Exploitation augmentée pour bâtiment connecté

Stéphanie Obadia

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Exploitation augmentée pour bâtiment connecté

Le système Building Data Factory de Vinci stocke et traite toutes les données techniques et servicielles du bâtiment.

© S. Obadia

BIM, IoT, GMAO… Le pilotage et l'exploitation du bâtiment profitent des avancées du numérique. La solution Building Data Factory de Vinci Facilities est un bon exemple des nouveaux systèmes de gestion globale.

Vinci Facilities, du groupe Vinci Energies, propose de nouvelles solutions et services pour optimiser les espaces et le bien-être des occupants d'un bâtiment en exploitation, mais aussi sa performance technique et énergétique. Ainsi, sa solution baptisée Building Data Factory stocke, agrège et corrèle toutes les données du bâtiment issues du BIM, de la gestion technique du bâtiment (GTB), des outils de pilotage énergétique, des portails clients, des objets connectés (IoT, pour Internet of things), de la gestion de maintenance assistée par ordinateur (GMAO), etc. Il intègre également l'analyse de données dynamiques, le benchmark, le prédictif… « Ce système de gestion et d 'analyse de données permet d 'améliorer le pilotage de l'ensemble des activités techniques et servicielles dans le bâtiment et rendra concret l'exploitation des bâtiments intelligents de demain », explique Philippe Conus, directeur de la marque Vinci Facilities.

Composer avec différents formats

L'une des difficultés à la mise en place de ce système a consisté à se connecter à la plupart des outils du marché (GMAO, GTB, outils de gestion des espaces…) et à mettre en place des passerelles pour que les différents formats soient exploitables et utiles. « Il y a deux mondes : celui de la GTB et celui des objets connectés. Tout ceci converge en un nombre considérable de données qu' il faut traiter et rassembler sur une même plateforme. C 'est ce que permet notre Building Data Factory. » Vinci Facilities a ainsi travaillé en partenariat avec son client historique Thales pour coupler les outils de la GTB, puis de la GMAO à la maquette numérique de l'ensemble tertiaire Helios, à Vélizy-Villacoublay (Yvelines). Cette expérience a déjà fait des émules, puisque les enseignements tirés ont été mis en œuvre sur le site de Thales à Mérignac, livré fin 2016.



Qui dit « maintenance augmentée » dit aussi réalité augmentée ou immersive pour la réalisation des espaces de travail ou la maintenance.

Piloter plusieurs sites en temps réel

En parallèle, une interface connectée à la Building Data Factory appelée Hypervision est développée avec Thales depuis décembre dernier. Elle permet aux agents de maintenance de piloter et d'ajuster en temps réel des prestations sur plusieurs sites : monitoring des énergies, GTB, gestion des stocks de pièces de rechange et des expertises techniques, IoT, et va même jusqu'à mesurer le taux de satisfaction des utilisateurs.

La maquette numérique est bien sûr recommandée pour assurer « une maintenance augmentée ». Elle est connectée aux objets (remontée des infos dynamiques), à la GTB et aux outils de gestion des espaces (exemple : Jooxter). Elle prend également en compte les environnements de travail ( space planning et space management) en approche immersive (réalité virtuelle et réalité augmentée). « C 'est moins de temps passé en interventions techniques, plus de confort pour les occupants, plus d 'autonomie pour les opérateurs, une précision accrue dans le chiffrage des prestations et des travaux, un suivi plus fin des installations techniques, précise Mathieu Rigaud, responsable des projets d'innovation BIM FM chez Vinci Facilities. Jusqu'à présent, un technicien qui reçoit un ticket indiquant qu'un luminaire est en panne doit se déplacer sur le site, identifier l ' équipement concerné, le démonter, retourner chercher la bonne référence dans son stock, puis revenir installer l ' équipement. » Désormais, grâce au BIM, il identifie avant de se déplacer l'équipement concerné, sa référence et le nombre de modèles dont il dispose en stock. Lorsqu'il se déplace, il sait précisément où il va et dispose déjà du matériel nécessaire au remplacement de la pièce. À terme, l'interface BIM pourra se connecter à la GTB et l'IoT pour permettre un pilotage des sites directement via la plateforme en temps réel. « Pour aller plus loin sur la gestion des équipements, nous travaillons aussi avec les syndicats d ' industriels, à l'instar du Gimelec, pour disposer d ' informations sur les références produits, leurs mises à jour et particularités techniques, directement dans leurs bases de données. »

Superviser 1 000 bâtiments d'ici fin 2018

L'interface Hypervision réalise aujourd'hui le suivi de l'activité de l'ensemble des 55 sites de Thales en France et d'une vingtaine d'autres clients, comme le Crédit agricole. « L'hyperviseur propose une vue globale de tous les sites et une vue détaillée d'un site par un simple clic.

L'outil informatique organise les informations en trois niveaux : un volet de navigation, une carte pour localiser les bâtiments et un fil d'information avec les alertes », détaille Julien Delbecchi, responsable d'équipe chez Vinci Energie Information System. L'investissement pour mettre au point l'hyperviseur dépasse le million d'euros. Vinci Facilities a pour objectif de superviser ainsi 1 000 sites d'ici à la fin de l'année.

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