FACADE Béton architectonique pour parois à vagues croisées

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FACADE Béton architectonique pour parois à vagues croisées

L’utilisation de panneaux béton à effet froissé et impressions d’ondulations anime les murs de l’extension du bassin d’essais des carènes et renforce l’identité du bâtiment. Détails.

Situé en périphérie de Nantes (44), dans l’enceinte de l’École centrale, un nouveau bâtiment a vu le jour, regroupant l’extension du bassin d’essais des carènes et la création d’un bassin de houle. Le réaménagement de l’entrée du premier a permis la liaison des deux éléments qui s’étendent désormais sur une surface de 2 881 m. Cette extension, inaugurée en décembre 2001, représente un investissement global de 3,51 millions d’euros : elle répond à la volonté des architectes de redonner au bassin d’essais des carènes « une certaine noblesse au même titre que le bâtiment de l’École ». Datant des années 1970, cet édifice avait pour dimensions 60 x 5 m. Agrandi de part et d’autre, il mesure aujourd’hui 148 x 5 m. Profond de 5 m, ce bassin sert à réaliser des essais de tractage de maquettes de bateaux, afin d’étudier la physique des fluides et le caré­nage. Au nord du bâtiment, sur une surface de 50 x 30 m s’étend le bassin de houle, de 5 à 10 m de profondeur. Les vagues simulées permettent l’analyse des effets de houle sur les coques de bateaux.

Ces deux volumes désormais associés sont couverts par une charpente métallique composée de poutrelles et de poteaux de type IPE (de 30 cm), les poteaux servant de support aux panneaux. En parties haute et basse et à chaque bord des panneaux, une croix métallique (de 17 cm) est incorporée. Chacune est boulonnée sur l’aile de l’IPE, par l’intermédiaire d’un « crapaud » (de 7 cm). Au joint horizontal des deux panneaux, un corbeau métallique doublé (de 8,5 x 8,5 cm) est soudé sur chaque poteau. Les panneaux hauts assemblés reposent ainsi sur les poteaux.

Béton de ciment gris teinté à l’oxyde de titane

Afin de procéder à divers essais, un prototype de panneau, assorti d’une portion de verrière, à échelle moitié, fut financé par le maître d’ouvrage, l’École centrale de Nantes, et réalisé en amont des études techniques.

Les panneaux du bassin des carènes, de 18 cm d’épaisseur, mesurent 7,63 x 3,09 m. Ils sont préfabriqués à plat dans des moules constitués de tables métalliques à revêtements en bois. Des feuilles de polyane fripées y sont agrafées en fond, pour donner l’aspect final froissé du parement tandis que des baguettes de formes sinusoïdales apportent les impressions de vagues. En complément, deux anneaux de type Artéon sont incorporés en partie haute des panneaux afin d’en faciliter la manutention lors du levage. Le coulage du béton avec adjonction d’oxyde de titane à pouvoir éclaircissant est suivi du ferrail­lage, avec la mise en place d’aciers suspendus, et du coulage du béton de masse. Après repos, les panneaux de 10,18 tonnes sont classiquement décoffrés par levage et livrés sur chantier.

Au montage, l’assemblage de deux panneaux superposés est assuré par un regingeot béton. Une platine de rejet d’eau est insérée au droit du joint. Ce dispositif garantit l’étanchéité horizontale. L’étanchéité verticale est, quant à elle, assurée par l’encastrement, dans les deux panneaux, d’un profil P71 CN (Couvraneuf). Les angles sont finis par une coupe d’onglet type « bec d’oiseau ». L’ensemble de la surface est protégé in fine par un produit antigraffiti. Les parois ainsi constituées sont doublées sur l’intérieur par des panneaux d’isolant en laine de roche. Des plateaux métalliques d’une portée de 7 m sont fixés de poteau à poteau. Le mur ne présente aucun percement, par souci de confidentialité.

Boîte suspendue dans une lumière bleutée

Les panneaux ne reposent pas au sol. Un filet translucide en verre feuilleté, en retrait, sert de soubassement. Il accentue l’impression de « boîte suspendue », souhaitée par les architectes. Et la notion de « double échelle de lecture » enrichit la perception de l’édifice. De loin, l’effet de vagues est symbolisé par les doubles lignes croisées. Un rappel du logo de l’École. De près, le clapotis de l’eau surgit au travers d’une succession de lignes discontinues. A ces référence maritimes s’ajoute la projection irréelle d’une lumière bleue, issue de l’auvent vitré, sur l’ensemble du linéaire.

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