Vue perspective et plan du rez-de-chaussée du château de Berny par François Mansart (dessin contractuel, 1623).
© Archives nationales/ Carole Bauer
Jusqu’au 12 mars, les Archives nationales (Paris) se penchent, à travers l’exposition « Dessiner pour bâtir », sur le métier d’architecte au XVIIe siècle.
Rassemblant près de deux cents œuvres, cette exposition met notamment en lumière la manière dont le statut du maître d’œuvre a longtemps oscillé entre celui de concepteur dessinateur et celui de conducteur de chantier ̶ allant jusqu’à concurrencer les maîtres maçons ou charpentiers dans leurs prérogatives. La profession n’étant alors pas réglementée, elle comptait aussi des théoriciens et des scientifiques, comme Claude Perrault, médecin, anatomiste et auteur de la colonnade de la façade orientale du Louvre. « La création de l’Académie royale d’architecture par Louis XIV en 1671 a été un jalon essentiel dans la professionnalisation de l’architecte, dans la mesure où elle dispensait un enseignement, souligne Alexandre Gady, l’un des commissaires de l’exposition. De même, l’existence d’un corpus de dessins (plans, coupes, élévations…), qui augmente dans la seconde moitié du siècle, atteste du développement des « agences » au sens contemporain du terme ; ces documents étaient probablement l’œuvre des collaborateurs de l’atelier. » Ils démontrent par ailleurs que l’ingénierie constructive était à cette époque le fait de l’architecte, ce qui ne changera qu’au XIXe siècle…