La technologie AEC VIZ sert à transmettre et à visualiser des objets en 3D sur Internet. Le format, conserve aux objets toute la précision de leur définition originelle. Hall : 5 - Stand : F37
© (Doc. Cesyam.)
Les énormes progrès dans les connaissances informatiques conjugués au développement de la puissance des ordinateurs démultiplient les possibilités d’applications pour les acteurs du BTP.
L’évolution d’Internet, associé au monde du bâtiment, passe par le développement de services tels que la gestion de projet, la mise en ligne des appels d’offres chantiers et leur réponse en ligne… Des maquettes numériques assurent le partage des données et le rapprochement des points de vue dès la conception autour d’un « projet virtuel ». Le multimédia apporte aux professionnels des applications novatrices et très conviviales liées au projet en cours de réalisation, et à l’évolution du bâtiment. Après la banalisation de la conception assistée par ordinateur (CAO), et des logiciels de modélisation ou d’aide à la décision, les produits informatiques touchent de plus en plus le chantier, la gestion du patrimoine, l’information et la formation des acteurs du bâtiment.
La gestion de projet se démocratise et s’applique aujourd’hui aux « petits marchés ». Auparavant, il était difficile d’utiliser ce genre de logiciels pour les marchés inférieurs à 3 millions d’euros. Aujourd’hui, ils se sont simplifiés et possèdent des concepts épurés. En terme de « réalité virtuelle » l’évolution s’est produite au niveau des « formats d’échanges ». Avant, le problème concernait la faible « portabilité » (transmission des fichiers par Internet) au niveau de la taille des fichiers. Particulièrement quand il s’agissait de fichiers en 3 dimensions transformés en films.
Des dessins 3D accessibles en ligne
Cette évolution donne la possibilité de « mettre en ligne » des fichiers de dessins (en 3 D) sans que ce dernier ne soit trop « lourd ». Les fichiers trop volumineux, plus longs à télécharger, ralentissent le travail de l’ordinateur et diminuent la productivité.
La dématérialisation des procédures d’appels d’offres fait suite à la nouvelle réforme des marchés publics qui obligera, à partir du 1er janvier 2005, l’acceptation des réponses transmises par voie électronique. Cette procédure améliore l’efficacité administrative des collectivités locales. Les services disponibles aujourd’hui « veillent » sur tous les appels d’offres publics et privés. Ils garantissent le téléchargement des dossiers de consultation des entreprises (DCE). Ce sont des services gratuits d’accès en ligne disponible 24h/24 et 7j/7.
Des DCE téléchargeables en formats natifs
La récupération du dossier devient automatique. Il est aussi possible de déposer son profil afin d’être averti de la publication d’un nouveau document. Les DCE électroniques contiennent toutes les pièces constitutives du dossier en formats natifs (.doc,.xls,.dwg,.pdf) et les plans, tous réutilisables après le téléchargement. Sur abonnement gratuit, ces services s’articulent au travers de la définition d’un profil d’intérêt des entreprises. Ces dernières reçoivent dans leur boîte aux lettres des messages les alertant dès qu’un DCE leur correspondant est publié. La recherche d’appels d’offres s’effectue par mots clés et/ou géographique avec des critères de sélection définis. En accès libre pour les appels d’offres ouverts et avec accès sécurisé pour les appels d’offres restreints. Des modules de téléchargement donnent la possibilité de prendre connaissance du contenu détaillé au préalable, et de les télécharger en une seule fois ou pièce par pièce. Un service automatique d’information des entreprises prévient, dès que des modifications interviennent sur certaines pièces, après publication.
Diffusion du savoir et de l’information
La diversité, le volume, la complexité et le rythme d’évolution des informations que les professionnels doivent maîtriser s’accentuent pour rester compétitifs. La gestion des connaissances, intra-entreprise et inter-communauté, constitue l’une des grandes tendances en matière de Ntic (Nouvelles technologies d’information et de communication) appliquées à la diffusion du savoir et de l’information. Surtout grâce à Internet, la gestion des connaissances dite en « réseau de connaissances », consiste à développer les solutions d’unification d’accès à des sources hétérogènes d’information. Cette méthode s’appuie sur de nombreuses technologies, dont la gestion électronique de documents, les agents intelligents de recherche, le traitement automatique du langage naturel, la recherche textuelle et le travail en groupe.
Le Centre scientifique et technique du bâtiment (Cstb) participe à cette révolution et s’attache à mettre les Ntic au service des professionnels de la construction. Utilisant les possibilités du multimédia et des réseaux, il prépare de nouveaux services et produits d’information, utilisables par tous les professionnels de la construction : interrogation en langage naturel de documents structurés, intégration du son et de l’image dans des banques de données, conception et réalisation de CD-Roms et de services Internet…
L’échange et le partage des informations techniques créées par les logiciels de CAO suivent un ensemble de règles et de méthodes. Chaque bâtiment est une œuvre unique où les différents corps de métier ne se rencontrent qu’une fois et possèdent chacun leur propre optique. Dans le secteur de la construction, à l’image des secteurs de l’automobile et de l’aéronautique, les standards d’échanges et de partage de données techniques Iso Step (normes internationales) aboutissent à l’utilisation de l’ingénierie simultanée. Ce standard assure le lien entre tous les logiciels du BTP : CAO, calcul thermique, calcul de structures, métré, estimation de coûts…
Une nouvelle forme de collaboration : « l’entreprise virtuelle »
Ainsi, tous les corps de métiers travaillent simultanément sur un même objet : le bâtiment, depuis sa conception jusqu’à sa réalisation voire sa maintenance.
Des plates-formes logicielles assurent la modélisation, la représentation, l’échange et le partage des données techniques générées tout au long du cycle de vie des projets de construction par les différents intervenants. Les modèles, les techniques et les outils issus de ces travaux visent une représentation sémantique des données techniques. Cette description joue un rôle fédérateur essentiel : l’ingénierie simultanée se substitue à l’ingénierie séquentielle pour des applications d’intelligence artificielle gérant la cohérence logique de volumes de données très importants.
Avec ces nouveaux outils, il est possible de livrer un cahier de suivi électronique du bâtiment, avec différents éléments comme la durabilité des matériaux, des modèles de vieillissement… Ces outils modifient les pratiques professionnelles et donnent naissance à une nouvelle forme de collaboration basée sur la notion « d’entreprise virtuelle ». Ce concept recouvre l’idée de regroupement d’acteurs indépendants (architectes, BET, entrepreneurs…) qui travaillent de manière effective comme s’ils appartenaient à la même structure. Cette organisation s’affranchit des difficultés rencontrées du fait de la dispersion géographique des partenaires, d’une part et, d’autre part, des différences de culture informatique (matériel, logiciels hétérogènes). « L’entreprise virtuelle » est créée à l’occasion d’un projet particulier.
Elle offre des potentialités de gestion du processus conception-réalisation d’un bâtiment, en prenant en charge les collaborations entre partenaires, les échanges de services, la diffusion de l’information. Le processus n’est pas prédéterminé mais fixé en fonction des spécificités de chaque projet et de chaque équipe de conception. Ainsi, il autorise les modes de fonctionnement les plus divers. Virtuelles, les réunions de projets peuvent se tenir à distance. Ce type de structuration s’appuie très largement sur les infrastructures des réseaux à haut débit. Les nouvelles plates-formes logicielles stockent les données, les partagent quels que soient les outils de CAO utilisés. Elles les sécurisent et accèdent aux données dispersées via Internet aussi facilement qu’à des données locales.
Un ouvrage fini avant le premier coup de pioche
L’arrivée de la représentation virtuelle (à réalité scientifique) a changé les rapports avec la maîtrise d’ouvrage, les utilisateurs et les exploitants des bâtiments. Dans une approche d’ingénierie concourante, le projet virtuel représente, de façon réaliste, une construction avant même que les fondations ne soient réalisées. La coopération entre maîtres d’ouvrage, architectes, ingénieurs, entrepreneurs est renforcée. Chacun visualise et évalue simultanément les incidences des partis architecturaux dès le début du processus de conception. C’est un nouvel outil de communication comme ont pu l’être par le passé les plans, les perspectives dessinées par les architectes, les maquettes… Comparée à la maquette, la représentation virtuelle offre de nouvelles capacités à l’architecte pour transmettre son projet et le faire partager. En facilitant l’explication, la modification des projets, cette technique est génératrice de gains de productivité. Cependant, elle impose de disposer de données certifiées scientifiquement. C’est-à-dire que le son doit être restitué tel que le micro l’enregistre, l’image telle qu’elle est restituée par l’œil ou l’appareil photographique calibré. Il faut disposer d’une représentation virtuelle objective.
Des perspectives intéressantes se dessinent pour la formalisation et l’application des réglementations. Mieux formulées donc mieux comprises, celles-ci seraient mieux appliquées et le bâtiment y gagnerait en qualité. En outre, des systèmes interactifs d’assistance à la mise en œuvre sont déjà envisageables. Grâce à l’image, l’architecte peut, par exemple, voir le résultat de la mise en œuvre d’un produit ou d’un composant dans des conditions particulières de lumière ou d’éclairage. Le composant n’est plus considéré seul au stade de la conception mais dans le cadre de l’ouvrage fini. Des systèmes de visioconférence sur ordinateurs ouvrent des perspectives pour l’organisation de réunions de chantiers à distance. Le téléphone mobile devient compatible avec Internet : comme il se déplace avec ses outils, l’architecte ou l’ingénieur se déplacera avec son « bureau électronique ». Enfin, Internet permet d’organiser des « groupements virtuels » d’entreprises ou d’artisans de corps de métiers complémentaires basés dans des localités différentes. Ceci permettra de mutualiser l’accès à des services extérieurs (juristes, assurances…) et de mettre en commun des informations sur les marchés, les clients… Cette nouvelle forme d’entreprise, caractérisée par des frais généraux très faibles, démultipliera l’accès à des services réservés jusqu’à présent à de grosses PME.