent l’ensemble de la parcelle. Ce lieu de travail, très dense, possède une capacité d’accueil maximale de 1 400 personnes.
L’ensemble de l’immeuble est construit sur des fondations à pieux forés. Les murs périphériques d’infrastructure se composent de parois berlinoises qui reprennent les charges verticales, en s’opposant à la poussée des terres. Le niveau du parking, en sous-sol, situé à la cote 30 NGF se trouve protégé des infiltrations d’eau par la pose d’un radier cristallisé. Des évents de décompression dans ce radier ont été prévus, pour rendre ce niveau inondable, en cas de crue de la Seine dépassant la cote 33 NGF. Le principe constructif a été étudié et mis au point par le BET Coteba – CICA, en accord avec les architectes. Il se base sur une structure poteaux – poutres en béton armé avec des dalles alvéolaires de 25cm d’épaisseur – sans chapes de compression, dans les niveaux courants. Les portées, de grande dimension, étant de 11m. En infrastructure, aux niveaux 4, 5 et 6, ce système a été remplacé par des dalles champignons en trois dimensions. Dépourvues de poutres, ces dalles permettent d’optimiser les hauteurs en sous-plafonds. Dans les niveaux supérieurs, partiellement au niveau 7 et en totalité au niveau 9, l’ossature devient métallique avec un revêtement en bardage et une couverture en zinc. La structure de chaque étage est traitée en adéquation avec le traitement spécifique de la façade et avec sa fonction propre, par souci d’homogénéité.
Variétés d’expressions pour les trois types de façades
Le système constructif est complété par une ossature porteuse en façade constituée de différents éléments préfabriqués en béton architectonique. Ces derniers ont été calculés et dessinés en collaboration étroite entre les concepteurs, l’entreprise de préfabrication et le poseur. Côté quai, aux niveaux quai et hall, la façade présente des poteaux polis teintés en vert, sur double hauteur. Ils intègrent des éléments encorbellements et des corniches préfabriquées teintées en brique à finition polie mate.
Chaque façade animée différemment
Aux étages courants, des niveaux 1 à 6, les poteaux teintés verts sont équipés de nez de poteaux en béton architectonique poli. En cœur d’îlot, les poteaux intérieurs sont en béton armé et les poutres allèges en béton sont recouvertes de bardeaux de terre cuite avec des linteaux en béton teinté brut et des pièces d’appui en terre cuite. Côté avenue, aux niveaux rez-de-chaussée et premier, la façade possède des poteaux galbés verts en béton architectonique poli et en encorbellement. La structure se complète de poutres allèges béton et de corniches en béton architectonique poli couleur brique.
Aux niveaux 2 à 6, les poteaux béton, en forme de gouttes d’eau, sont munis de corniches préfabriquées en béton teinté brique à finition désactivée. Ce panel d’éléments moulés en béton architectonique, à la fois décoratifs et pérennes, enrichit et anime chaque façade différemment.