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ÉNERGIES RENOUVELABLES De lourds investissements et une intégration à soigner

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ÉNERGIES RENOUVELABLES De lourds investissements et une intégration à soigner

La chaudière fuel de cette école primaire de 700 m2a été remplacée par une chaudière à granulés Ökofen Pellematic Maxi en tandem d’une puissance de 112 kW (2 x 56 kW). Le coût total des travaux est de 50 000 e. Avec 80 % de subventions, le retour sur investissement est estimé à 2 ans.

© (Doc. Okofen.)

La réhabilitation de bâtiments anciens pose des difficultés supplémentaires pour l’installation de systèmes de production d’eau chaude par énergie renouvelable. Surtout pour maintenir des budgets raisonnables.

Une construction neuve bien conçue peut intégrer assez aisément les dernières innovations en termes d’isolation thermique, de ventilation ou d’énergies renouvelables. Mais, le spectre des solutions envisageables est plus restreint pour une rénovation. Par exemple, la technique du plancher solaire direct (PSD), avec stockage de la chaleur dans la dalle, est appréciée dans le neuf, mais ne peut être mise en œuvre que pour les rénovations lourdes. Autre exemple, l’attrait du puits canadien classique à l’horizontal diminue lorsqu’il faut creuser des tranchées dans un terrain aménagé et planté, et construire un système de distribution de l’air dans les différentes pièces d’un bâtiment existant. Des solutions de récupération d’énergie géothermique existent mais elles sont plus onéreuses. Ainsi, Atlantic propose de placer des sondes verticales dans des forages de plusieurs dizaines de mètres de profondeur. Canada Clim installe aussi des puits « franciliens » avec thermopieux. Les sondes peuvent aussi être raccourcies, à l’exemple de l’échangeur géothermique Sewt d’Helios constitué d’un circuit fermé d’eau glycolée enterré à une profondeur d’environ 1,20 m. En pratique, les énergies renouvelables retenues dans le cas d’une rénovation sont essentiellement le solaire thermique ou la chaudière au bois. D’après l’Ademe, le solaire thermique en France peut couvrir, selon les régions, de 40 à 60 % des besoins pour l’eau chaude sanitaire seule, et de 25 à 60 % en mode combiné avec chauffage. Sa pertinence apparaît surtout pour des utilisations collectives et ­rationalisables, comme les établissements de santé, les logements collectifs ou l’hôtellerie. Le bâtiment doit disposer d’une surface exploitable de toitures, bien orientée et inclinée entre 30 et 60°. Chaque m2 de capteurs – relié à environ 50 litres de stockage en ballons – peut alors produire entre 500 et 750 kWh. Pour un coût d’installation compris entre 700 et 1 000 E/m2 de capteur, la rentabilité brute est de l’ordre de 30 ans, mais peut être ramenée à moins d’une dizaine d’années grâce au crédit d’impôts et aux subventions.

L’installation sur un bâtiment existant demande une vigilance particulière sur certains points, comme la traversée de la toiture (éviter par exemple de percer les tuiles) ou la conformité du système électrique. Le manque d’espace peut aussi obliger à privilégier des technologies plus onéreuses mais plus efficaces au m2 comme les capteurs avec tubes sous vide. Enfin, il est impératif de prévoir un chauffage d’appoint, qui peut être une résistance électrique installée dans le ballon d’eau, ou une chaudière au gaz ou au bois reliée à un deuxième échangeur raccordé au ballon.

Chaudière à bois : alimentation automatique obligatoire

L’installation d’un chauffage central au bois représente un surcoût par rapport aux chaudières gaz ou fuel, mais bénéficie aussi de crédits d’impôt. L’automatisation de l’alimentation de la chaudière est pratiquement indispensable, et s’avère possible avec des biocarburants comme le bois déchiqueté, les copeaux ou les granulés de bois normalisés (les pellets). Le prix d’une tonne de granulés de bois, qui remplace 400 à 500 litres de fuel, varie entre 200 et 350E. Au plus haut de la flambée des prix du pétrole, le granulé revenait ainsi deux fois mois cher que le fuel pour la même quantité d’énergie produite.

« Nous intervenons essentiellement en chauffage central en remplacement d’une chaudière fuel », confie Emmanuel Lisze pour Ökofen, spécialiste autrichien des chaudières à granulés de bois. « Typiquement, pour une maison individuelle dans les 150 à 200 m2, l’installation d’une chaudière à granulés de 20 kW de puissance avec le stockage et la main d’œuvre revient à environ 15 000 E. Avec les crédits d’impôts et subventions, il faut débourser 10 000 E ce qui est supérieur de 5 000 E à une chaudière au fuel, mais rentabilisé en moins de 4 ans. » Un système complet Ökofen consomme environ 0,45 kW en puissance, pour la chaudière, la vis sans fin de l’alimentation et les deux ventilateurs. La popularité grandissante des granulés de bois s’explique par cette optimisation du volume de stockage, de la livraison, l’automatisation de l’alimentation, et par l’efficacité énergétique de leur combustion.

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