Esthétique, technicité et environnement influencent les finitions

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Esthétique, technicité et environnement influencent les finitions

Ciment, mortier, béton, brique… sur fonds neufs et anciens et sur les fonds difficiles (poreux ou pulvérulents), les peintures de façades issues de la résine nouvelle génération Hydro Pliolite s’adaptent à tous les supports grâce à une très bonne microporosité. (Doc. Sigma Coatings.)

Influence seventies, ­profusion de couleurs, motifs géométriques, décors métallisés ­épurés ou aux matières naturelles, les produits et systèmes dédiés à la finition et à la décoration affichent une prodigalité décorative qui cache nombre de contraintes environnementales.

S’il ne fallait choisir qu’un seul exemple parmi les tendances dans le monde de la finition décoration, ce pourrait être celui des résines de sol. Ces produits très techniques affichent une variété décorative qui ouvre leurs domaines d’application. Très prisées dans les parkings, les sols industriels, les magasins, les ­garages, ou encore les circulations dans l’habitat collectif et, de plus en plus, dans l’individuel, ces résines regroupent un ensemble de produits extrêmement variés, tant dans leur composition que dans leurs propriétés mécaniques. Parmi les divers critères de choix, notons leur résistance aux chocs, aux agressions chimiques, à l’abrasion ou encore la rapidité de mise en service, la facilité d’entretien, leurs propriétés antidérapantes sans oublier l’esthétique.

Autant d’options auxquelles les ­fabricants répondent à travers le développement de quantité de systèmes qui se regroupent en trois grandes familles de liants : les époxydiques, les polyuréthannes et les méthacrylates. Une quatrième famille – les polyesters – est encore très peu utilisée. Au chapitre des prospectives, une nouvelle technologie à base de PET (polyéthylène téréphtalate) est sur le point d’apparaître. Ces ­revêtements seront fabriqués à ­partir de bouteilles plastiques recyclées ou avec d’autres produits issus de cette même filière.

L’industrie plébiscite les sols coulés

Chaque liant résine possède ses caractéristiques. Par exemple, les polyuréthannes présentent une plus grande élasticité, alors que les « époxy » sont plus durs et, par conséquent, plus résistants. De leur côté, les méthacrylates, qui se distinguent par leur puissante odeur, ont un temps de prise très rapide. Leur intérêt s’explique notamment par de nouvelles réglementations en matière d’hygiène. Ainsi, les sols coulés font une percée remarquée et continuent leur avancée dans l’industrie alimentaire et dans l’élevage – on les trouve, par exemple, dans les salles de traite. Absentes de la décoration il y a encore quelques années, les résines sont maintenant très appréciées dans l’habitat, les commerces, les galeries ­commer­ciales, les musées ou les restaurants. Les prescripteurs ne leur trouvent désormais que des qualités. De leur côté, les industriels ont développé une offre en rapport avec cette nouvelle demande. Dans ces domaines, ce sont à la fois les critères de résistance et de souplesse (absence de joints), d’esthétique (nuancier RAL) et de créativité (personnalisation des décors) qui sont recherchés. Seul point noir, le manque cruel d’applicateurs qui oblige souvent les maîtres d’ouvrage à se détourner de cette technique qui devrait faire prochainement l’objet d’une norme DTU (voir encadré).

Leur domaine de prédilection reste encore l’industrie et les parkings en réhabilitation et en construction neuve. Dans des secteurs plus spécifiques (salles blanches, industrie des explosifs, industrie chimique, industrie nucléaire ou encore stations d’épuration et de traitements des déchets) les sols coulés apportent une meilleure répartition des contraintes, une résistance à la fissuration du support et une insensibilité aux produits chimiques (acides, bases...). Il existe également une niche pour l’encapsulage des sols en dalles plastiques contenant des particules d’amiante ou collées avec des colles à base d’amiante. La législation permet, en effet, de recouvrir ces sols avec un système résine.

Généralisation des sous-couches acoustiques

Comme les sols en résine, les revêtements de sols souples, moquettes, tapis, aiguilletés, sols PVC, linoléums suivent la tendance générale: esthétisme, technicité et qualité ­environnementale. Une tendance qui va de pair avec la durabilité, ­rapidité et facilité de pose et ­d’entretien. Peu visible mais tout aussi importante, la capacité de recyclage après usage. Qu’il s’agisse de PVC, moquettes ou linoléum, les filières de recyclage ne sont toujours pas véritablement en place et les coûts très élevés freinent la ­démarche.

Quel que soit le type de revêtement, la valorisation des produits passe par une adéquation avec les besoins en termes de trafic, de résistance à l’usure ou au poinçonnement. S’y adjoint une intégration systématique des sous-couches acoustiques (mousse d’envers avec les revêtements en polyuréthanne).

Esthétiquement, tout est possible ou presque pour satisfaire le client, via des techniques d’impression toujours plus sophistiquées. D’où une profusion de couleurs, des aspects marbrés avec cabochons ou non, des décors imitation bois ou carrelage, des effets de matière, des couches d’usure transparentes ou encore des incrustations de métal. Sans oublier les décors personnalisés (type logos) ou, très à la mode, la séparation des espaces de circulation par des cheminements de couleurs différentes ou des incrustations. Dans ce domaine, les fabricants, à l’instar des autres secteurs de la décoration, parlent de collections et font ­appel à des designers pour afficher la différence. Le but : reconquérir des parts de marché sur les carrelages, parquets et stratifiés, lesquels ont manifestement toujours le vent en poupe.

Carrelage : une profusion d’imitations

Grâce à une excellente image auprès des prescripteurs et des maîtres d’ouvrage en quête d’authenticité et de naturel, parquets et stratifiés sont, en effet, devenus les valeurs sûres de la décoration en tout lieu. Les stratifiés représentant à eux seuls plus de 15 % du marché actuel des revêtements de sols. Si l’aspect ­environnemental n’explique pas cette réussite à lui seul, la qualité des produits proposés et les facilités de pose y contribuent largement. La généralisation des assemblages à verrouillage sans colle et la quasi-­généralisation de la pose flottante a favorisé et confortent encore leur succès. Lames larges vieillies à ­l’ancienne, bois noueux pour les parquets, large palette de couleurs et d’aspects pour les stratifiés… une profusion qui s’accompagne d’une normalisation des produits et d’un respect de l’environnement, via l’emploi de bois provenant de forêts gérées durablement.

Pour le carrelage, c’est le sud de ­l’Europe, surtout l’Espagne, qui tient le haut du pavé. Carreaux pressés, émaillés, grès cérame fin vitrifié, imitations métal, textile, pierre, béton ou bois, incrustations, relief et texture, décors psychédéliques inspirés des années soixante-dix… ­difficile de ne pas trouver carrelage à son goût !

Le haut du podium est occupé par les carreaux de grès cérame, en raison de leur résistance mécanique ­intrinsèque. Les imitations terre cuite, pierre naturelle ou travertin, ­cèdent la place aux effets métalliques, bois (parquets et parquets céramique, bois clairs ou lasurés, parquets stratifiés) et textile (toile de jute, coco tressé, tissus). De même, droits ou à chevrons, les reliefs se retrouvent en petits et grands formats pour des carreaux murs ou sols, tels les carreaux plein format à relief imitation métal, en format 10 x 10 cm, ou sol métallisé en grand format.

Pour les coloris, les couleurs ­claires (blanc, blanc cassé et, dans une moindre mesure, marron beige et grisés) sont largement concurrencées par les couleurs vives tels que rouge, vert pomme, mauve ou encore bleu. Autant de coloris qui seront associés à des formes géométriques ou à des motifs abstraits et floraux.

L’heure est aux moyens (30 x 30 cm), grands (40 x 40, 45 x 45, 50 x 50, 30 x 90 cm…) ou très grands formats : 45 x 90, 60 x 60 ou 60 x 120 cm jusqu’à 100 x 300 cm ! Des dimensions rendues possibles grâce aux avancées technologiques dans les modes de fabrication. Pour le poseur, ces grands formats impliquent une préparation des sols plus importante en termes de planéité du support et une pose technique plus rigoureuse. À noter, ces carreaux ne s’avèrent pas toujours faciles à mettre en œuvre. Et ce, même avec une bonne préparation de sol, d’autant que ces produits ne sont pas prévus par les documents de références des professionnels (DTU). À l’inverse, les formats rectangulaires et les petits carreaux (15 x 15, 20 x 20 cm), s’ils conservent quelques adeptes, ont toutefois un succès ­moindre.

Techniques industrielles en béton décoratif

Au sol et sur les murs, le béton ­apparent se banalise. Il existe désormais de nombreux systèmes décoratifs dérivés des sols industriels qui ­garantissent durabilité, résistance et facilité d’entretien. Tous reposent sur le même principe d’application, à savoir la mise en œuvre d’une succession de produits. Le plus souvent, il s’agit d’un durcisseur coloré à base de quartz déposé sur la chape de béton frais, des patines constituées de sels métalliques acides qui vont légèrement attaquer le béton en l’imprégnant d’une couleur complémentaire, d’un fixateur destiné à régulariser l’absorption du support et enfin d’une cire. Cette dernière fait office de couche d’usure ­bouche-­pores. Antitaches, elle peut être renouvelée comme une cire de parquet, afin de retrouver l’aspect du neuf.

D’autres solutions permettent d’obtenir le rendu ciré. De faible épaisseur (jusqu’à 1 mm), elles peuvent s’appliquer sur tout support en rénovation. Les bétons teintés dans la masse sont plus facilement réalisables dans le neuf ou lors d’une rénovation lourde. Il est possible, par exemple, de les mettre en œuvre sur des carrelages scellés, à condition d’utiliser un primaire d’accrochage spécifique. Ces techniques sont généralement compatibles avec les chapes mortier ou « anhydrites » recouvrant le plancher chauffant (à vérifier toutefois avec le fabricant).

Sur un sol neuf, il se coule sur une chape primaire en béton parfaitement plane, condition impérative pour une application réussie. Autre point indispensable, une bonne préparation du support : surface parfaitement propre, sèche et non-contaminée (sables, poussières, vernis, produits de cure, etc.) et grenaillage ou sablage des surfaces peintes ou vernies pour retrouver la surface d’origine. Attention, les décapants chimiques et acides sont fortement déconseillés, car des résidus invisibles peuvent modifier l’adhérence du produit. À noter, les bétons fibrés à ultra-hautes-performances sont également utilisés pour réaliser des panneaux muraux ou des éléments de mobilier, particulièrement dans la salle de bains : vasques, ­baignoires…

Peinture: dernière ligne droite pour sa mise au vert

Les industriels de la peinture ont désormais revu la quasi-totalité de leurs gammes de manière à ce que leurs produits soient en phase avec les contraintes réglementaires extrêmement sévères. Une obligation pour eux puisque l’échéance 2010 se rapproche. Rappelons que la directive européenne 2004/42/CE, relative « à la réduction des émissions de composés organiques volatils (COV) dus à l’utilisation de solvants organiques dans certains vernis et peintures », a fixé cette échéance pour diminuer de moitié la teneur de COV dans les peintures par rapport à celle de 1990.

Aujourd’hui, les fabricants ont intégré cette nouvelle donne et n’hésitent plus à communiquer sur leurs nouveaux produits. Ils ont recours aux grands moyens en présentant une grande variété de systèmes de peinture intérieure en phase aqueuse, estampillés ou non NF Environnement. Une nouvelle génération qui s’applique aux peintures d’entretien, peintures à effet et laques décoratives y compris aux laques brillantes.

En peintures et lasures bois, le ­passage aux phases aqueuses est en cours. Néanmoins, le frein psychologique qui refuse l’idée de « déposer de l’eau » sur du bois, perdure. Ces produits sont pourtant aussi ­performants, voire plus efficaces en termes de recouvrement et de protection. Avec les avantages inhérents aux formulations en phase aqueuse : pas ou peu d’odeur, temps de séchage réduit autorisant deux passes en une journée. Ces peintures gardent une grande efficacité associée à une plus grande durabilité – jusqu’à dix ans. La plupart disposent, en outre, de très bonnes propriétés hydrofuges, anti-ultraviolets, fongicides, insecticides et algicides.

Nombreux coloris, nouveaux aspects griffés ou blanchis par exemple, les lasures d’imprégnation et de finition s’imposent naturellement à l’intérieur comme à l’extérieur. Leur mise en œuvre se trouve facilitée par la quasi-systématisation des produits gélifiés. Autre tendance forte, le développement des lasures opaques. À mi-chemin entre lasures et peintures, elles contiennent davantage de pigments colorés, possèdent un aspect satiné, tout en conservant une légère transparence.

Des gammes de lasures béton

En façade, les peintures ont acquis une maturité leur permettant de passer le cap 2010 sans difficultés, puisque les formulations correspondent déjà à la norme. Ainsi, les fabricants s’activent et peaufinent leurs gammes, via la mise en place de lignes de produits cohérentes qui offrent des solutions techniques et décoratives dans toute la variété des systèmes de protection : peintures et revêtements décoratifs (RPE, RSE), lasures, badigeons, systèmes d’imperméabilité…

Cela passe, par exemple, par une généralisation des gammes à base de résines siloxanes, mais surtout par le développement, depuis quelques années, de produits à base de résine hydro-pliolite. Lesquelles réunissent les avantages des peintures en phase aqueuse et les performances des peintures pliolites solvantées. Toujours en façade, on note l’arrivée de produits dédiés à la rénovation des RPE. Le besoin est, en effet, bien réel face aux désordres susceptibles de survenir, tels que les microcraquelures ou le blocage de la perméance avec des produits inadaptés. D’une grande souplesse, ces produits ne gênent en rien la respiration du support.

Pour les bétons, se développe à l’extérieur – et pourquoi pas à l’intérieur – toute une gamme de lasures en décoration. Outre leur fonction de protection, leur objectif est indéniablement de valoriser le béton. Il s’agit de systèmes décoratifs à part entière, adaptés aux bétons bruts de décoffrage ou architectoniques. De classe D1, ils forment, tout en imprégnant le support, un léger film imperméable microporeux. Leur mise en œuvre assure une barrière étanche et durable contre la pénétration des eaux de ruissellement et offre une protection contre les salissures. Certaines de ces lasures sont de plus antigrafitti.

Retour de la chaux aérienne

Se multiplient également les gammes tournées vers le bâti ancien. Ces produits, à base de chaux et de silicate de potassium (badigeon, revêtement minéral, système décoratif, peinture organo-chaulée…), bénéficient d’une grande perméabilité à la vapeur d’eau et d’un rendu chromatique très proche de celui des édifices anciens.

Dans tous les cas, à l’intérieur ou à l’extérieur, les enduits à la chaux ont la cote. Il suffit pour s’en convaincre de jeter un œil sur les magazines de décoration. Les maîtres d’ouvrage sont de plus en plus demandeurs, et pas seulement pour un simple enduit mince. Le stuc et le tadelack, enduits haut de gamme s’il en est, trouvent de plus en plus d’amateurs.

Les fabricants, eux non plus, ne s’y sont pas trompés en élargissant leur offre. Celle-ci porte désormais à la fois sur des produits prêts à l’emploi qui ont l’avantage d’apporter une qualité constante, ou sur des chaux spécifiques et de qualité supérieure qui rentrent dans la composition des enduits réalisés in situ. Car dans ce domaine, le sur mesure plaît ­davantage.

Pour réaliser ces enduits, c’est la chaux aérienne qui a la préférence des experts. En effet, ses caractéristiques d’ouvrabilité et de souplesse font qu’elle est totalement adaptée à une mise en œuvre de qualité et surtout à une bonne respiration du support.

Pour répondre à cette demande, les fabricants ont fait des efforts considérables pour cerner davantage les besoins des entreprises et adapter leur outil industriel en conséquence. Ils ont modernisé leurs centres de production de façon à fabriquer des chaux plus régulières et de meilleure qualité. Ils ont également étudié de près le marché de manière à définir plus précisément les attentes des professionnels. Cette démarche conduit, par exemple, à la fabrication de chaux très blanches, qui mettent en évidence les teintes des sables locaux et leurs nuances dans les enduits, ou alors des chaux spécifiques à la projection de chanvre et de chaux.

Papier peint : le retour

Quel que soit le type d’enduit, et comme dans tous les travaux de décoration, la préparation des supports et les travaux préparatoires en général s’avèrent primordiaux. Ce sont eux qui déterminent la réussite du chantier. Il est possible de mettre en place ces enduits sur tout type de support. Une seule condition : créer une couche d’accroche mécanique.

C’est aussi, sur les murs, le grand retour du papier peint. Cet univers a connu plusieurs évolutions importantes ces dernières années.

Sur le plan technique, c’est l’avènement des intissés (ou non-tissé). Cette matière a conquis par ses qualités de mise en œuvre (moins de préparation des supports, encollage direct, manipulation facile sans déchirure, repositionnement facile, infroissable, 50 % de gain de temps dans la mise en œuvre…).

Au chapitre décoratif, c’est le grand retour des motifs forts et colorés. Les stylistes et créateurs se sont emparés de la matière et ont réalisé un gros travail de renouvellement de l’offre. Résultat : un foisonnement de décors inspirés de thèmes aussi variés que la télévision, la mode, la haute couture et le luxe.

Précieux, élégant, voire totalement design, des couleurs aux décors en passant par les textures et les matériaux, le papier peint s’est offert une jolie cure de jouvence. Changement également dans les modes de pose : en panneaux, en lés horizontaux ou verticaux, en jouant sur l’association de motifs et de couleurs.

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