Neuf logements E2C1 Résidence, Pommiers (69).
© Troyes Habitat
Lancée début 2017, l'expérimentation E+C-, qui préfigure la future réglementation RE2020, voit tout juste ses premières opérations livrées. Retour sur quatre d'entre elles, portées par des bailleurs sociaux en région.
L'expérimentation E+C- ayant débuté début 2017, tous les bâtiments labellisés livrés à ce jour sont entrés dans la logique de labellisation en cours de route, dès la conception ou après la livraison. Or, « plus les acteurs sont impliqués tôt, plus on peut atteindre la performance facilement, en jouant sur le programme, le foncier, l'orientation, la compacité des bâtiments… », relate Stéphane Béranger, architecte sur le projet de Sarthe Habitat. Pour ces premières expériences E+C-, les bailleurs concernés y voyaient surtout un test. « Notre but était de prendre une opération classique de niveau RT2012 et de voir quel niveau nous pouvions obtenir », avoue Gilles Rollin, directeur de Troyes Habitat. Ces bailleurs étant de taille moyenne, il s'agissait aussi pour eux de peser dans la balance.
Pour rappel, les retours d'expérience peuvent être enregistrés sur une base volontaire sur la plateforme en ligne Bâtiment durable et seront pris en compte par la DHUP dans la préparation de la RE2020. « Si les gros bailleurs livrent des opérations très innovantes, nous avons intérêt à montrer ce que nous savons déjà bien faire de manière plus ordinaire pour que le futur cadre reste abordable », poursuit ce dernier. Ainsi, trois des quatre projets sont labellisés E2C1. Pour rappel, E1 correspond à un niveau RT -10 % et E2 à RT -20 %. « E3 s'approche du standard Passif avec un saut très significatif en termes de performance, et E4 correspond au niveau Bepos », rappelle Arnaud Juliand, AMO HQE sur l'opération de Sarthe Habitat
Quant aux aspects carbone, si le niveau C1 semble une formalité, l'obtention du C2 s'avère bien plus exigeante (favoriser les structures bois, enveloppe très bien conçues, énergies renouvelables). « Grâce à cette expérience, nous avons plus de repères pour faire évoluer petit à petit nos pratiques et celles de notre maîtrise d 'œuvre », conclut Alain Jossé, directeur développement d'Habitat HBVS.