Plus de 8 000 m
Après la fusion de Novalis et Taitbout en 2009, le groupe de protection sociale souhaitait créer un nouveau siège valorisant son image de marque. Pour mener à bien ce projet, le maître d’ouvrage a retenu la Sopic, promoteur immobilier, le cabinet Wilmotte & Associés, architecte du bâtiment, et Xolf, cabinet parisien d’architecture spécialisé dans le space planning et l’aménagement intérieur.
Implanté à Montreuil (93), le programme livré en juillet 2011 concerne 14 000 m
L’immeuble est certifié HQE - NF Bâtiment tertiaire - label THPE. Il est composé de deux volumes parallèles, légèrement décalés, revêtus de panneaux béton ou métalliques et formant des plateaux de bureaux de 12 à 18 m de large, séparés par un jardin. Ils sont reliés par une passerelle largement vitrée qui traverse l’espace vert et reçoit le noyau des ascenseurs vitrés. La structure de type poteaux-poutres et façades porteuses permet une plus grande fluidité des espaces et répond à l’évolutivité recherchée. Elle réduit les voiles béton au maximum, aménage des transparences et favorise l’éclairage naturel des espaces de travail.
Des contraintes acoustiques réduites
Le cabinet Xolf chargé de l’aménagement intérieur est intervenu en cours de chantier, avec des délais contraints (neuf mois d’études et trois mois de travaux). Et un objectif précis : procurer ouverture, lumière et transparence aux volumes. Il a ainsi conçu un environnement innovant en adaptant les lieux aux différentes façons de travailler (boxes confidentiels, zone ERP avec salles de réunion modulables, espace de convivialité, etc.). Une large place a été donnée à la lumière naturelle et à la couleur.
« Le cloisonnement des plateaux était inclus dans le marché initial de la Sopic. L’ensemble du bâtiment répond aux normes HQE mais, très vite, le client a eu l’impression de manquer de souplesse, explique Jean-Vincent Rischard, architecte et gérant de Xolf. Par exemple, l’acoustique exigée - plus de 40 dB sur ce projet - est beaucoup trop performante par rapport au besoin des entreprises. Un abaissement à 36/38 dB est largement suffisant pour obtenir une confidentialité entre deux bureaux. Le système de cloisonnement, certes très bon, était un véritable blockhaus, avec des bureaux totalement fermés. »
Xolf a donc revisité le projet et joué un rôle de conseil auprès de la Direction des ressources humaines. « Nous les avons accompagnés dans l’implantation détaillée des postes de travail, dans la démarche de définition de l’espace et les avons conseillés en matière de réglementation. Le promoteur, qui avait déjà le marché, a réalisé les bureaux fermés et nous, tous les bureaux ouverts ou séparatifs de l’open space, soit environ 8 000 m
Des armoires et boxes rythment les circulations
Les espaces de circulation vitrés sont ainsi rythmés par l’insertion d’armoires menuisées semi-hautes, réalisées sur mesure par Faber System, une menuiserie industrielle installée près de Nantes (44). « Un des éléments perturbants de l’open space, c’est le mouvement. Les cloisons en verre sablé permettent de protéger les circulations, et les armoires intégrées participent à l’abaissement acoustique », précise Jean-Vincent Rischard.
Autres éléments qui rompent la monotonie des longs couloirs (80 x 1,80 m) : cinq boxes équipés de porte coulissante, répartis en moyenne sur les plateaux, sont destinés à dynamiser l’espace des zones de bureaux et à séparer les services. Ces zones atypiques et colorées (voir encadré page précédente), appelées « Confidentiels » (H. 260 x l. 286 cm) permettent d’organiser des réunions de travail à deux ou trois personnes. « On a voulu donner aux boxes un esprit libre, comme un objet posé dans l’espace, mais en même temps on a dû traiter la ventilation, l’éclairage et l’isolation phonique. » Tous les boxes sont donc placés de façon à récupérer l’éclairage et la ventilation intégrée dans les faux plafonds (poutres froides).
« Il a été décidé de ne pas installer plus de onze postes de travail en séquencement. Un moyen d’alterner ainsi open space et bureau fermé ou salle de réunion, sans descendre sous 7 m
La couleur par petites touches
Le mobilier de bureau a fait l’objet d’un appel d’offres, puis des prototypes ont été soumis au vote des salariés avant d’être retenus. « L’aménagement fait partie du managérial. Aujourd’hui, nous travaillons beaucoup sur les espaces collaboratifs. Une des idées importantes dans ce type de projet est d’impliquer les salariés, qui doivent se sentir chez eux… », souligne Vincent Rischard.
Afin de faciliter la communication et les échanges au sein des plateaux, des lieux de convivialité ont été créés à tous les étages. Plus généralement, tous les espaces destinés aux échanges, aux rencontres (boxes confidentiels, zone dédiée au comité d’entreprise, restaurant…) ont été particulièrement bien traités, laissant une large place à la lumière naturelle et la couleur. Un choix motivé par un simple constat : « En moyenne, les salariés passent moins de 50 % de leur temps à leur poste de travail. Dans une entreprise, il y a beaucoup plus de temps d’échanges que de travail en solitaire… ».
À noter, enfin, que pour obtenir la certification HQE, outre l’enveloppe du bâtiment très performante (pourcentage vide/plein de façade, isolation par l’extérieur, stores extérieurs automatisées sur façades exposées…), 400 m