Dans son rapport du 14 mars 2006 sur Le retentissement du fonctionnement des éoliennes sur la santé de l’homme, l’Académie de médecine estime que le bruit constitue le vrai risque. Elle recommande notamment aux pouvoirs publics de suspendre la construction des éoliennes d’une puissance supérieure à 2,5 MW, à moins de 1 500 m des habitations, en attendant les résultats d’études sur la mesure des nuisances. En fait, les pales des éoliennes modernes tournent à faible vitesse et le souffle des rotors proche de 100 dB s’avère inaudible à 200 m. Par rapport aux équipements de première génération, elles sont conçues comme les ailes d’avion sur le plan aérodynamique et comportent des engrenages silencieux, des arbres de transmission sur coussinets amortisseurs ou encore des nacelles capitonnées. En pied de mât, le niveau sonore atteint 55 dB et 35 dB à 500 m. Soit le bruit d’une conversation à voix basse ! Aujourd’hui, les sources sonores d’une éolienne proviennent de la circulation du vent sur les pales et de leur passage devant le mât. Un souffle généralement couvert par le bruit du vent lui-même ! Dans ce contexte, les professionnels de la filière réunis au sein du Syndicat des énergies renouvelables (SER), ont tenu à rappeler qu’en matière de bruit, la France dispose de la législation la plus stricte d’Europe. Alors que les états européens les plus actifs ont opté pour une logique de seuil, elle a retenu un indicateur d’émergence (différence entre le niveau sonore ambiant avec et sans l’éolienne). Un décret du 18 avril 1995 et la circulaire du 27 février 1996 sur les bruits de voisinage imposent ainsi le respect d’un niveau d’émergence maximale de 3 dB la nuit et de 5 dB le jour à l’extérieur, quelle que soit l’origine du bruit. Lors du montage d’un projet de parc éolien, les études de simulation des acousticiens sont ainsi validées par la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DASS) qui, compte tenu des niveaux d’émergence autorisés, impose systématiquement une distance de 500 m entre l’éolienne et la première habitation. De plus, le projet d’implantation fait l’objet d’une étude paysagère en fonction de l’environnement et des caractéristiques de la région, avant d’être validé par la Direction régionale de l’environnement (Diren) et par la commission départementale des sites, en amont du permis de construire. Enfin, la loi d’orientation sur l’énergie (juillet 2005) a instauré des zones de développement éolien (ZDE) pour le développement des parcs et l’obtention du tarif d’achat éolien. Et une norme spécifique définissant la procédure de mesure du bruit des installations est attendue prochainement. Pour Jean-Louis Bal, directeur des Energies renouvelables et des marchés énergétiques à l’Ademe :« L’Académie de médecine s’est basée sur des critères de puissance sans tenir compte des performances des équipements. Quant aux mouvements d’opposition très minoritaires, ils concernent essentiellement la problématique paysagère ! » En clair, le bruit n’est qu’un écran de fumée qui pourrait être dissipé par une meilleure concertation avec les habitants !
ÉNERGIE Le bruit des éoliennes toujours en débat
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