1. Réseau de chaleur urbain2. Centrale géothermale3. Puits de production4. Aquifère profond5. Puits de réinjection
Grâce au gisement de la région, les bailleurs sociaux franciliens peuvent recourir à la géothermie pour alimenter leurs réseaux de chaleur à plus de 50 % d’énergie renouvelable et réduire les charges des locataires. Illustration à Orly, dans le département du Val-de-Marne.
La région Île-de-France est dotée d’un des plus importants gisements en chaleur d’origine géothermique, de par la présence de plusieurs nappes aquifères dans son sous-sol, à plusieurs centaines de mètres de profondeur. C’est la raison pour laquelle la région compte la plupart des forages encore exploités.
Mis en service dans les années 80 pour la grande majorité, ces forages n’ont toutefois pas vu leur nombre augmenter. À l’orée des années 2000, la commune d’Orly a été l’une des premières à reconsidérer cette option, avec le soutien de l’Ademe. Sous l’impulsion de l’Opac du Val-de-Marne (aujourd’hui dénommée « Valophis »), la possibilité de réaliser un nouveau « doublet » (un puits d’extraction associé à un puits de réinjection) a été étudiée. Ce projet visait à remplacer un doublet existant, le doublet du Nouvelet, mis en service en 1986, défectueux depuis 2005. Les futurs puits devaient être forés sur ce même site du Nouvelet et devaient faire passer le débit maximal autorisé de 250 à 300 m3/h. Comme le doublet existant, le nouveau doublet exploiterait une nappe aquifère présente dans la couche géologique du Dogger, à 1 800 mètres de profondeur. Les travaux ont débuté en juillet 2007 et la mise en service du nouveau doublet est survenue en février 2008.
Baisse des charges de 10 %
Puisée à 75 °C, l’eau de la nappe du Dogger est acheminée vers la centrale alimentant le réseau de chaleur de la Ville d’Orly. Quelque 8 000 équivalents-logements – dont 5 500 logements sociaux – y sont raccordés, répartis sur Orly et la commune voisine de Choisy-le-Roi (94). Disposant d’une puissance de 41 MW, ce réseau de chaleur produit annuellement quelque 76 000 MWh pour les besoins de chauffage et d’ECS des usagers desservis.
Selon les premiers bilans effectués par Valophis Habitat, le taux de couverture des besoins de chauffage et d’ECS par la géothermie approche les 80% : lors de la mise en service du doublet en février 2008, le taux de couverture atteignait déjà 69 %. Puis 79 % lors de l’hiver 2009-2010 et 76 % l’hiver dernier. De fait, le réseau de chaleur d’Orly est considéré comme un mode de chauffage utilisant les énergies renouvelables au regard de la RT. Un argument pour orienter le raccordement de futurs projets immobiliers à ce réseau de chaleur. De plus, avec un taux de couverture de l’ordre de 75 %, les locataires ont vu leurs charges réduites de 10 %, selon l’OPH.
Un résultat qui pourrait être encore amélioré, puisque des travaux supplémentaires ont été réalisés pour porter, à compter de ce mois de septembre, le débit nominal d’extraction à 400 m3/h.
