Exploitation : un métier nouveau dans le Bâtiment ? Pas vraiment. Mais comme Monsieur Jourdain avec la prose, d’aucuns pratiquaient l’exploitation sans le savoir. Ou plutôt sans le faire savoir.
Mais voilà qu’il faut désormais faire vite, car ça chauffe, pour paraphraser le slogan d’une campagne de l’Ademe. Le parc existant, si gourmand en énergie, devient alors l’objet d’une attention toute particulière.
Question : comment faire pour que les bâtiments ne consomment pas plus qu’ils ne le devraient (ce qui serait déjà un progrès tangible) ? Réponse : les entretenir. Au sens le plus large possible, enveloppe, équipements techniques et aménagement. Le métier de l’exploitation - dont le terme encore neuf recèle plusieurs acceptions comme maintenance préventive, entretien, voire fourniture d’énergie - trouve alors sa place sur le devant de la scène.
Pour les Cahiers techniques, ce métier constitue le troisième volet de la technique des bâtiments, à la suite de la conception et de la mise en œuvre. Sa technicité n’a rien à envier à ceux qui le précèdent dans la chronologie d’un ouvrage. Sa prise en compte dès la conception deviendra, d’ailleurs, un facteur décisif de performance du bâtiment, à l’aune de son analyse de cycle de vie.
Comme vous le verrez dans ce dossier, exploiter est un métier qui nécessite des compétences multiples (p. 52). Pour aider les professionnels, plusieurs outils logiciels existent déjà (p. 58). Tandis que baissent les consommations de chauffage, l’exploitation de l’éclairage devient prépondérante (p. 62). Enfin, la prise en compte des équipements de GTB déjà installés pose quelques soucis et nécessite des compétences spécifiques (p. 66). Elles sont pourtant le gage d’une consommation maîtrisée, préliminaire nécessaire à une baisse tant attendue.