Depuis combien de temps louvoie-t-on autour de la Gestion technique du bâtiment (GTB) ?
Moult arguments plus ou moins fallacieux freinent le développement des systèmes de GTB : quelle rentabilité ? Dans quel but ? En a-t-on vraiment besoin ? C’est cher ! Mais le plus grave demeure le peu de connaissance de la filière à tout niveau : prescription, intégration et exploitation. Or, l’histoire montre que l’homme craint ce qu’il ne connaît pas… Et le moins que l’on puisse dire est que la filière est peu éduquée sur le sujet !
Or, le monde « Smart » arrive à grand pas avec dans son sillage des acteurs du monde de l’énergie et des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).
Et le Bâtiment, responsable de 42 % de la consommation d’énergie et de plus de 20 % des émissions de GES se trouve au cœur de la problématique. Les bâtiments vont devoir mieux connaître leur comportement et donner des informations fiables, en quantité et qualité suffisantes au monde extérieur. Dès lors, la GTB n’est plus une option, mais le moyen de récupérer les données techniques et d’usage du bâtiment et d’offrir une interface avec le monde extérieur : le liant entre le monde du Bâtiment et le monde Smart.
Cependant, la filière du bâtiment a des années de retard…
Le premier acteur à devoir se remettre en question est le prescripteur. Souvent, il ne maîtrise pas le sujet, il en a peur, de facto, confie la GTB au constructeur, ou l’adosse à un lot technique. D’ailleurs, faites une expérience simple : poussez la porte d’un prescripteur et demandez-lui de rencontrer ses ingénieurs CVC, courant fort… Il existe pléthore de personnel. Demandez ensuite son responsable GTB et attendez la réponse… Mais les constructeurs doivent également se remettre en question ! À vouloir garder le contrôle total, fournir la totalité du système en partant du capteur, de l’automate et du superviseur, ils freinent l’essor de la GTB. Qui peut se targuer d’être au top dans la totalité des métiers du second œuvre technique du bâtiment ?
Les réseaux de GTB doivent devenir hétérogènes en termes de marque, de fonction et de filière.
J’ose un parallèle avec l’informatique : quel client accepterait d’avoir une seule et unique marque de PC, avec des imprimantes de la même marque, le tout connecté avec des infrastructures IP de cette marque sans pouvoir mettre d’autres équipements, ou alors avec difficulté. Je vous vois sourire (voire rire) et pourtant c’est le quotidien des GTB !
Dans le monde « Smart » un effet de bord devient une problématique majeure : l’accès aux données bâtiment.
La myriade de solutions constructeurs diverses déployées en GTB rendent la donnée captive : elle n’est pas facilement exploitable par les acteurs de l’énergie et des NTIC. Mais si les constructeurs ne partagent pas la donnée, ces acteurs vont la prendre. Et quand on sait qu’ils sont plus gros que la plupart des constructeurs offreurs de GTB… Il faut absolument nourrir la totalité de l’écosystème et partager cette donnée de façon interopérable et sur des supports Ethernet favorisant les business model dans le Cloud.
Là encore, nous devons apprendre de l’histoire et de la révolution du monde de l’informatique.
Afin d’éviter les solutions propriétaires monomarque et pour partager les informations, un protocole standard interopérable est né : Ethernet. Initialement accompagnant les PC, il est in fine présent dans tout équipement désirant échanger des données. Ce standard a augmenté le marché, fait évoluer les habitudes et facilité le déploiement. La GTB se doit d’être connectée à ce média - avec des protocoles standard de GTB - et ainsi, devenir nativement connectable à Internet et ses plateformes de services. Les GTB doivent donc évoluer rapidement vers des solutions intégrées, multimanufacturier avec de vrais intégrateurs de systèmes indépendants et des sociétés “ offreurs de liant universel capable de connecter tout équipement sur toute supervision, mais également vers le monde extérieur à travers TCP/IP. En tant qu’offreur précurseur sur ce schéma je peux vous garantir que c’est une (r)évolution… Idéologique tout du moins !