Garages : des portes encadrées par un référentiel européen

En France, 80 % des maisons individuelles comportent un garage qui n’est pas utilisé exclusivement pour y ranger un véhicule. Pour suivre l’évolution de la fonction de cette « pièce annexe », les concepteurs intègrent la qualité de la porte de garage dans leurs projets. Cette évolution est maintenant ­encadrée par un nouveau référentiel ­européen.

Plusieurs types de portes existent : enroulables, basculantes débordantes ou non, à refoulement sous plafond, sectionnelles à déplacement vertical et sectionnelles à refoulement horizontal. De plus, un marché du remplacement des anciennes portes de garage se développe.

En effet, la technologie souvent périmée peut entraîner des risques pour la sécurité et causer des blessures. Par exemple, ces risques peuvent être engendrés par des câbles de traction de ­tablier saillants, par trop de jeu entre les panneaux d’une porte sectionnelle… En vigueur depuis le 1er mai 2005, la norme européenne EN 13241-1 envisage une protection plus efficace contre les blessures par pincement, coincement ou coupure, surtout chez les enfants. Elle ­chapeaute un ensemble de 19 normes – 16 normes CEN (Comité européen de normalisation) et 3 normes traitant de la sécurité électrique des motorisations – qui concernent les portes et barrières industrielles et de garage/ouvertures manuelles ou motorisées, sans caractéristiques coupe-feu, ni pare-fumée.

Blocage en cas d’obstacle

Les portes de garage doivent être équipées d’une sécurité anti-pincement, d’une protection latérale (contre l’accès des doigts entre le tablier de porte et le cadre dormant) et d’un dispositif de protection contre le rappel de porte. Les portes motorisées doivent également être pourvues d’un automatisme d’arrêt, qui les bloquent dès qu’elles ­rencontrent un obstacle. Cette norme permet aux consommateurs, ­fabricants, installateurs, organismes de contrôles et d’assurances d’avoir un référentiel unique qui précise pour toute l’Europe :

– la terminologie et la définition des termes utilisés dans la norme,

– la définition des essais de justification des performances ci-dessous,

– les critères de performance et de résistance des fermetures,

– les critères d’isolation acoustique et thermique,

– les critères d’installation, de ­sécurité mécanique et électrique,

– les critères d’utilisation du ­produit.

Sécurité des biens et des personnes

Depuis quelques années, la sécurité des personnes, la résistance au vent, l’isolation thermique et acoustique et la protection contre l’intrusion sont sérieusement prises en compte dans la conception des produits. Ces nouvelles exigences techniques et architecturales ouvrent la voie à de nouveaux types de portes, et notamment les portes sectionnelles. La technologie de ces dernières est issue de celle des portes industrielles. En permettant d’assurer un équilibrage précis du tablier et d’intégrer un dispositif de protection pour les doigts lors de leur manœuvre, les portes sectionnelles sont rassurantes car ­elles ­offrent toute sécurité, ­notamment aux enfants. De plus, elles sont d’un encombrement réduit, facilement motorisables et permettent de créer des effets esthétiques sur les tabliers.

Pour la sécurité des personnes, les systèmes parachutes sont obligatoires depuis trois ans sur les portes motorisées. Les articulations des composants du tablier sont dotées de système anti-pince-doigts efficaces aussi bien du côté extérieur que du côté intérieur. Les systèmes de motorisation doivent être munis d’une sécurité qui déclenche leur arrêt immédiat en cas d’obstacle d’objets ou de personnes. La norme exige que la motorisation sécurise les zones de fin d’ouverture et de fin de fermeture en réduisant le couple moteur et la vitesse de déplacement du ­tablier. Dans la zone de fonctionnement normal, le tablier peut ­arriver sur un obstacle avec une force dynamique de 140 daN au maximum. Dans les zones de fin de course, la force dynamique admissible imposée est au maximum de 40 daN (ou de 140 daN pour les portes/déplacement horizontal offrant un espace de 500 mm entre les bords de fermeture).

À considérer : la capacité d’isolation thermique

De plus, pour la sécurité des personnes, en cas de butée et d’arrêt sur un obstacle quelle que soit la position du tablier, la force statique doit être ramenée à 15 daN au maximum en moins de 0,75 seconde et retombée à 2,5 daN après 5 secondes. Cette seconde limitation n’est pas obligatoire lorsque la force dynamique ne dépasse pas 5 daN et que la porte puisse être ré-ouverte d’au moins 50 mm, sous l’action d’un effort inférieur à 5 daN. Lorsque le garage est exposé au vent, il est conseillé de choisir une porte dont l’ouverture laisse peu de prise à l’air et qui ne risque pas de bouger lors de l’utilisation. Pour évaluer la qualité de tenue au vent, la ­norme EN 12424 établit cinq classes de résistance à une pression différentielle. La classe 0 correspond à une pression différentielle inférieure à 45 daN/m2, soit à un vent de moins de 100 km/h. La classe 1 correspond à une pression de 45 daN/m2. Toute porte n’étant pas exposée en façade doit appartenir au moins à cette classe. La classe 2 correspond à une pression de 70 daN/m2, soit à un vent de 120 km/h. Lorsque qu’aucune exigence particulière n’est précisée, une porte installée en façade doit au moins être de cette classe. La classe 3 correspond à une pression de 100 daN/m2, soit à un vent de 150 km/h. Enfin, la classe 4 correspond à une pression supérieure à 100 daN/m2.

Une attention particulière est également portée sur la capacité d’isolation thermique de la porte de garage. Depuis ­novembre 2006, le coefficient de transmission thermique U (en W/m2.K) doit être communiqué aux maîtres d’ouvrage et aux utilisateurs. La norme européenne EN 12428 indique les exigences pour ces calculs de transmission thermique. L’isolation thermique des portes est réalisée de différentes manières. Les portes sectionnelles et basculantes sont constituées de panneaux ou de cassettes généralement en acier double paroi anticorrosion. Elles possèdent une âme en mousse polyuréthanne sans CFC de 20/40 mm d’épaisseur, avec des joints périphériques assurant une parfaite étanchéité à l’air. Les portes pliantes disposent de joints périphériques sur l’ouvrant et d’un seuil métallique.

Certificat de conformité aux normes

Les ­hublots de luminosité sont réalisés avec un double-vitrage d’au moins 16 mm d’épaisseur. Pour assurer la protection contre l’effraction, il est nécessaire de se référer à la norme EN V 1630 qui établit un lien entre les classes de résistance à l’effraction et les mesures de protection à adopter. En effet, le choix et l’installation d’une porte de garage sont basés sur l’hypothèse selon laquelle un risque d’effraction plus important nécessite des mesures plus sévères. Le matériel doit répondre à une classe de résistance (CR) plus élevée. Le cahier des charges type proposé dans la norme énumère, par matériau, les mesures mécaniques à prendre pour que cet élément réponde à la classe de résistance visée dans la norme euro­péenne. La classe de résistance CR 2 – définie dans la norme EN V 1627 – est exigée pratiquement pour tous les types de maisons individuelles.

Pour la protection contre l’intrusion, les portes sectionnelles sont équipées de fermetures avec deux ou trois points de verrouillage, les portes pliantes disposent d’une serrure à trois points de fermeture. Les systèmes motorisés ont un dispositif anti-intrusion par protection électronique de la ­position fermée et les télécommandes radio comportent un système de secret inviolable. Les hublots sont équipés de doubles-vitrages anti-effraction ou de grilles de défense. Ces informations techniques font l’objet d’un certificat de conformité aux normes, attribué par un organisme certificateur. Les produits doivent être marqués d’une étiquette identificatrice – sur un élément visible – avec le nom ou le logo du fabricant, le numéro du certificat et la classification attribuée en tant qu’indication des caractéristiques de sécurité du produit.