Anticipant largement l’exigence d’étanchéité à l’air, le CTICM a lancé depuis plusieurs années des campagnes de mesures, parallèlement à des tests sur l’isolation, dans les constructions métalliques. Les résultats de ces enquêtes ont permis de définir des solutions, afin de répondre aux exigencesde la nouvelle réglementation à laquelle le centre a participé.
Exigence fondamentale pour atteindre les niveaux de performance thermique fixés par la nouvelle réglementation RT 2012, l’étanchéité à l’air est un domaine qui semblait maîtrisé, mais dont la complexité, en conception comme en réalisation, apparaît désormais plus clairement. Le CTICM qui avait participé à l’élaboration de la nouvelle réglementation (notamment au travers des groupes GT 3-enveloppe et GT 11-applicateurs), est à l’origine des valeurs clés du coefficient Ubat, données dans les textes d’application, et d’une méthode d’évaluation thermique des lanterneaux. Mais depuis plusieurs années, le centre, en lien avec les industriels et les entreprises, avait largement anticipé la démarche et avait mené des campagnes, afin de valider les performances obtenues dans les constructions en acier. Cette série d’opérations a débuté par des campagnes de mesures faisant notamment appel à la thermographie, permettant de montrer que les constructions pourtant performantes servant de support, nécessitaient parfois de sensibles améliorations. Le travail mené dans la foulée a permis d’anticiper le nouveau dispositif en mettant au point des solutions techniques efficaces.
Bons résultats en surface courante
« C’est en gérant les ponts thermiques et la perméabilité à l’air, explique Amor Ben Larbi, ingénieur au CTICM, que l’on élimine tous les obstacles à l’obtention du BBC. Même si la RT 2012 module les exigences en fonction de l’usage du bâtiment, notre idée était de maîtriser ce qui, à l’époque, constituait l’exigence la plus forte : le BBC. De fait, c’était le bon niveau puisque nous sommes à la veille d’une application généralisée dès que l’ensemble des textes liés à l’arrêté du 26 octobre 2010 sera publié. »
D’une certaine façon, le secteur de l’acier bénéficie de son expérience dans le domaine des entrepôts frigorifiques où les niveaux d’isolation à atteindre sont très élevés. De fait, en partie courante, il n’est pas rare d’obtenir des Ubat de 0,2 à 0,25 en façade et de 0,15 en toiture. Restent évidemment les points singuliers essentiellement constitués par les jonctions entre parois. Si elles sont mal traitées, le métal peut devenir pénalisant. Ces points particuliers sont les jonctions en façades (et notamment les angles) et les jonctions façade-toiture au niveau de l’acrotère. Ce dernier point singulier est à surveiller avec d’autant plus d’attention qu’il fait souvent l’objet de marchés dans des lots séparés. C’est là que les campagnes de mesure ont montré les plus grandes faiblesses dans les réalisations antérieures. Il est vrai que les déperditions étaient souvent considérées comme participant à la ventilation mais « leur conception doit être désormais particulièrement travaillée, sinon on court le risque de désordres aux conséquences importantes », souligne Amor Ben Larbi.
Développementde solutions non-traditionnelles
Globalement, type d’ouvrage par type d’ouvrage, les solutions acier ont été validées pour les exigences de la RT 2012 en partie courante. Les panneaux sandwiches ne posent pas de problème du fait de leur conception ; les bardages double peau métallique apportent de bonnes réponses dès lors que les ponts thermiques sont traités aux lèvres des plateaux. Ces traitements nécessitent parfois de passer par des solutions non traditionnelles, telles que des fixations mécaniques ponctuelles pour l’isolant. Les solutions ont été étudiées avec différents organismes comme l’AQC. Reste à rédiger les règles de l’art. La publication d’un Guide est aussi prévue. L’ouvrage présentera les différentes solutions thermiques, acoustiques et bien sûr d’étanchéité à l’air « dont on doit encore élargir le champ des solutions », précise Amor Ben Larbi.
La solution passe par la pose d’un écran continu dont la mise en œuvre doit faire l’objet de la plus grande attention.
Reste enfin le travail à mener sur les lanterneaux. Les industriels qui ont été impliqués dans la recherche, apportent désormais des réponses aux nouvelles exigences. Le principe de la rupture de pont thermique est désormais bien exploité. Les costières sont agrandies pour s’adapter à des épaisseurs d’isolant de toiture plus importantes. Enfin, l’exploitation des qualités isolantes de certains matériaux pour les parties translucides a été développée. Au final un sérieux abaissement de la valeur du coefficient U.