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En extérieur ou intérieur : faire les bons choix

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En extérieur ou intérieur : faire les bons choix

Au 6, rue Colbert à Lyon (69), l’architecte Pierre Faure-Brac a joué la légèreté et la discrétion avec un pylône extérieur vitré pour le nouvel ascenseur. (Doc. architecte Pierre Faure-Brac.) Rénovation lourde pour la Semaba de la barre des Cuverons, située à Bagneux (92), par l’architecte Rémy Viard et GTM Bâtiment, avec remodelage des étages inférieurs et ajout d’ascenseurs extérieurs pourvus de passerelles pour rejoindre les étages. (Doc. F.P.)

L’ajout de cages d’ascenseurs dans un immeuble en rénovation peut poser des difficultés de structure ou de circulation. Petit tour d’horizon des bonnes pratiques.

Lors d’une réhabilitation, la cage d’un nouvel ascenseur peut être installée soit à l’intérieur du bâtiment en découpant les planchers ou escaliers existants, soit montée à l’extérieur au droit des façades.

Dans un immeuble ancien, que ce soit pour du logement social ou non, cet ajout est rarement une opération simple. Si le coût d’une telle opération demeure dans une fourchette équivalente avec une pose intérieure ou extérieure, néanmoins, les contraintes ne sont pas les mêmes. « Il faut compter pour cinq étages, un budget entre 100 000 et 150 000 euros, soit environ 120 000 euros en moyenne, estime Stéphane Castel, fondateur et directeur associé du BE Atec. Fréquemment, le projet n’aboutit pas en raison du budget. En effet, seulement un sur dix ou vingt se concrétise dans le privé. Le cas le plus courant est un remplacement complet de l’ascenseur dans une cage existante. » Car les ascenseurs actuels sont plus compacts et plus silencieux. Ils sont systématiquement avec machinerie embarquée, et sans local technique.
Le plus confortable est de pouvoir installer l’ascenseur dans la cage d’escalier existante, en profitant ainsi pleinement des circulations en place.

Ne pas fragiliser la structure

La première contrainte réside dans la surface disponible. Il est indispensable d’avoir une largeur de cage d’escalier supérieure à 2,40 m. Pour Stéphane Castel : « Il faut bien compter 4 m 2 au sol, soit deux mètres de côté pour être tranquille, et au minimum 1,50 x 1,50 m. Autre contrainte, tant la cote hauteur au dernier niveau, que la cuvette doivent être suffisantes. » Première étape, la trémie est découpée dans les escaliers et les paliers à la scie diamantée, avec au préalable un renforcement provisoire de l’existant. La gaine maçonnée (ou le pylône vitré ou tôlé) destinée à accueillir l’ascenseur est ensuite montée à la verticale. Si la cage d’escalier ne peut pas accueillir le nouvel ascenseur, la trémie verticale peut être découpée directement dans les appartements. Une option envisageable uniquement dans un immeuble inhabité. L’architecte Pierre Faure-Brac est spécialisé en réhabilitation d’ascenseurs, et exerce sur des immeubles anciens du centre de Lyon (69). Il tient à mettre en garde : « Cette intervention lourde pour l’immeuble est assez rare. Une solution est par exemple d’installer la nouvelle cage d’ascenseur dans une colonne d’anciens WC, si elle est assez vaste, en cassant les planchers. Les architectes des Bâtiments de France sont assez réticents sur les immeubles anciens, car le risque est d’ébranler l’immeuble ». Si la découpe des paliers ou des planchers affaiblit la structure, il peut s’avérer nécessaire d’ajouter des fers IPN sous les planchers, pour consolider l’ensemble. Ainsi, depuis avril dernier le cabinet d’architecture Cuadra réhabilite pour le compte d’Osica un foyer de jeunes travailleurs situé à Fontenay-aux-Roses (92) pour le transformer en logement social. Cette tour en R 13 actuellement vidée de ses occupants, comporte à chacune de ses extrémités deux cages d’escaliers, dont une avec un ascenseur. Ces deux escaliers vont être supprimés pour monter à la place du bloc sanitaire commun un nouveau noyau central de circulation avec un seul escalier et deux ascenseurs. Anne Benevent est ingénieur en charge du projet pour le BE Scoping : « Avec la suppression des escaliers latéraux, le calcul de structures nous a montré la nécessité d’ajouter un contreventement. » Le BE a donc proposé d’ajouter des voiles porteurs à deux endroits sur une demi-travée et sur la hauteur du bâtiment, afin de servir au contreventement. L’enchaînement des tâches du chantier est important. Les deux cages d’escalier existantes sont conservées le temps de casser le bloc sanitaire, et de construire le noyau central en béton, ainsi que les contreventements additionnels. Ensuite, il sera possible d’enlever les deux escaliers existants.

Pylône autoporteur extérieur

La gaine d’ascenseur peut aussi être installée en extérieur, en général au droit de la cage d’escalier, afin de bénéficier de la circulation et des paliers, même si l’ascenseur débouche souvent à mi-palier.
Après quatre mois de préparation, GTM Bâtiment démarre cet été un important chantier de rénovation pour le compte d’O.D. 92 (maîtrise d’œuvre : Codibat Développement). Ces immeubles en R 5 situés au 315, avenue d’Argenteuil, à Bois-Colombes, ont été édifiés au début des années 30. « Les bâtiments actuels n’ayant qu’un seul escalier central, le projet comporte aussi la construction de cages d’ascenseur fondées sur micropieux au droit des halls d’entrée, détaille Éric Binet, directeur de centre de production chez GTM Bâtiment. La principale difficulté de cette opération consiste à assurer le maintien des accès aux locataires pendant la phase de construction de la cuvette et du premier niveau de la gaine d’ascenseur. Aussi, nous mettons en place un escalier provisoire extérieur permettant l’accès au bâtiment, via une entrée créée en lieu et place de la fenêtre de cage d’escalier du premier étage. Ensuite, nous pourrons rétablir la circulation par le hall pendant le reste des travaux. »
Le bâtiment ayant été construit sans fondement, un joint de dilatation est placé entre la gaine de 15 m de hauteur et la façade, afin de désolidariser les deux structures.

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