Les parois intérieures du rez-de-chaussée ont été abattues afin de reconfigurer les espaces de vie. Les rails Placostyle ont été montés sur les murs périphériques pour servir de trame à la mousse projetée.
Encore confidentielle en France, mais employée depuis une vingtaine d’années au Canada, la mousse Icynene a été utilisée pour cette extension de maison individuelle.
À Laxou, près de Nancy (54), un pavillon traditionnel en briques et parpaings, avec toiture à pans inclinés, a fait l’objet d’un « lifting » lui conférant une allure plus contemporaine, avec toiture-terrasse.
Le propriétaire et maître d’ouvrage rêvait, en effet, d’une habitation originale : « Je ne voulais pas quelque chose de conventionnel, confirme ainsi ce dernier. Après avoir acheté cette maison, j’ai tout démoli moi-même (cloisons intérieures du premier niveau), en ne conservant que les façades avant et arrière ».
Pour la suite des opérations, le maître d’ouvrage s’est adjoint les services du cabinet a3d-archi. Spécialiste à la fois de l’extension-rénovation et de la construction BBC, l’architecte Alain Durand préconisa une surélévation en ossature bois, portant la surface habitable de 100 à 170 m2. Érigée après arasage des pans de toiture, l’ossature de cette surélévation se compose de montants en bois massif 145 x 45 mm pour les murs, de madriers 400 x 45 mm pour la toiture et de voiles de contreventement enpanneaux OSB.
L’opération ne s’est pas arrêtée là. Faisant d’une pierre deux coups, l’architecte a souhaité améliorer la performance énergétique de la maison. Il a pour cela porté son choix sur un produit encore peu banal : une mousse isolante ultra-expansive de fabrication canadienne.
Isolation de l’enveloppe : 17 cm
Sans forcément chercher à obtenir le label ad hoc, l’architecte cherchait à hisser la maison au niveau d’une rénovation BBC. Pour ce faire, il était crucial de soigner l’étanchéité de l’enveloppe. Et c’est le maître d’ouvrage qui lui a suggéré l’emploi d’une mousse isolante souple encore confidentielle en France. Cette mousse, répondant au nom commercial d’« Icynene LD-C-5 », s’applique par projection sous-pression, en phase aqueuse. Elle jouit d’une faculté d’expansion à la fois importante et rapide : une fois soufflée, elle atteint en quelques secondes un volume cent fois plus important. L’architecte a rapidement été séduit par ce produit : « C’était trop beau pour être vrai ! En effet, sans aller jusqu’à dire qu’il est écologique, il s’agit d’un produit a priori sain, car composé à 1 % d’extrait chimique sec, le reste étant de l’eau ». Le produit s’avère particulièrement pratique pour colmater les entrées d’air parasites au sein d’architectures complexes. Vétustes, les deux façades d’origine présentaient, en effet,de nombreux interstices.
Les murs en maçonnerie, ainsi que les parois en ossature bois – soit 230 m2 ou total – ont été enduits de 17 cm de cette mousse isolante. Il était question au départ de projeter la mousse directement sur les parois, du fait de son haut pouvoir d’adhérence. Alain Durand a toutefois préféré la pose préalable de châssis Placostyle en guise de trame. La mousse, qui se sera dilatée au-delà de l’épaisseur du châssis, aura été arasée avant le scellement par les plaques de plâtre.
La mousse Icynene LD-C-5 dispose également de propriétés intéressantes en terme d’acoustique. Une couche de 8 cm a été soufflée sous le plancher haut du rez-de-chaussée. Cette couche est séparée par un vide d’air d’une couche sous-jacente de laine de verre, avec scellement en plaque de plâtre. L’association mousse/air/laine de verre assure un effet masse-ressort-masse. L’épaisseur de mousse au plafond du niveau supérieur est de 30 cm.
L’opération de soufflage a été effectuée en quarante-huit heures par une entreprise spécialisée dans l’étanchéité à l’air. Toutefois, cette étape peut être intégrée au lot « plaquiste » ou « couvreur », pourvu que les entreprises concernées suivent une formation adaptée au produit. « À l’heure actuelle, neuf entreprises sont habilitées à appliquer ce produit. Elles sont localisées dans le quart Nord-Est, ainsi qu’en Ile-de-France », indique Isabelle Bonali, P-DG de Somari Diffusion, distributeur exclusif pour la France de la mousse Icynene.
L’apparente facilité, ainsi que la rapidité de mise en œuvre, peuvent constituer autant d’arguments supplémentaires en faveur de cette solution. Mais ils n’ont, semble-t-il, pas été déterminants sur ce chantier, à en croire Alain Durand : « Si l’intervenant chargé de projeter la mousse travaille en effet rapidement, le plaquiste doit de toute façon intervenir ensuite pour exécuter la finition. Sans parler des passages de gaines et de câbles à réaliser. Selon moi, le temps de mise en œuvre ne constitue pas un critère ».
